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Secteur agroalimentaire en Méditerranée
Les firmes multinationales : la panacée ?
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2005

L'appel aux investisseurs étrangers s'avère nécessaire pour le développement des industries agroalimentaires dans la zone euroméditerranéenne. C'est l'une des recommandations d'une étude récente (novembre 2005) réalisée dans le cadre de la mission confiée par la commission européenne à l'agence française pour les investissements internationaux (AFII) et portant sur les industries agro-alimentaires (IAA) dans la région euro-méditerranéenne.
Selon cette étude, la nécessité de faire appel aux firmes multinationales reconnues dans le domaine dans le monde s'explique par le fait que « seules de grandes firmes multinationales disposent aujourd'hui de moyens financiers technique et industriels à la hauteur de l'enjeu : nourrir 320 millions de personnes dans 20 ans ». Faisant le constat suivant : les 100 premières multinationales alimentaires dans le monde, n'ont aujourd'hui que 160 filiales dans les pays du sud de la Méditerranée, contre plus de 2000 en Europe de l'ouest, et 400 en Europe de l'est, les experts de l'AFII estiment qu'avec un marché total de 237,1 millions d'habitants en 2001, les pays MEDA offrent un marché large et en développement rapide. Les estimations du CIHEAM prévoient une demande alimentaire qui atteindra les 500 milliards de dollars en 2015 dans cette région du globe.
Une production mondiale de 2400 milliards de dollars
L'AFII précise que l'étude qui s'est focalisé sur les activités de transformation alimentaire, n'aborde que de manière incidente l'amont (agriculture) et l'aval (distribution) de la filière. Et d'indiquer que, l'IAA selon les estimations du centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) en 2004, la production mondiale représentait 2400 milliards de dollars US. Il s'agit de la première industrie mondiale, représentant à elle seule le quart de l'activité manufacturière, près de 4% du PIB de la planète et employant au total 22 millions de personnes. Les pays développés représentent à eux seuls plus de 70% du marché et de la production mondiale. La demande de l'UE est évaluée 800 milliards d'euros en 2002, pour 450 millions de consommateurs. Les ménages européens dépensent environ 13% de leurs revenus dans les produits alimentaires et les boissons, un pourcentage en baisse progressive, estime le document. La demande en produits alimentaires pourrait doubler d'ici 2015 pour atteindre près de 500 milliards de dollars contre 250 milliards en 2000, ajoute-il. Pour les pays MEDA, la consommation alimentaire est liée en grande partie à l'achat de produits agricoles non transformés. La demande croit plus rapidement que dans les pays développés sous l'effet de la croissance démographique et de la progression des revenus par tête. Avec un marché total de 237,1 millions d'habitants en 2001, les pays MEDA offrent un marché large et en développement rapide. Les estimations du CIHEAM prévoient une demande alimentaire qui atteindra les 500 milliards de dollars en 2015. Mais les pays MEDA représentent des situations variables, selon les experts de l'AFII, classées comme suit : Un premier groupe constitué de pays riches (Israël..) caractérisé par une stagnation de la demande en volume et en valeur du fait de la stagnation de la croissance démographique et un déclin progressif des dépenses alimentaires dans le budget des ménages. Un deuxième groupe rassemblant les pays intermédiaires ou en transition vers l'économie de marché (Liban, Malte et la Libye) soient 12 millions de personnes et connaissant une forte croissance de leurs marchés agro-alimentaires. Le troisième groupe rassemble la majorité des pays de la région, caractérisé par un revenu par tête d'habitant relativement faible et une croissance démographique forte (Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie). Un marché de 200 millions d'habitants à moins de 3000 dollars de PIB par tête et par an. L'étude relève certaines faiblesses « inquiétantes » : une production qui représente à peine plus de 1,5% du total mondial pour nourrir près de 4% de la population du globe ; un déficit commercial en augmentation régulière, et qui a frôlé en 2003 les 10 milliards de dollars et un déséquilibre particulièrement marqué pour les corps gras et surtout les céréales, aliments de base pour des populations pauvres de cette région. De même qu'elle relève une dépendance alimentaire assez forte pour certains pays comme l'Algérie ou l'Egypte et une part de marché assez faible dans la partie « aval »-plus rémunératrice- de la filière (produits transformés), malgré le potentiel important de MEDA. Quant aux perspectives à long terme, elles aussi « inquiétantes », selon le document de l'AFII citant la poussée démographique augmentant tandis que, note t-il, « l'environnement se dégrade (pénuries croissantes en eau, désertification terrestre et marine) et une menace écologique et alimentaire clairement mise en lumière par les travaux du « plan bleu pour la Méditerranée » un des programmes de l'ONU ». Hormis Israël, et deux cas jugés encourageants, la Turquie et le Maroc, dans trois segments : les fruits et légumes, les conserves végétales et les viandes et poissons, les autres pays sont tous déficitaires malgré quelques prouesses telles celle de la Tunisie qui réalise des excédents positifs pour les produits animaux.
