L'entrée des bus bleus de l'entreprise de transport de Constantine (ETC) dans la cité El Gammas a été éminemment saluée par les riverains, lesquels se sont longtemps affairés, par le truchement d'associations de quartier, pour voir se concrétiser cette décision. La «connexion» de cette méga cité populaire à la régie municipale de transport est, il est vrai, un moment événementiel dans la vie de ses habitants qui y voient une étape supplémentaire dans la «normalisation» de cette cité, longtemps ignorée par les responsables locaux et administratifs qui se sont succédé à la tête de la capitale de l'Est. Une cité qui a, force est de constater, traîné ce fâcheux portrait de nid de la subversion terroriste, et ce en plus d'être restée à la traîne des efforts de réhabilitation des agglomérations urbaines, entrepris tout au long de la dernière décade. Une telle exclusion n'allait pas rester sans conséquence, et l'indignation des habitants de ce quartier s'est vite manifestée par une expression extrême, à savoir les barricades et les pneus enflammés… Les élus locaux et l'administration engageront, consécutivement à cela, des opérations urgentes pour contenir la contestation: raccordement au gaz de ville, distribution régulière de l'eau et aménagement des routes. Dés lors, la cité El Gammas est devenue plus fréquentable, une cité comme les autres, en somme. Il est vrai que la situation précaire des pensionnaires des chalets contenant de l'amiante et le poids des bidonvilles tentaculaires, exigent encore plus d'efforts des responsables concernés, mais l'entrée en service des bus de l'ETC est déjà perçue comme un gage non négligeable donné par les services compétents. Il faut juste rappeler que ces mêmes bus desservent toutes les grandes agglomérations de Constantine, même celles situées en dehors de la localité du chef-lieu de wilaya, comme les nouvelles villes Ali Mendjeli et Massinissa. La cité El Gammas est venue, quant à elle, en dernier.