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La Bourse : cette institution qui nous manque
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Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2011

Les opérations boursières peinent à décoller et à jouer le rôle qui leur incombe. L'existence d'une place boursière dynamique, crédible et soutenue est un signal fort aux investisseurs nationaux et internationaux pour prendre confiance dans l'économie d'un pays. Il est temps que l'on engage une réflexion profonde sur les moyens de dynamiser notre bourse pour diverses raisons. Une large concertation entre responsables, patrons et toutes les parties prenantes est nécessaire pour arriver à des décisions susceptibles de redresser la situation. Tout le monde en bénéficierait. Mais n'oublions pas les garde-fous. Une place boursière, ouverte trop tôt et contenant toutes sortes de produits dérivés, peut mener à des spéculations effrénées. Les conséquences sur l'économie nationale peuvent être terribles. Alors, quoi faire et comment faire ?
Place Boursière en période de Transition
Lorsqu'on désire construire une économie de marché, au fur et à mesure que le développement économique s'approfondisse, la place boursière prend de l'importance. Dans notre pays, le PIB hors hydrocarbure s'est accru de plus de 50% les 20 dernières années alors que la Bourse d'Alger a stagné. Ceci tient en partie au mode de financement de l'économie. Nous avons un vaste secteur financier public (90%), pas de banque d'investissements et l'activité économique est surtout tirée par la dépense étatique. Le secteur privé pratique surtout l'autofinancement, ne bénéficie pas de l'effet levier et se ressource à partir du secteur informel. L'Etat ne considère pas, malgré les discours officiels, la promotion d'un secteur privé dynamique et efficace comme le fer de lance du développement économique, le secteur public devant détenir uniquement des activités stratégiques clés. Pour cela, les pouvoirs publics considèrent qu'ils sont la source importante du développement et par conséquent, ils peuvent faire l'économie de la place boursière.
En économie, il peut y avoir une divergence entre les hypothèses implicites sur lesquelles se basent les politiques économiques et les discours officiels. Du coup, la bourse prend les contrecoups des non-dits en matière de politique économique.
En utilisant tous les indicateurs du dynamisme d'une place boursière : capitalisation boursière, nombre de titres changés, etc. ; notre place se situe parmi les toutes dernières au monde. Probablement, nous n'avons pas compris le rôle économique d'une place boursière. En plus de permettre le financement du développement des entreprises, une bonne place boursière constitue un lieu où s'évalue la qualité managériale des entreprises et la vigueur macroéconomique du pays.
Lorsque la tendance boursière de l'indice général est à la hausse, ceci signifie que les investisseurs ont confiance dans cette économie. Ils sont aptes à prendre des risques, à financer l'innovation, l'économie de la connaissance et les moteurs de la croissance de demain. Une baisse régulière des cours des actions indique que les hommes d'affaires boudent le pays.
L'investissement chutera et le chômage deviendra un problème endémique. La Bourse est donc une boule de cristal» où on peut lire les perspectives économiques du pays. Les décideurs publics peuvent ajuster leurs politiques macroéconomiques à partir des indications boursières. On perd énormément au change en ayant une place boursière terne et illisible. Il en est de même pour le management d'une entreprise. Les cours des entreprises superbement bien gérées s'améliorent. Ceux des firmes mal appréciées par la communauté des affaires se détériorent. Les gestionnaires ajustent parfois leur management interne en fonction des réponses de la place boursière. Nous avons donc un instrument en plus à la disposition de l'encadrement pour piloter l'entreprise.
Un pays qui ne développe pas suffisamment sa place boursière se prive d'un formidable outil de rationalisation macroéconomique et d'amélioration de la compétitivité des entreprises. Nous avons un déficit énorme d'outils de gestion macroéconomique : comme des petits simulateurs économétriques pour aider à la prise de décision. L'absence de comptabilité analytique pénalise également bon nombre de nos entreprises publiques et privées. L'indisponibilité de ces outils a des conséquences invisibles, mais terribles sur notre compétitivité et nos perspectives d'amélioration.
La Nécessité d'Agir et de se protéger