L'Algérie : premier importateur d'Afrique
L'étude de l'AFII en évidence la faiblesse du secteur en Algérie : les parts des produits agro-alimentaires dans l'exportation en 2003 ne sont que 0,3% contre 24,3% pour le Maroc, et 11,3% pour la Turquie. L'Algérie importe pour 21,0% contre 6,2% pour la Turquie et 12,4% pour le Maroc. L'Algérie est classée comme le plus grand importateur et le plus faible exportateur des pays MEDA. SI l'IAA représente l'un des moteurs de croissance dans le pays, notamment pour les secteurs des céréales, du lait, des conserves, des corps, et des boissons, les experts de l'AFII considèrent que n'ayant pas réussi à assurer son autosuffisance alimentaire et avec une balance commerciale déficitaire dans les IAA, l'Algérie est le premier importateur africain de denrées alimentaires. Quant à la production totale du secteur, elle est modeste : 3 milliards de dollars en 2001 soit à peine 7% de l'ensemble MEDA. L'étude la l'AFII considère que l'agriculture qui emploie un quart de la population active a souffert des nationalisations de la période post-coloniale et reste assez dépendante des aléas climatiques, notant au passage que le pays mène actuellement un vaste programme de réformes. Il existe pour les investisseurs étrangers de réelles opportunités liées au dynamisme du marché, aux possibilités de l'agriculture et de la pêche, et aux faiblesses multiples de la filière agro-alimentaire rendant dans les années à venir des investissements importants à tous les stades (emballage, transformation, logistique, distribution...). Cependant, dans les autres pays de la région MEDA, la situation n'est guère reluisante. Ainsi, et malgré des potentialités certaines, l'étude cite parmi les handicaps : la sécheresse, une productivité agricole basse, qualité inégale de l'outil de production industriel, produits non normalisés, faiblesse de la chaîne logistique et de l'industrie de l'emballage, atomisation de l'offre, pénurie de moyens de financement ainsi que l'enclavement de certaines zones agricoles lié à la médiocrité des infrastructures. Et afin de remédier à ces handicaps, l'étude préconise une politique de mise à niveau et de promotion des petits producteurs peut jouer un rôle d'appoint en valorisant des produits traditionnels pour lesquels il existe une demande sur les marchés du nord : production artisanale d'huile d'olive, de fromage, culture biologique...mais elle ne suffira pas. Il faut également favoriser l'apparition de véritables firmes de dimensions industrielles. Et de fait, un capitalisme privé autochtone est en train d'apparaître dans certains pays. Apparition d'entreprises privées de grandes tailles, souvent (mais pas toujours) issus de la reprise d'actifs publics : Cevital en Algérie, Poulina en Tunisie, Groupe ONA au Maroc, Lakah, Orascom et Ghabbour en Egypte, Koç, Holding et Sabanci Holding en Turquie. Elles accompagnent l'émergence d'un marché agro-alimentaire et qui s'appuient souvent par des partenariats avec des firmes étrangères comme pour les industries de l'ultra-frais laitier, des eaux embouteillées (Danone ou Nestlé), ou encore des boissons non alcoolisées (Coca Cola). Les atouts du marché, selon l'étude, sont nombreux : la taille et le dynamisme du marché, les spécificités des régimes alimentaires locaux, la disponibilité d'une main d'œuvre abondante dans l'espace rural ou périurbain constituent en, particulier de puissantes incitations à des localisations sur place. Citant une concurrence vive pour ces multinationales dans d'autres régions en développement, telles l'Asie et les pays de l'est. Et pour attirer ces multinationales, l'étude préconise pour les pays MEDA d'articuler leur coopération avec leurs partenaires du nord, autour de 4 axes principaux : la création graduelle d'un espace d'échange et de coopération euro-méditerranéen ; la modernisation des environnements des climats d'affaires locaux et la mise à niveau des entreprises ; le recensement et la mise en valeur du potentiel agro-industriel local, pour l'exportation et pour la satisfaction des besoins intérieurs ; enfin la mise en œuvre de politique de promotion-prospection reposant sur la promotion du potentiel méditerranéen dans son ensemble. Certains experts, note l'étude, ont considéré qu'une libéralisation rapide du secteur entraînerait la disparition brutale d'un certain nombre d'exploitations agricoles, et de petites entreprises industrielles incapables de faire face à la concurrence. Enfin le document de l'AFII indique que dans la zone euro-méditerranéenne en général, les investissements d'origine européenne occupent une place dominante (66% des projets et 68% des emplois créés en 2003-2004). Cependant les USA restent le premier pays d'origine avec 54 projets. Pour les seuls pays MEDA, la part des américains est un peu plus faible, tandis que celle des pays de l'Europe du Sud (France, Espagne...) est plus élevée. Notant la présence de quelques projets issus des pays du Golfe et de quelques projets d'origine turque.


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