Les deux clans du FLN qui se sont neutralisés lors des dernières élections locales et nationales viennent de reconquérir jeudi le terrain perdu au profit d'outsiders sans relief, des «frères» du même parti. Ces derniers les avaient supplantés avec l'entrée en lice de Djamel Ould Abbès venu alors se faire élire à l'APN et, selon ses prétentions, booster le FLN face aux adversaires du RND et du MSP. Le raz-de-marée attendu à l'époque au profit du parti de Belkhadem n'eut pas lieu, les militants laissés sur le bas-côté lors des candidatures à la candidature ne firent pas de cadeaux à leurs frères ennemis. Jeudi, ils figuraient sur une seule liste à l'occasion de l'élection du bureau de la mouhafada. Face à eux, outre les ex-outsiders, sur une autre liste, s'était positionné un autre clan dont les membres étaient conjoncturellement des leurs. Les têtes des trois listes en concurrence sont d'actuels et ex-parlementaires, membres du comité central. Chacun avait fourbi son «coup d'Etat scientifique» contre les autres, selon la fameuse formule forgée par un cacique du FLN lors de l'éviction d'Abdelhamid Mehri en 1996. Jeudi, les enjeux étaient tels que les 126 délégués des 28 kasmas sont tous demeurés présents de 9h jusqu'à 16h, moment où les résultats du scrutin ont été connus. Il y avait 22 candidats pour les neuf sièges du bureau de la mouhafada, soit neuf pour chacun des trois clans plus deux sans appartenance. Ces derniers ne récolteront chacun pas plus de 25 voix. La liste menée par Khenaffou et Takhmarine obtint huit sièges, le neuvième (classé avant-dernier) est un candidat d'un des deux autres clans. Les deux têtes de liste de ces derniers, un parlementaire et le mouhafed sortant, lui aussi un parlementaire, ont été battues à plate couture. Notons qu'avant de passer au scrutin, il a été proposé de faire une place aux femmes au sein du bureau de la mouhafada puisque sa composition pouvait aller jusqu'à onze membres. Dans la salle, il n'y avait que six déléguées qui avaient été élues par les kasmas afin de participer à l'élection du bureau de la mouhafada. Sans procéder à un vote nominatif, l'assemblée générale adouba sans difficulté les noms de deux déléguées, chacun étant convaincu que la présence de celles-ci au sein de la mouhafada ne pourra pas changer le rapport des forces en son sein.
