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Empreinte
De la mauvaise foi des peuples face à l'histoire
Publié dans El Watan le 15 - 12 - 2005

Le terme de colonialisme, d'origine anglaise, a été forgé et popularisé en France par une brochure parue en 1905 sous la signature du député socialiste Paul Louis, à l'occasion de la commémoration du premier centenaire de la victoire de Napoléon à Austerlitz contre la coalition austro-prussienne !
Ainsi, l'impérialisme napoléonien va faire jonction avec le colonialisme anglais pour déclencher, en 1830, la conquête de l'Algérie préparée en réalité depuis très longtemps par les différents pouvoirs qui se sont succédé en France, avant et après la période napoléonienne. Mais avant l'impérialisme napoléonien qui a dévasté l'Europe et rétabli l'esclavage dans les Antilles, il y a eu les impérialismes ibériens (Espagne et Portugal) qui, dès 1492, (l'histoire a de ces coïncidences qui ne cessent d'étonner les historiens), année de la chute de Grenade , s'installèrent aux Amériques. Grâce à la « commission » délivrée par le pape Alexandre VI aux souverains espagnol et portugais, les conquistadors (Cortez, Diaz et d'autres moins connus) annexeront d'immenses territoires dans les deux Amériques. L'argument de la « commission » papale était la nécessité de « porter l'Evangile aux païens ». Mais la vraie cause de cette conquista était la fièvre de l'or et l'appétit incommensurable des puissances de l'époque pour mettre main basse sur les richesses du continent. C'était la même raison qui a poussé l'empire musulman, sept siècles plus tôt, à conquérir l'Andalousie, comme l'a écrit Ibn Khaldoun dans ses prolégomènes qui considérait que l'argument religieux était tout à fait secondaire, voire fallacieux. Ainsi, toute l'histoire de l'humanité a été modelée par le pouvoir religieux d'abord et le pouvoir politico-militariste ensuite. Les Romains, les Arabes, les Mongoles, les Européens et maintenant les Américains ont conquis d'immenses parties de la planète grâce à leur puissance militaire et, subsidiairement, à l'argument religieux.. Mais ce qui est fascinant, aujourd'hui, en ce début du troisième millénaire, c'est la capacité de résistance des puissances impérialistes et colonialistes d'hier et d'aujourd'hui à reconnaître les crimes contre l'humanité qu'elles ont commis. Pis, les peuples eux-mêmes continuent à développer une cécité historique et une amnésie politique incroyables. En réalité, et c'est là que la psycho-pathologie des masses intervient, les peuples sont fiers des crimes qu'ils ont commis envers d'autres peuples plus faibles qu'eux. Tarik Ibn Ziad est un héros aux yeux des Arabes. Napoléon l'est aussi, pour les Français. Hitler, quoi qu'on dise de la culpabilité allemande, reste essentiellement un héros en Allemagne. Tant que les consciences collectives des peuples colonisateurs et impérialistes n'ont pas été mises à plat, soignées et inlassablement dénoncées, la fascination impériale et coloniale continueront à tarauder toute l'humanité. C'est pour cela qu'on pourra dire qu'en réalité cette humanité est encore, aujourd'hui, dans sa préhistoire. Parce que l'histoire nous échappe encore et malgré le courage et la persévérance assidus des historiens, la lecture du fait historique et sa vraie écriture n'ont même pas encore débuté. La loi du 23 février 2005 en France qui a suscité la réaction vigoureuse de l'Etat algérien et de quelques représentants de la société civile, la réaction des Antillais et celle des historiens de toutes nationalités confondues restent en fait des épiphénomènes face à la tenacité du préjugé historique et à l'arrogance des plus forts, qui ne reviendront jamais sur leur conception réactionnaire, vindicatrive, nationaliste, étroite et finalement hystérique, vis-à-vis de leur propre histoire et de l'histoire des autres. Car il s'agit d'une remise en cause et d'une mise à plat inévitables et incontournables de tous les crimes commis par l'homme contre l'homme. Tous les faux semblants, les reculades, les jongleries et la mauvaise foi flagrante des hommes politiques face à l'histoire ne changeront rien au fait que, comme l'écrivait le philosophe anglais Hobbes, il y a déjà deux siècles, « l'homme est un loup pour l'homme ». Et il le restera encore longtemps. Très, trop, longtemps !

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