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Aïssa Moulefera : «Casser les tabous qui entourent notre histoire antéislamique»
Culture : les autres articles
Publié dans El Watan le 02 - 02 - 2011

L'organisateur de spectacles hors pair qu'est Aïssa Moulefera s'est également imposé en qualité de manager culturel. A ce titre, ses compétences et son entregent sont souvent sollicités par bien des institutions culturelles. Comédien de métier, il n'est pas remonté sur les planches depuis sa dernière distribution par Abdelkader Alloula dans Arlequin, valet des deux maîtres. C'était en 1993. Depuis,
Moulefera a fait du chemin, se convertissant à la mise en scène. A la faveur de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», il monte Syphax, une pièce de Bouziane Ben Achour.
-Avec Syphax, vous vous attaquez à un texte dramatique, quelle va en être votre approche puisque jusque-là vous penchiez pour l'opérette ?
Avant de parler de l'approche, il faut souligner le contexte de cette pièce (nous sommes à près de 300 ans avant le début de l'ère chrétienne), son atmosphère, son décor… On y trouve des éléments proches du théâtre classique dans ses inspirations historiques et ses ressorts épiques. J'espère qu'avec Syphax, on va revenir à ce beau théâtre qui nous a tant manqué ces dernières années, une forme flamboyante avec une grande distribution, un véritable chœur, des apartés et de longues allocutions du comédien. Mon approche sera donc basée essentiellement sur les ressources dramaturgiques et historiques de ce texte écrit de manière raffinée et, surtout, très en phase avec l'époque, une époque hélas peu connue par un grand nombre de nos concitoyens.
Grâce à la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique» dans le cadre où cette pièce est montée, c'est l'occasion d'évoquer, à côté de notre appartenance fusionnelle à la sphère islamique, notre appartenance indéfectible à la civilisation berbère. Il est en effet de notre devoir d'insister sur cette partie de notre histoire millénaire sous le royaume numide avec, à sa tête, le premier grand roi numide, Syphax.
-Du fait de l'intervention d'un chœur, le texte vous offre l'opportunité de ne pas couper avec la musique et la chorégraphie...
En premier lieu, je veux vous dire que je ne serai pas seul. J'ai avec moi des assistants chevronnés. J'ai comme conseiller principal Azri Ghaouti, metteur en scène qui était, je vous le rappelle, le premier assistant de feu Abdelkader Alloula dans ses œuvres majeures. J'ai comme scénographe Zabboubi, dont tout le monde reconnaît les mérites dans la mise en perspective des destins individuels et communautaires. Il y aura de la musique, mais avec la prédominance de la voix et du chant. La charge de la composition musicale incombera probablement à un jeune talent. Pour ce qui est de l'aspect chorégraphique, nous avons pensé à Slimane Habès qui a une longue expérience déjà dans les pièces à souffle épique.
En tout état de cause, je travaillerai dans un esprit collectif pour aboutir à une pièce qui sera pérenne dans sa forme et non conjoncturelle, comme ce fut le cas pour nombre de produits artistiques. N'oublions pas que la pièce parle du royaume de Numidie dans ses premières constitutions territoriales et identitaires. Elle parle d'un immense repère dans notre longue histoire. Nous nous devons de mettre en valeur cette histoire avec les moyens qui nous sont propres, les moyens du théâtre, les moyens de notre imaginaire, les moyens qui sachent dire qui nous sommes et d'où nous venons en tant que peuple, en tant que nation fière de ses héritages et des confluents qui ont participé à lui donner une âme propre. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on fasse un travail qui nous honore en tant qu'héritiers du peuple amazigh.
-Le spectacle va-t-il rendre sa vraie place à Syphax ? Quels sont les écueils qu'il va falloir éviter sachant que Syphax a été minoré par l'historiographie héritée des Romains (il était leur ennemi) au profit de Massinissa (qui a été leur allié). Cette vision est d'ailleurs toujours présente chez nombre d'auteurs algériens qui reprennent ce point de vue sans esprit critique...
Tout ce que je peux vous dire, c'est que Bouziane Ben Achour a écrit avec doigté une œuvre qui allie, dans un heureux mélange, l'histoire et l'art. Il n'a pas réécrit l'histoire de Syphax, le premier aguellid à délimiter le territoire algérien que nous connaissons aujourd'hui et le premier à battre la monnaie, mais il l'a interrogé et fixé sur des événements précis. Ce que je peux ajouter, sans risque de me tromper, c'est qu'une fois jouée, cette pièce va grandement casser les tabous qui entourent notre histoire antéislamique. Telle qu'elle est écrite, elle va aider à mieux nous connaître. Dans la réalisation, on va faire en sorte que chaque personnage historique, réel ou fictif, puisse être représenté dans ses authentiques dimensions esthétiques, culturelles et historiques.
-A quand la première représentation et avec quelle distribution ?
La pièce sera jouée les 21, 22 et 23 juillet 2011 à Tlemcen, puis elle sera en tournée pour une trentaine de spectacles à travers le pays. Le montage se fera à partir du 20 mars. Au niveau de la distribution, j'ai des comédiens en tête, mais toujours est-il, puisque nous avons instauré la règle du casting, que nous allons donner leur chance à tous les comédiens algériens afin de déceler celles et ceux qui correspondent aux rôles consignés par l'auteur. Nous avons besoin de comédiens qui, une fois imprégnés de leurs rôle et mission, peuvent traverser les âges pour nous inviter à redécouvrir le royaume de Syphax dans ses splendeurs et ses douleurs.


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