Les magistrats, qui ont dénoncé, il y a quelques jours, par voie de presse, l'inspecteur général au ministère de la Justice, sont revenus hier à la charge. Dans un communiqué rendu public, ils ont dénoncé les tergiversations de leur ministre Tayeb Belaïz qui tarde, selon eux, à prendre des mesures allant dans le sens de leurs revendications synonymes d'apaisement. «Cette attitude confirme que, malgré la colère qui couve parmi les magistrats affiliés au syndicat ou non, notre ministre préfère toujours ignorer notre problème», ont-ils déclaré dans ce document. Ils prient le président de la République de désigner une personnalité indépendante pour enquêter sur les agissements de leur inspecteur général et d'entendre des représentants de magistrats de toutes les cours du pays. Il trouvera, ajoutent-ils, ceux ayant été outragés au cours de leurs auditions après avoir été convoqués du fin fond du pays pour des motifs fallacieux afin d'être intimidés. Le linge sale du secteur de la justice a été exposé, pour mémoire, au lendemain de la convocation d'un magistrat de Annaba qui a témoigné : «J'ai été convoqué à l'inspection générale pour répondre d'une action judiciaire que j'ai intentée à l'encontre d'un chauffard en délit de fuite après un grave accident de la circulation routière. On m'a demandé de classer l'affaire sans motif valable.» Une situation qui s'est transformée en une colère générale dans ce milieu sensible qui, selon plusieurs juges, risque de déclencher un mouvement de protestation dans les jours à venir. Une date a été déjà avancée. «Si le ministre de la Justice ne prend pas une décision à même de calmer les esprits des magistrats, nous sortirons dans la rue. C'est nous ou l'inspecteur général», ont-ils menacé.
