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Vent de révolte et différences algériennes
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Publié dans El Watan le 01 - 03 - 2011

«A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes» J. F. Kennedy
Gérer par le mensonge, telle est la stratégie et le dénominateur commun des dictatures sous toutes latitudes. Tromper la nation par la démagogie et la propagande semble mener inévitablement à la révolte du peuple.
Le mensonge ne sait taire la faim d'un ventre vide, et la violence du discours angélisant du «tout va bien» irrite aussi bien le corps que l'esprit de l'affamé. Il devient même nauséeux quand ceux qui manipulent par la démagogie et le populisme se gargarisent de réalisations faites de béton et d'asphalte et du matelas algérien de 150 milliards de dollars. La seule évocation de cette cagnotte est un affront fait aux millions d'Algériens qui arrivent difficilement à s'acheter pain, lait et huile. Quel avilissement fait à ceux qui vivent à 12 dans un deux-pièces et quelle humiliation faite à ceux qui, faute de soins, finissent leurs jours dans le silence et la résignation. Le peuple paupérisé cohabite avec un Etat riche.
A l'origine de tous nos maux, deux causes incontestables : la mécanique rentière des hydrocarbures et la mauvaise gestion conjuguée à l'incompétence caractérisée, du sommet des institutions jusqu'au petit commerce de proximité.
Ne comptant plus que sur la manne engendrée par les hydrocarbures, notre seule gloire réside depuis des décennies dans le fait d' amasser des pétrodollars. Nous ne faisons que puiser, acheminer, encaisser. N'est-ce pas là un mécanisme de gain facile. De quelle satisfaction de travail accompli et de quelle progression ou développement pouvons- nous nous vanter ? Celle de puiser toujours plus et de plus en plus vite jusqu'au tarissement de la source. En ces temps de mondialisation, gouverner un pays à vue d'œil n'est plus possible.
Dans ce nouvel ordre mondial, tel qu'il nous est imposé et comme nous y sommes soumis, nous sommes contraints d'y faire face avec les outils du XXIe siècle, car seules les nations instruites et gouvernées avec intelligence s'en sortiront. Les autres seront de plus en plus asservies, par l'endettement, la mainmise des multinationales sur leur économie, les effets néfastes du libre marché, la corruption et l'intérêt personnel de leurs dirigeants. Ainsi, notre survie en tant que nation dépend de l'investissement dans le savoir et l'importance que l'on aura donnée aux élites.
Considérée à tort dans notre beau pays comme innée ou science infuse, la gestion requiert pourtant compétence, expérience et excellence. Gérer ne s'improvise pas, à plus forte raison quand cela concerne plus de 36 millions d'âmes. Mais la bonne gestion ne peut être dissociée de la morale et de l'éthique du gestionnaire car, si elle est guidée par l'intérêt personnel, elle devient préjudiciable pour ceux qui la subissent.
C'est ainsi que gavé de mensonges, lassé par les entraves de la féconde bureaucratie algérienne, écœuré par la multiplication des scandales financiers et la gangrène de corruption, le peuple tente d'exprimer son mécontentement par la manifestation pacifique. Cependant, l'appel à une telle démarche se heurte à certains éléments non négligeables et spécifiques à notre histoire et notre société :
1- La peur (post décennie noire)
Ceux qui ont vécu la décennie noire savent que les séquelles sont à ce jour dans les consciences. Sortir manifester en bravant l'interdiction implique que l'on doit surpasser cette «appréhension réflexe» greffée à nos subconscients. L'état d'urgence a pérennisé aussi le sentiment d'insécurité. Ces vingt dernières années ont remodelé la société. La «méthodique» épuration intellectuelle et l'exil forcé des élites ont créé une situation de contre-pouvoir vacant. La suspicion à l'égard du voisin subsiste aussi et pousse au cloisonnement de l'intérêt de chacun au «chez soi». L'égoïsme devient un mécanisme de défense dans une société où le «bien commun» a disparu.
2 - La disparition de la notion du bien commun et du «collectif»
Manifester, c'est exprimer des revendications communes à un groupe de personnes. Encore faut-il que le peuple appelé à descendre dans la rue ait conscience de la notion du bien commun, du projet commun et de l'intérêt collectif. Toutes ces notions s'intègrent aux mentalités par le cheminement individuel de chacun sur un plan éducatif mais aussi dans la vie associative et caritative. L'étouffement de la dynamique associative et la récupération des mouvements associatifs ces 10 dernières années n'ont eu pour conséquences que le repli des individus sur leurs intérêts. L'égoïsme et l'égocentrisme naquit ainsi et prévaut aujourd'hui dans la société algérienne. L'incivisme, ambiant et chronique, en est l'une des expressions.
3 - La conscience citoyenne et l'éducation
Dans ce contexte, comment fédérer les Algériens autour de besoins, projets et problèmes communs ? La conscience citoyenne n'est pas innée, elle se bâtit autour de l'éducation et l'environnement social du citoyen. Mais le système éducatif n'est pas là pour aider, au contraire, il sacralise la pensée unique et abomine l'esprit critique.
Les initiatives entreprises dans ce secteur depuis plus d'une vingtaine d'années ont des conséquences désastreuses sur la société et les millions de victimes du système éducatif peuvent parler des préjudices subis. Ce système produit l'échec et promeut la médiocrité, Il a sa part de responsabilité dans l'inversion de l'échelle des valeurs qui est clairement visible dans notre société. Dans l'Algérie de la manne abondante et du baril à plus de 100 dollars, les consciences sont soudoyées au gré des ambitions, les principes et la morale sont vite piétinés pour une poignée de dinars, les vestes retournées pour des promesses de privilèges.
4 - La détermination féroce de ceux qui ont les privilèges et les pouvoirs.
Etouffer la contestation en déployant 10 policiers pour 1 manifestant est un message clair du pouvoir. Les forces de «l'ordre» autrefois garantes de la sécurité du peuple, aujourd'hui garantes en priorité de celle de l'Etat et de ses biens, sont d'ailleurs, depuis peu, grassement payées pour un zèle indéfectible dans la répression. Ainsi, sortir manifester, c'est s'exposer à une répression ferme, méthodique et déterminée à venir à bout de toute contestation.
Un peuple correctement apeuré est un peuple soumis, et le «relatif» faible nombre de manifestants lors des rassemblements des 12 et 19 février 2011 vient le confirmer. Bien qu'avortées, ces manifestations auront eu au moins le mérite de démontrer que c'est une minorité qui tente tant bien que mal de faire entendre les revendications de la majorité.
Dans cette Algérie de la médiocratie avec un grand «M», du népotisme, du zaïmisme et de l'injustice, comment s'attendre à autre chose que la révolte (pacifique ou violente) ? La docilité du peuple aussi manipulé qu'il soit a des limites.
L'objectif de la révolte tunisienne était de venir à bout des familles Ben Ali et Trabelsi, en Egypte de la famille Moubarak.
Cependant, dans notre cas, énumérer les familles responsables des torts faits à ce pays et à sa nation depuis près de 50 ans serait coûteux en encre, en papier et en temps, si nombreuses soient-elles que leur départ nécessiterait peut-être plusieurs paquebots, ce qui amène à l'hypothèse plus raisonnable et rationnelle qu'une cohabitation est à privilégier avec celles-ci, sous réserve, bien entendu, qu'elles acceptent de passer le relais à une élite de jeunes plus attachés au bien du pays et de sa nation.


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