Mettant à profit la situation qui prévaut à l'échelle nationale, les importateurs de pétards ont, encore une fois, sévi à Souk Ahras. Durant toute la semaine ayant précédé la nuit du Mawlid des commerçants exhibaient de manière ostentatoire une panoplie de ces produits nocifs et, ô combien coûteux pour les petites bourses. Et pourtant… des milliers de pétards sont vendus quotidiennement. Certains parmi les acheteurs, dont une majorité d'adolescents, n'hésitent pas à débourser 100 à 300 DA en contrepartie d'un paquet bien rempli de produits pyrotechniques. La frénésie d'achat a atteint son paroxysme la veille de ladite fête religieuse, où des comportements à la limite de la décence ont été constatés. Un automobiliste qui a oublié de fermer les vitres de son véhicule a vu ses oreilles mises à rude épreuve après que deux énergumènes lui ont lancé simultanément deux objets qui n'ont rien à envier à la dynamite. Un octogénaire dont les capacités physiques et morales sont fragilisées par le fardeau des années a sursauté à plusieurs reprises, pour réaliser quelques secondes après que le bruit assourdissant provenait de sa poche. C'était une farce de mauvais goût. Des familles entières habitant les rues de l'ALN, d'Ibn Badis et des Fidayîn sont restées éveillées jusqu'au petit matin à cause d'une fête qui risque de perdre son sens spirituel et son aspect festif. Il fut un temps où l'on fêtait le Mawlid avec des jeux inoffensifs et des chansonnettes du terroir.
