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Sous les étoiles d'un village temporel
Une soirée à la Médina de la radio algérienne et de Nedjma à Alger
Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2009

Un vent frais souffle sur l'esplanade de l'Office du complexe olympique Mohamed Boudiaf (OCO) ce mardi soir. A 21h30, la circulation est encore fluide dans les rues d'Alger.
A Chevalley, carrefour réputé pour être un véritable goulot d'étranglement le jour, les véhicules avancent plus rapidement. Une partie des automobilistes se dirigent déjà vers le parking de l'OCO, à quelques pas du stade du 5 Juillet, tristement plongé dans le noir, pour rejoindre le site de la Médina. La Radio algérienne et l'opérateur de téléphonie mobile Nedjma organisent, jusqu'au 29 août, des activités culturelles et de loisirs dans un lieu baptisé la Médina (la ville) basée sur l'architecture éphémère. Cela rappelle les villages artistiques de Londres, Bercy (Paris) ou d'Agadir au Maroc, où plusieurs activités sont regroupées dans un site. «Au début, c'était le mot ‘‘qaria'' (village) qui était retenu. On s'est dit que dans la qaria, on ne trouve pas toutes ces activités. Celles-ci sont présentes dans la médina (la ville). On y trouve la librairie, un stade de foot, des salles de concert », souligne Mourad Ouadahi, chef du projet la Médina.
Le parking est encore vide. Le tarif d'accès est fixé à 50 DA. L'argent va dans les caisses de l'OCO. Le public, qui commence déjà à affluer, doit débourser 300 DA pour accéder au site. Un ticket de 500 DA permet d'assister à un concert de musique au grand chapiteau. «300 DA est un prix populaire. Idem pour les 500 DA pour l'accès et pour le concert. Il y des coûts qu'il faut couvrir. Nous avons, dès le départ, dit que les enfants ne doivent rien payer. La librairie, installée sur le site, est surtout destinée aux enfants. Mme Dalila Nadjem des éditions Dalimen m'a dit qu'elle a vendu tout son stock le premier soir», relève Tewfik Kheladi, directeur général de la radio et coordinateur général du projet la Médina. Autour d'un café, il nous explique l'idée du projet. «Nous avons décidé de faire un peu de promotion musicale durant le Ramadhan. Puis, on s'est dit que les gens vont venir sans trouver où prendre un café. On a opté pour un traiteur qui assure cette prestation en gardant les mêmes prix qu'en ville», dit-il.
Chemin faisant, les promoteurs du projet décident d'installer sur le site des espaces pour le multimédia, un atelier de dessin, un écran géant pour le cinéma de plein air, une patinoire, des toboggans, le trampoline, le beach-volley et le billard. «C'est donc un petit village, où parents et enfants se sentent bien. Cela m'a fait plaisir de voir des vieilles dames s'asseoir sur le gazon et discuter», confie-t-il. L'exposition de tableaux installée par Zahia Guelimi de la galerie Dar El Kenz, en face de la cafétéria, attire la foule. «En ville, les gens passent devant les galeries de peinture et n'ont pas le réflexe d'entrer. C'est un réflexe qui s'est perdu. Je me suis dit pourquoi ne pas ramener une galerie de peinture, là où il y a du monde. Ici, ça marche bien. Mme Guelimi m'a dit qu'elle n'a jamais vu un public nombreux à l'occasion d'une exposition ! Les visiteurs sollicitent les artistes pour demander des explications sur les tableaux», relève-t-il. Selon lui, environ 1000 personnes passent dans la galerie de la Médina chaque soir.
