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La partition du Soudan était évitable
Mohamed Sahnoun. Ancien secrétaire général adjoint de l'ex-Organisation de l'unité africaine.
Publié dans El Watan le 04 - 02 - 2011

Qu'est-ce qui attend, à moyen terme, le nouvel Etat sud-soudanais ? La partition du Soudan risque-t-elle de faire boule de neige en Afrique ? Doit-on s'attendre à ce que la région du Darfour réclame, elle aussi, son droit à l'autodétermination ? Difficile de répondre alors que l'Afrique de l'Est vit actuellement une grave période d'instabilité qui pourrait déboucher sur les scénarios les plus inattendus. Réputé pour être l'un des plus grands spécialistes de l'Afrique, Mohamed Sahnoun préconise néanmoins une recette qui peut permettre aux pays de la région d'éviter le chaos et d'entrevoir l'avenir sous de meilleurs auspices.
-Selon des résultats préliminaires, les Sud-Soudanais se sont prononcés à 98,81% en faveur de l'indépendance lors d'un référendum tenu du 9 au 15 janvier. Ce scrutin est le point d'orgue de l'accord de paix ayant mis fin à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman et en grande partie arabe, et le Sud, afro-chrétien, un conflit à l'origine de deux millions de morts entre 1983 et 2005. Ce résultat était-il prévisible ?
J'ai été un des médiateurs qui ont aidé les parties soudanaises à conclure l'accord compréhensif de paix en 2005. Nous étions, à ce moment, plutôt optimistes sur les chances de voir le Soudan conserver son unité dans le cadre d'un Etat fédéral avec une large autonomie pour la région du Sud-Soudan. Malheureusement, aucun effort sérieux n'a été entrepris pour rassurer les populations du Sud de cette volonté d'édifier un Etat fédéral. Les dirigeants de Khartoum et les pays amis du Soudan ont négligé cette opération de mise en confiance des populations concernées. Ce sont finalement ceux qui prêchaient la séparation qui ont triomphé. La partition du Soudan était à mon avis évitable, car les dirigeants du Sud hésitaient beaucoup avant de s'engager à apporter leur soutien à ce processus.
-Comment voyez-vous, à court terme, les relations entre Khartoum et son ancienne province ? Pensez-vous qu'en se détachant du Nord, le Sud a réglé ses problèmes ?
Les relations entre Khartoum et le Sud peuvent connaître une évolution positive malgré tout. C'est la gouvernance telle que pratiquée par les dirigeants de Khartoum et du Sud qui va déterminer le sort de la région. Si Khartoum apporte son aide aux dirigeants du Sud et évite d'exploiter les divisions existantes, ils peuvent créer les possibilités d'une coopération étroite et d'une union économique et douanière. On dit que parfois, il faut séparer pour mieux unir.
-Selon vous, le pétrole dont regorge le Sud sera-t-il un facteur de nature à favoriser ou à compliquer les relations entre le Nord et le Sud-Soudan ?
Encore une fois, tout dépend de la gouvernance qui sera mise en application aussi bien par Khartoum que dans le Sud. La Banque mondiale parle de malédiction du pétrole. C'est en effet parfois une source de corruption et de gouvernance néfaste qui néglige les intérêts des populations et se contente d'importer et d'entretenir le chômage et la dépendance.
-Certains spécialistes n'excluent pas l'éventualité de voir les tensions s'exacerber à nouveau dans la région en raison du fait, tout simplement, que la frontière qui doit séparer le Nord du Sud, n'a encore pas été tracée. D'autres craignent également l'explosion de conflits entre «sudistes». Partagez-vous cet avis ?
Il y a, en effet, le problème frontalier dans la région d'Abyei qu'il serait souhaitable de régler rapidement, car on estime que les réserves de pétrole dans la région peuvent être la cause de grandes tensions... L'accord de 2005 propose des solutions, mais il est vrai que la mixité de la population entre nomades originaires du Nord et paysans originaires du Sud est une source de conflits. Les dirigeants du Nord et du Sud doivent s'employer à trouver des solutions. Ces dirigeants se connaissent bien et réalisent les conséquences graves de la mésentente dans ce domaine et de l'exploitation des différences tribales, ethniques ou religieuses.
-Maintenant qu'il y a eu un précédent, ne faut-il pas s'attendre à ce que les habitants du Darfour revendiquent, eux aussi, le droit de s'autodéterminer ? Est-ce que cette hypothèse est envisageable ?
La population du Darfour aspire à la bonne gouvernance et à la paix basée sur une certaine autonomie et le respect des droits de l'homme. J'ai participé aux négociations d'Abuja entre le gouvernement et un mouvement de l'opposition darfourienne. Les dirigeants darfouriens n'ont pas évoqué de séparation, mais simplement de large autonomie dans le cadre d'un Etat fédéral. Cette autonomie est revendiquée un peu partout au Soudan.
-La majorité des pays africains a toujours accepté, au lendemain des indépendances, de fonctionner selon le principe de l'intangibilité des frontières. N'y a-t-il pas lieu de craindre que le référendum pour l'indépendance du Sud-Soudan ne fasse effet boule de neige sur le continent, notamment lorsque l'on sait qu'il y a beaucoup de cas similaires en Afrique ?
Il existe une déclaration adoptée par l'Organisation de l'unité africaine, dont j'étais le secrétaire général adjoint, qui a souligné le principe de l'intangibilité des frontières. Ce n'est que dans le cas d'un accord de l'Etat concerné qu'une séparation est possible. Cela est arrivé en Ethiopie quand l'Erythrée a décidé de se détacher, et maintenant le Sud-Soudan.
-Peut-on savoir ce que vous inspire ce qui vient de se produire en Tunisie ? Au regard de votre expérience et de votre connaissance du continent, quels conseils pouvez-vous donner aux pays africains et arabes dont les rues grondent en ce moment ?
L'absence d'une bonne gouvernance incluant le strict respect des droits de l'homme mènera inévitablement à toutes sortes d'explosions sociales. C'est là une vérité que les manifestations actuelles nous rappellent.


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