Au vu des bénéfices que peut tirer notre pays d'une amélioration du fonctionnement de notre place boursière, il y a urgence de la développer.
Mais peut-être que la volonté politique fait défaut. En l'absence d'une Bourse dynamique, les décideurs font référence à leur intuition. Personne ne peut leur dire qu'ils sont dans l'erreur. Lorsqu'on ignore des outils de pilotage macroéconomique et managériaux, personne ne peut prouver qu'on est dans l'erreur. Tout choix parait donc génial. Le bon fonctionnement d'une économie de marché exige l'efficacité de nombreux marchés : financier, immobilier, managers et le reste.
Il ne faut pas se complaire du taux de croissance économique hors hydrocarbure observé (environ 5,5% annuel). C'est une croissance extensive tirée par les dépenses publiques.
Nous devons observer minutieusement le rapport suivant : investissements économiques (surtout privés)/PIB. Actuellement, il se situe à moins de 15%. Ce qui est insuffisant pour fouetter l'économie productive et agir efficacement sur l'emploi. La Bourse a un rôle important à jouer dans la détermination du volume d'investissement et d'emploi dans un pays. Il est impossible d'imaginer les performances économiques d'un pays sans et avec une place boursière efficace. Certes, il n'y a pas lieu d'en faire une panacée. Nous devons disposer de nombreux autres instruments pour avoir une économie cohérente et convenablement architecturée. Mais la bourse se trouve être un instrument pivot. Il ne faut pas la voir uniquement comme un outil de transactions d'actions et d'obligations. On peut y inclure le marché des changes et surtout des options de protection des activités des échanges internationaux pour permettre à nos hommes d'affaires d'éviter de prendre des risques sur les marchés des changes. Il nous faut donc utiliser toute la panoplie des instruments disponibles pour inciter les entreprises à s'intégrer : fiscalité, facilités. Nous devons avoir un débat avec les représentants des grandes entreprises susceptibles de se faire coter en Bourse et commencer par faire y figurer les grandes entreprises publiques dont la situation financière est saine. Il faut des signaux forts des pouvoirs publics et non laisser les seuls managers de la place à essayer de réaliser une mission impossible.
Ce qu'il faut éviter
Tous les économistes algériens sont d'accord pour recommander de booster la Bourse de notre pays par des mesures volontaristes. Les parties prenantes peuvent travailler ensemble pour dynamiser cette institution indispensable au développement économique. Cependant, il faut profiter des expériences de nombreux pays pour éviter les errements qui peuvent coûter cher à notre économie. La plus belle leçon nous provient de l'expérience vécue lors de la crise asiatique. Tout d'abord, sachons que deux types de personnes et d'institutions agissent en Bourse : les investisseurs et les spéculateurs. Les premiers achètent des titres pour les garder longtemps et profiter surtout des dividendes, des intérêts ou des commissions sur options. Les seconds font des opérations à court terme pour profiter des différences de cours ou de parités et gagner gros et rapidement. Ils ont intérêt à induire d'importantes fluctuations (sell short) pour engranger des bénéfices rapidement au détriment des économies locales. Autant il faut encourager les premiers autant il y a lieu de décourager les seconds par la règlementation et la fiscalité. Nous devons ériger une place boursière qui finance l'économie productive et non celle qui déstabilise l'appareil de production. La spéculation qui a débuté sur la parité de la monnaie thaïlandaise pour des raisons de fixité de parité et d'insuffisances de réserves pour faire face aux dettes, s'est étendue rapidement à l'ensemble des pays asiatiques et avait failli engloutir des économies aux fondamentaux pourtant très solides. Heureusement que les détails techniques sont faciles à mettre en œuvre pour éviter de telles péripéties. Nous pouvons donc ériger une place boursière forte, tirer profit de tous les avantages qu'elle offre tout en minimisant les inconvénients.

Abdelhak Lamiri. PH. D. en sciences de gestion


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