Carte blanche pour la musique actuelle
Le grand chapiteau, situé à quelques mètres du site principal, abrite des concerts de musique depuis le 4 août. Djamel Laâroussi, qui a interrompu une tournée avec Stevie Wonder, a été le premier à passer sur scène. Ce chapiteau a été abandonné pendant plus de trois mois sur les hauteurs de Lalla Seti, après l'ouverture officielle de «Tlemcen, capitale de la culture islamique» à la mi-avril dernier. «La récupération de ce chapiteau est une bonne chose. Il a été installé ici pour les besoins des activités que nous avons demandées. On espère beaucoup pouvoir l'exploiter plus tard. Pour le moment, il reste planté ici», nous explique Mourad Ouadahi. La Radio algérienne a fait une demande pour exploiter ce chapiteau qui peut accueillir jusqu'à 5000 spectateurs dans une salle climatisée et qui a la capacité de résister à une vitesse de vent de 150 km/h. «Nous pensons organiser un combat de boxe sous ce chapiteau avec l'Algérien qui jouera le titre du monde fin août contre un Mexicain aux Etats-Unis, Ali Chebah», confie Mourad Ouadahi. Ce soir, le public est moins nombreux que d'habitude. Lors de la soirée du 6 août, la salle était archicomble pour le spectacle de l'humoriste Abdelkader Secteur. Un spectacle que l'ENTV, télévision d'Etat, n'a pas enregistré, regrettent les organisateurs. Vie de chiens, dernier spectacle de Abdelkader Secteur, a été diffusé par la chaîne marocaine 2M. Houari Dauphin, l'une des voix du raï love, a fait lui aussi salle comble. «La Médina, ce sont 55 artistes, 500 musiciens. Nous avons choisi les artistes qui correspondent à l'esprit du projet.
Nous insistons sur la musique actuelle. Nous sommes satisfaits après une première semaine. L'affluence est au rendez-vous. Avoir de 5 à 6000 personnes/jour, c'est assez inédit. Faites le calcul sur ce que cela donnera en un mois», souligne Mahdi Lafifi de l'entreprise spécialisée en organisation de spectacles Nifrod. Mahdi Lafifi, ex-manager de Djmawi Africa et de Cheikh Sidi Bémol, a été sollicité par la radio en tant que producteur et directeur artistique. Il travaille en coordination avec Safia Bousseksou, responsable de la programmation artistique. «Il y a des intermédiaires dans la culture qui connaissent leur métier et qui savent faire appel au bon technicien et choisir le bon endroit. En Algérie, on doit faire confiance aux professionnels de la culture. J'espère qu'on pense créer un institut des métiers de la culture en Algérie. En Europe, il y a des masters pour le management culturel. De la sorte, nous aurons des gens qui savent préparer des contrats et booker des artistes», suggère Mahdi Lafifi. Au chapiteau, le jeune Riad Aberkane, animateur à la Chaîne II de la Radio algérienne, est déjà sur scène pour annoncer le passage du groupe Es Sed de Kenadsa de Béchar et du comédien Nabil Asli pour un one man show. Es Sed chauffe rapidement l'atmosphère avec des chansons telles que Sidi Belahmar ou Sobhan Allah. Composé d'Ahmed Talbi au gumbri, Lâaradj Talebi au mandole, Mustaphe Derouiche aux percussions, Zayed Zaïdi et Ali Yamen au bendir et Lahcen Bestar au chant, Es Sed existe depuis 1983. «Les musiciens que vous avez vus sur scène représentent la troisième génération. Nous avons dès le départ choisi des chansons du vaste patrimoine local, comme le melhoun du Ferda. Nous avons été les premiers à interpréter Ya Cheikh Ben Bouziane en 1987», explique Lahcen Bestar, leader du groupe.
Es Sed a produit un album qui a eu un succès parmi les fans du gnawi, Ma ydoum hal (rien ne dure). L'album, qui est sorti en 2007, a donné une seconde vie à la chanson Ya Cheikh Ben Bouziane, érigée en hymne par les Diwan's People. Après la production d'un second opus, Al Amel, Es Sed travaille actuellement sur un nouvel album qui sortira début 2012. Le titre est tout trouvé : Li âad es seghir, yetâalem ou yekra (celui qui est jeune doit apprendre et lire). «On voulait dire à notre jeune public, à travers cet album, qu'en lisant et en apprenant chaque jour, on peut tout savoir et avancer sereinement dans la vie», note Lahcen Bestar. D'un bout à l'autre de la scène, Nabil Asli interprète un one man show qui semble plaire au public. L'idée est simple : comparer les comportements d'un Algérien à celui d'un Italien et faire un parallèle entre l'Algérie et le Canada. Exercice déjà pratiqué par Abdelkader Secteur et Fellag. Pour cela, Nabil Asli, qui interprète un rôle, a du talent et semble croire en son art. «Préférez-vous le Canada ou l'Algérie ?», crie l'artiste. La salle est partagée ! «Ce spectacle a été écrit par un homme de théâtre, Youcef Taouint. J'ai introduit des petites modifications pour le rendre plus jeune et plus léger comme le passage du steward d'Air Algérie», confie Nabil Asli à la fin du one man show.
