Une exposition d'objets d'art et de décoration se tient jusqu'à la fin de ce mois à la salle 2 du Palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba Ils sont pas moins d'une dizaine d'artistes et d'artisans à exhiber leur gamme de produits, qui rivalisent de créativité et de dextérité. Les stands sont bien achalandés en produits d'art et d'artisanat divers. Chaque artiste s'est essayé à la décoration en apportant une touche personnelle à son espace réservé. Mme Labbaci Zhor dévoile une série de poupées traditionnelles, issues du patrimoine ancestral, avec une prédominance pour la région algéroise. Ces poupées stylisées fidèlement d'une personne humaine, renseignent sur un passé et un vécu. Les poupées en question -réalisées pour la plupart en plastique- sont purement décoratives. Elles ont une signification culturelle, parfois liée à des cérémonies ou des rituels- autrefois surtout -, et représentent plus rarement une région donnée. Aucun détail n'a été omis dans l'habillement de ces poupées recelant une richesse certaine. L'artiste peintre et décorateur, Lotfi Beggag, propose des tableaux, réalisés à partir de faïence et de peinture à l'huile. Les décorations florales n'ont aucun secret pour lui puisqu'il en abuse à volonté. Les bouquets allient le côté traditionnel et contemporain de la décoration florale. Il explique que ses compositions florales sont réalisées à partir de fleurs fraîches. «Avec la connaissance et l'expérience des fleurs, mes bouquets durent plus longtemps, et gardent l'éclat des fleurs fraîchement cueillies.Toutes mes compositions florales sont uniques et sont réalisées à la commande. Chaque demande est traitée avec soin». Frous-frous L'artiste, Meslem Djauher, exhibe des «âajar», de beaux châles et des étoles en lin avec de larges franges dites «ftoul». Les motifs et la broderie choisis témoignent d'un goût certain. L'atelier de couture Oudina dévoile sa dernière collection de robes, d'ensembles, de liquettes, serouals arabes et du chemin de table. Le lin et le chèche sont les tissus de prédilection de cette dame aux doigts de fée. Cette ancienne formatrice de l'éducation, a quitté son métier premier en 1996 pour se consacrer entièrement à sa passion de toujours, en l'occurrence la couture. Elle confie qu'elle s'est toujours habillée seule à sa façon. Bien qu'autodidacte, elle suivra une formation de tailleur de 1998 à 2001. Une formation qui n'a pas tellement aiguisé ses sens. Comme elle le dit si bien, elle décide de sortir de son labyrinthe en 2005 pour mettre dans un premier temps en valeur la djellaba , suivront d'autres créations. Elle adore les tissus nobles, rejetant le synthétique. Ces tenues sont exhumées du patrimoine ancestral. En témoignent les manteaux et les kachabiate qu'elle réalise pendant la saison hivernale. L'ensemble de ces collections est évidemment réalisé selon l'inspiration du moment. Sa fille, Selma Abderkichi, qui expose dans un espace mitoyen au sien, excelle, pour sa part, dans la décoration des produits artisanaux. Si l'initiative d'organiser une telle exposition est louable à plus d'un titre, dommage que les organisateurs n'aient pas pu parer à la défection de la climatisation. Les exposants sont confrontés à ce problème sachant que le thermomètre est en hausse durant ce mois de Ramadhan.