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«Le vrai sujet d'inquiétude est la succession des crises»
Raouf Boucekkine. Professeur d'économie à l'université de Louvain et d'Aix-Marseille II
Publié dans El Watan le 04 - 10 - 2011

Chercheur au Greqam (Marseille), à l'IRES et au CORE (Louvain, Belgique), le professeur Boucekkine pense que «le vrai problème dans le cas algérien est d'abord l'absence de transparence dans la gestion des réserves de changes».
-La note de la dette américaine a été dégradée en août dernier. Quelles sont les répercussions directes sur l'économie mondiale ?
Il y a des signes inquiétants sur l'état non seulement de l'économie américaine, mais de l'ensemble de l'économie mondiale. Aux Etats-Unis, les risques de récession sont réels, les prévisions sur les niveaux d'activité au quatrième trimestre de l'année en cours et pour 2012 sont revues à la baisse, et la probabilité d'entrer en récession en 2012 est clairement révisée à la hausse.
Les poids lourds de l'économie européenne sont encore plus à la traîne, comme l'attestent les dernières statistiques trimestrielles sur l'activité économique dans ces pays (croissance nulle en France, +0,1% en Allemagne).
Pour autant, il convient d'analyser la situation avec le recul nécessaire. Le vrai sujet d'inquiétude, aujourd'hui, est cette succession de crises aiguës que l'économie mondiale est en train de subir depuis fin 2007. D'abord, il y a eu la crise des subprimes, les fameux crédits hypothécaires américains, dont le caractère toxique avait failli contaminer tout le système bancaire mondial, contraignant les Etats à intervenir massivement dans un mouvement de sauve-qui-peut généralisé. Après une accalmie relative en 2010, revient maintenant sur le tapis, après le surendettement privé en 2008, la question des dettes publiques excessives couplées avec une crise existentielle de la zone euro.
Ce qui est le plus inquiétant, c'est l'inanité apparente des politiques économiques déployées : que de milliards engloutis dans la restauration du système bancaire, dans la relance du secteur automobile ou dans l'approvisionnement des marchés monétaires en liquidités, pour finalement passer d'une crise à une autre. Dans ce contexte, la dégradation du «triple A» américain est anecdotique. On a plutôt l'impression qu'on frôle une crise systémique dont les symptômes s'accumulent dans le temps. Une question alors se pose avec acuité : quels instruments de politique économique et quels designs institutionnels doivent être mis au point pour sortir de cette situation dangereuse qui dure depuis déjà quatre ans ?
Des propositions sont sur la table en ce moment. Certains experts, comme Kenneth Rogoff, recommandent le retour à l'inflation pour régler le problème de la dette ! Sur le plan institutionnel, se pose également la question du rôle de la Chine. Est-elle préparée à assumer le leadership de l'économie mondiale si le déclin de l'Occident se confirmait dans un avenir proche ? Jusqu'à présent, les Chinois se sont plus inquiétés – à l'instar des Algériens – pour leur portefeuille de bons du Trésor américain.
-Des économistes, moins optimistes, n'écartent pas la thèse d'un effondrement de l'économie mondiale. Pensez-vous que l'Algérie pourrait perdre ses réserves de changes dans l'éventualité d'un tel scénario ?
L'économie mondiale est dans une passe dangereuse qui requiert sang-froid et imagination pour mettre au point des instruments économiques innovants. Le courage semble, jusqu'à présent, cruellement manquer aux leaders européens qui, de plan de sauvetage en plan de sauvetage, ne font que miner davantage la zone euro. Je suis beaucoup moins inquiet pour l'évolution à moyen terme de l'économie américaine, dont les dirigeants aussi bien politiques qu'économiques n'ont jamais hésité, depuis la crise de 2008, à prendre des mesures innovantes et radicales quand il le fallait. Plus que la perte du «triple A», c'est l'équilibre politique interne qui est actuellement en jeu dans ce pays, avec le Tea Party en embuscade.
Je ne pense donc pas du tout que les placements algériens soient en danger imminent d'évaporation. Ce qui peut choquer, c'est qu'on a l'impression, vu de l'extérieur, qu'il y a une doctrine immuable : l'essentiel de nos réserves est en bons du Trésor américain, ce qui interpelle du double point de vue de l'optimalité statique et intertemporelle. En théorie économique, il y a certes de nombreuses situations où les règles fixes dominent les politiques discrétionnaires. Je pense toutefois que le vrai problème, dans le cas algérien, c'est d'abord l'absence de transparence dans la gestion de ces réserves. Or, la transparence est un pilier fondamental de la démocratie.


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