On ne pouvait faire le déplacement à Djanet sans revenir sur le sujet qui a défrayé la chronique, lorsque des membres de la famille El Gueddafi, précisément sa femme Safia et ses enfants Aïcha, Hannibal et Mohamed, avaient atterri dans cette charmante oasis le 29 août dernier, à la surprise générale. Un accueil «strictement humanitaire», avait précisé Alger, avant que Aïcha El Gueddafi ne donne naissance à une fille prénommée Safia, à l'hôpital de Djanet situé dans le quartier d'Iferi. Selon une source hospitalière, la fille du dictateur libyen a eu au début des caprices de diva «avant de redescendre sur terre». «Aïcha a fait tout un tintamarre, croyant qu'elle était encore la fille de «malik moulouk ifriqya » (le roi des rois d'Afrique, titre dont se prévaut El Gueddafi, ndlr). Elle a fait savoir qu'elle voulait accoucher à Londres et finalement, c'est à Djanet qu'elle a accouché. Sa famille a été exécrable. Ils ont bouclé tout le périmètre de l'hôpital et l'accouchement a eu lieu sous haute sécurité. Ils ont voulu fermer l'établissement hospitalier, mais heureusement qu'il y a encore des hommes dans ce pays. Un officier de la sécurité a dit que s'il y avait une femme qui venait accoucher, il fallait absolument l'accueillir. Et effectivement, il y a une femme qui a accouché peu après.» D'après cette même source, «la famille El Gueddafi a dû poireauter une dizaine d'heures devant le poste frontière de Tinalkoum avant de pouvoir rentrer en Algérie.» People pour people, notre ami préfère de loin Zineddine Zidane qui, rappelle-t-on, avait honoré de sa visite la ville de Djanet en février 2009 en compagnie de ses parents, de sa femme et ses trois enfants. «Zizou à Djanet, ça c'est quelque chose !», assène-t-il. L'accueil de la famille El Gueddafi a été diversement commenté à Djanet. Beaucoup nous ont affirmé n'avoir pas eu vent de l'événement avant que la nouvelle ne fut ébruitée par les médias. «C'était un événement top-secret, donc, je n'ai rien entendu. De toute façon, l'Algérie avait saisi l'ONU avant, et je pense que c'est un devoir du point de vue humanitaire», dit un gérant d'un taxiphone, avant d'ajouter : «Pour la plupart des gens, c'était un non-événement. Ils ont d'autres priorités. Le peuple ne se mêle pas de ces choses-là.» Pour cet autre habitant de la ville, guide touristique à ses heures, c'est un sacré coup de pub pour Djanet. «Il suffit pour notre gloire de savoir que même Obama sait maintenant où se trouve Djanet. Au début, il pensait que c'était une maîtresse d'El Gueddafi», se réjouit-il.
