Saïd Hilmi , comédien au talent avéré et à l'humour sarcastique, a décidé de convoquer la mémoire pour livrer des pans entiers de sa vie à travers la publication d'un beau livre autobiographique intitulé Plume qui délire, publié aux éditions Dalimen. A l'occasion de la sortie de son livre, l'homme de culture, Saïd Hilmi, a convié des invités de marque à une cérémonie, samedi dernier, au niveau du cercle Frantz Fanon de Riad El Feth. Il ne pouvait pas célébrer cet événement heureux sans ses amis de toujours. Des amis qui l'ont accompagné tout au long de sa riche carrière artistique. En véritable hôte de cérémonie, Saïd Hilmi a accueilli, avec une grande émotion, des invités de marque dont, entre autres, Nouria, Sid Ali Kouiret, Mohamed Hilmi, Mohamed Lamari, Ahmed Rachedi, Hamidou, Zhor Drif, Zahia Benarous, Hocine Yacef, Drif Abdelkader. Dans son allocution d'ouverture, Saïd Hilmi a fait appel à ses talents de dramaturge pour annoncer aux présents qu'il était atteint d'une maladie incurable. Son mal est tel qu'il a refusé un traitement provenant des Etats-Unis. Il exhibe de sa poche un fanion aux couleurs de l'Algérie. Beaucoup n'avaient pas compris que l'artiste leur avait offert en live un numéro factice. D'une voix étouffée par l'émotion, Saïd Hilmi remerciera l'assistance d'être venue aussi nombreuse. «Vous m'avez honoré de votre présence. La sortie de mon livre n'est qu'un prétexte pour vous réunir. Je vous dédie mon livre», lance-t-il. Des salves d'applaudissements retentirent dans la salle. S'ensuivirent des accolades et des discussions à bâtons rompus avec ses amis. En aparté, Saïd Hilmi, nous confie qu'il n'a pas la prétention d'être une grande plume, ou encore moins d'agresser les auteurs et les écrivains. A chacun son métier. «A travers mon livre, j'ai réussi à rassembler des amis de cœur. Ce sont des amis qui m'ont convaincu d'écrire en me disant que c'était un crime de ne pas le faire. Il est important de laisser quelque chose derrière soi pour la postérité et pour le public», avouera-t-il. A travers Plume en délire, l'auteur a tenté de donner un aperçu sur son capital expérience. Cette écriture, par bribes, remonte à plus de trois ans. Sa fille Ryma lui a été d'un soutien indéfectible dans ce projet d'écriture réussi. Le livre se décline sous la forme d'un flash-back où des pans de souvenirs de Saïd Hilmi se déroulent telle une bobine de film. Quoique la réalité prend très souvent le dessus sur la fiction, le lecteur est invité à faire des escales furtives dans l'univers sobre mais ô combien riche de Hilmi, dont notamment sa naissance, ses souvenirs d'enfance, ses tout premiers débuts dans l'univers magique artistique. Un hommage poignant est rendu à certains martyrs de la Révolution et à une pléiade d'artistes, issus de l'ancienne génération. Dans ce livre qui fourmille d'éléments intéressants, on y retrouve également une lettre inédite du regretté poète Djamel Amrani. La narration est accompagnée de très belles photos parlantes en couleur et en noir et blanc, où le regard ne peut être qu'en admiration devant certaines légendes disparues ou vivantes du cinéma, du théâtre et de la musique. Des légendes appropriées et quelquefois loufoques sont à l'honneur. Il est à noter que l'auteur, Saïd Hilmi, dédicacera son ouvrage le 4 juin à partir de 14h, au niveau de la librairie du Tiers Monde.