Le président de Ahd 54 a commenté ironiquement la réunion gouvernement-UGTA-patronat en la qualifiant de «pièce de théâtre», hier, lors d'une conférence de presse au siège de son parti. Les conclusions de la tripartite, qui ont statué sur une augmentation du SNMG de 15 000 à 18 000 DA, n'ont pas convaincu Ahd 54. «Comment se fait-il qu'ils organisent une réunion pour discuter de la hausse du SNMG, alors que dans la plupart des pays, la revalorisation des rémunérations se calcule selon le taux d'inflation ?», s'interroge M. Rebaïne. Pour lui, «les syndicats autonomes, jamais invités à la tripartite, sont les vraies représentations syndicales qui portent les revendications des travailleurs algériens et non pas l'UGTA, qui est un partenaire imposé par le gouvernement et le patronat».En outre, le président de Ahd 54 pense que «le projet de loi sur les partis politiques dérange plusieurs ministres». «Ils ne pourront plus se présenter à la députation. Ils ont peur de perdre de l'argent», indique-t-il. Le silence du président de la République suite aux inondations meurtrières (9 morts et plusieurs disparus) enregistrées samedi après-midi à El Bayadh (480 km au sud-ouest d'Alger) ne plaît pas à la formation de Fawzi Rebaïne. «Lorsque des catastrophes naturelles ou des accidents surviennent dans d'autres pays, Abdelaziz Bouteflika est le premier à envoyer des messages de condoléances, alors que pour consoler les enfants de sa propre nation, il ne daigne même pas se déplacer», tonne-t-il. Des militants du FLN sont fils de harkis et de caïds Sur un autre point, M. Rebaïne demande l'ouverture d'une enquête par le procureur de la République près la cour d'Alger pour faire la lumière sur les tentatives d'intimidation à l'encontre des militants du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). «La passivité des hommes de loi en Algérie nous laisse dire que la justice n'est pas indépendante», pense-t-il. Demain, les Algériens célébreront le 23e anniversaire de ce qui est appelé les «événements du 5 Octobre 1988». Pour Fawzi Rebaïne, «le président Bouteflika a confisqué les libertés arrachées lors de cette révolution et il a supprimé tous les droits.» Pour pallier ces atteintes aux libertés, «Ahd 54 souhaite l'unification de toutes les forces politiques d'opposition pour offrir une alternative au peuple». L'organisation d'un colloque sur Messali El Hadj, figure du nationalisme algérien, en septembre dernier à Tlemcen, «traduit une volonté d'un certain cercle au pouvoir de le réhabiliter», indique M. Rebaïne, qui souligne toutefois que «lors de la guerre de Libération, Messali avait créé le Mouvement national algérien (MNA) pour combattre le FLN. Ses soldats avaient tué et égorgé des Algériens, notamment en France. Le MNA a travaillé avec la France coloniale». Plus loin, M. Rebaïne indique que «des membres de l'actuel FLN faisaient partie du MNA, d'autres sont fils de harkis ou de caïds. Je suis responsable de mes propos. Il y a une volonté de falsifier l'histoire», affirme Fawzi Rebaïne.
