À l'occasion de la parution de son premier roman, «Derb Lihoud», Ksal Saïd, correspondant du quotidien Echourrouk, en a fait la présentation à ses confrères de Témouchent. Le titre de son œuvre a été choisi «parce qu'en toute cité algérienne, il y avait un quartier juif. En vérité, cependant, j'ai mis du temps, sur un an et demi d'écriture, à fixer mon choix sur «Derb lihoud». J'avais usé de six autres titres avant que son évidence ne s'impose à moi. Mon dessein est de contribuer à exhumer le passé qui se rattache à la communauté israélite et du phénomène sioniste en Algérie d'autant que la présence israélite en Algérie est occultée». L'intrigue se déroule à El Malah, du temps où il s'appelait officiellement Rio Salado, précisément en 1953/1954. Elle est forgée sur la base de faits sur lesquels l'auteur dit s'être informé auprès de témoins de l'époque. Son point de départ est un sacrifice humain attribué à «des rabbins sionistes». Deux enfants, Mohamed et sa sœur Mériem, auraient «été offerts en holocauste selon un rite talmudique». Interrogé sur la véracité des faits, Saïd avoue n'avoir pas fait œuvre d'historien mais de romancier : «Je me suis approprié des faits et des évènements pour les transcender. En tous cas, le meurtre est avéré et a grandement choqué la population musulmane à l'époque. Par ailleurs, parmi les personnages, il y en a qui ont existé alors que d'autres sont totalement fictifs». Interpelé sur la suspicion d'être animé par des sentiments antisémites, Saïd dément en lui toute tentation de ce type en précisant qu'il fait la distinction entre le fait d'être juif et celui d'être sioniste. Antisioniste, il confirme l'être d'autant concède-t-il que, lors de son travail d'écriture, Ghaza était à feu et à sang, ce qui n'a pas manqué d'influer sur son œuvre. À cet égard, il indique avoir été critiqué sur son blog sur lequel il donnait des extraits de son roman en gestation. Saïd indique enfin que, parmi les personnages réels, notamment Delbaz, il a voulu rendre hommage à des hommes qui ont offert le sacrifice de leur personne pour la conquête de l'Indépendance nationale. Mais une fois celle-ci arrachée, leurs noms sont demeurés dans l'anonymat.