Du slam apolitique
Evoquant le spectacle de Tatafull, qui a fait sensation auprès du public, Mahdi Lafifi indique que la kheïma sera un tremplin pour les jeunes artistes, comme Azamat, Imouken, Caravenserail, Nadir Leghrib, Hayet Zerrouk, Freeklan, El Day et Mazal. L'accès à la kheïma est fixé à 400 DA. Le prix comprend celui d'une consommation (boisson et gâteau). «La radio, avec Nedjma, a popularisé la kheïma. Au lieu de payer 1000 ou 1500 DA, les familles viennent ici et entrent en payant 400 DA», dit-il. Ces trois dernières années, Mahdi Lafifi a organisé des kheïmas-corporates (des kheïmas privées). Agréablement décorée, la kheïma, de 350 places, est dessinée aux couleurs orange, noir et blanc. Ici, on peut consommer autant de gâteaux orientaux que du kelbelouz ou du mesfouf. Certains viennent prendre leur s'hour (le imsek est fixé à 4h13). Ce soir, la scène est offerte au groupe Slamyka. L'animation est assurée par la sympathique Soraya Bouatba de la Chaîne III de la Radio algérienne. «Faire du slam en Algérie ne relève pas du risque, c'est plutôt une bonne chose. On fait notre possible pour améliorer les choses et pour que le dialecte algérien et algérois soit présent dans nos textes. Nous évoquons ce qui se passe dans la société», nous confie Khaled Mouaki, leader de Slamyka, à la pause.
Qu'en est-il des questions politiques ? «La politique me force à mentir. Je n'aime pas suivre ce genre de créneau. Si l'on fait de la politique, on devient rebelle et on attire l'attention. Pourquoi attirer l'attention sur des choses qui nous ne intéressent pas. Mais je suis pour le combat, pour les libertés. Nous avons notre manière de l'exposer», appuie Khaled Mouaki. Slamyka a été lancé en 2004. «Nous avons fait un parcours intéressant. Nous venons d'entrer d'une tournée à l'ouest du pays. C'était une agréable découverte pour nous», note le chanteur. La Médina, qui prend une pause le vendredi, clôt ses portes à 3h. Tewfik Kheladi n'écarte pas la possibilité de reconduire l'opération l'année prochaine. «On va d'abord dresser un bilan. On va non seulement élargir le projet, mais le décentraliser surtout, l'Algérie ce n'est pas Alger. A l'intérieur du pays, il y a peu ou presque pas d'activités culturelles. L'idée est d'avoir un village itinérant. Mais il faut avoir des capacités et des moyens pour le faire », relève-t-il. Selon lui, ce genre d'opération coûte cher. «Il faut respecter les artistes, les payer.
Nous avons deux concerts par soir. Je vous laisse imaginer ce que ça coûte. Mais l'objectif de la radio n'est pas de faire de l'argent, mais de créer l'animation et du programme. Il y a des radios étrangères qui nous demandent des concerts d'artistes algériens. Ce n'est pas évident de produire tous les jours 800 heures de programmes. Il y a du bon et du moins bon. Je pense que les choses progressent bien du point de vue du contenu que de la forme», explique-t-il. Mourad Ouadahi souhaite réussir le challenge avec la direction générale de la radio de mettre en place un vrai village à Alger. «C'est-à-dire ramener une ferme, des agriculteurs pour initier les jeunes à l'agriculture. C'est une occasion de faire rencontrer les enfants avec les animaux. On va montrer comment traire les vaches et préparer les fromages. J'espère qu'on réussira ce chalenge», dit-il.


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