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Soltani, tête de pont ?
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Publié dans El Watan le 08 - 12 - 2011

Après sa virée au Qatar où il a été reçu au plus haut sommet dans le cadre d'une visite privée, le leader du MSP avait dans son agenda une consultation — à la demande de son hôte — de plus de deux heures avec l'ambassadeur US en Algérie.
Si la propagation du fondamentalisme dans le Maghreb comme mode de gouvernance entre dans le nouveau plan de domination du département d'Etat, et donc justifie tout à fait la curiosité du diplomate américain dont on comprend aisément l'obligation de s'informer sur le «cas algérien» qui baigne encore dans le flou artistique, c'est l'intrusion de ce micro Etat arabique dans l'exploitation du phénomène islamiste dans notre région qui suscite des interrogations. Soltani n'est assurément pas allé pour faire du tourisme dans ce pays qui cherche visiblement à doubler l'Arabie Saoudite dans ce rôle de mentor à la puissance d'argent et auprès duquel il faut désormais venir prendre ses orientations.
Lorsqu'on sait qu'au Maroc la présence des représentants qataris était bien visible lors des dernières élections législatives et surtout leur action directe dans la «guerre libyenne» qui s'est terminée par l'installation d'un pouvoir inspiré de la charia, le doute n'est plus permis sur la redistribution des cartes géostratégiques qui est en train de s'opérer subrepticement dans le monde arabo-musulman et à laquelle l'Algérie ne pourrait échapper. Comment donc l'influence islamiste qatarie pourrait-elle s'exercer dans un pays comme le notre, où les grands soulèvements révolutionnaires de masse à l'image de ceux qui ont bouleversé les systèmes en Tunisie ou en Egypte n'ont pas eu lieu dans la lancée des printemps arabes ? Pour l'heure, rien de palpable encore n'apparaît, si ce n'est cette fièvre subite qui s'est emparée du mouvement islamiste le mieux structuré représenté par le MSP, notamment de son premier responsable qui rêve d'un destin plus grand que le strapontin qu'il occupe actuellement dans l'Alliance présidentielle, et qui indique que c'est dans cette direction qu'il faut imaginer l'existence d'un solide relais ou d'une passerelle .
Soltani, en tout état de cause, depuis la montée des islamistes en Tunisie et au Maroc, se sent pousser des ailes et fait tout pour attirer l'attention sur lui, histoire de dire que son tour est proche de prendre sa revanche sur un Pouvoir qui au nom de la réconciliation nationale lui a fait faire les tâches les plus ingrates comme celles de faire semblant, pour rendre crédible une coalition politique que le commun des Algériens considère comme une mascarade. Non content de narguer l'opinion publique algérienne en acceptant le déplacement idéologique au Qatar au moment où ce pays est suspecté de vouloir récupérer les dividendes religieuses des luttes menées par la jeunesse arabe pour faire tomber les dictatures, le leader du mouvement de la société de paix (ex-Hamas) s'est cru en position de force pour lancer un appel pressant au rassemblement de la mouvance islamiste, celle sur laquelle il s'appuiera le jour venu où il aura besoin de toutes les voix de la victoire lors des prochaines consultations électorales : «Les circonstances actuelles, professe-t-il, obligent la mouvance islamiste en Algérie à s'allier.» Il ajoute péremptoirement : «Ce qui se passe dans le monde arabe montre que les peuples veulent être gouvernés par les islamistes.»
Voilà, c'est on ne peut plus clair dans sa tête. En disant que sa famille politique veut avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres partis de l'Alliance, Soltani fait sienne l'ambition de retourner en sa faveur la situation en prenant carrément la direction du gouvernement en attendant les plus hautes charges de l'Etat. Et il s'y attelle dès à présent en faisant carrément dans… l'agitation contestataire, voire dans l'opposition, lui qui a toujours trouvé la bonne mesure pour se planquer dans le confort du système, avec comme règle de cautionner toutes ses dérives. Le veto qu'il a opposé par exemple à l'adoption de la loi sur les partis pour ne pas s'attirer les foudres des radicaux de l'ex-Fis qui ne désespèrent pas de revenir sur la scène atteste de sa volonté de prendre quelques distances avec le Pouvoir mais sans lâcher la proie pour l'ombre. L'homme est prudent mais très calculateur. S'il considère que l'islamisme constitue une panacée de substitution aux maux qui rongent le pays par le seul fait de vouloir moraliser la société, il ne peut oublier pour autant que la mouvance qu'il incarne a une part de responsabilité identique à celles du FLN et du RND dans l'échec de la gestion bouteflikienne. Comment, alors, prétendre se présenter en sauveur en traînant plusieurs casseroles à la fois ?
D'autant que le MSP qui n'est encore qu'au stade de l'illusion n'a pas la cote populaire capable de lui garantir les pronostics qu'il escompte. Soltani n'a pas de charisme, et sa carte de visite principale aura été d'avoir réussi sans trop de dégâts un entrisme politique qui ne pourrait suffire pour jouer dans la cour des grands. D'autant qu'il faudrait compter avec le FLN et le RND qui en absorbant déjà depuis longtemps les thèses islamistes ne sont pas près de lâcher le morceau, la rente a encore de beaux jours devant elle. Alors, Aboudjerra, simple tête de pont où sérieux postulant pour une ramification islamiste au Maghreb qui fait craindre les pires incertitudes à la société algérienne déjà très malmenée par les déséquilibres idéologiques ? Quand Louisa Hanoune déclare aujourd'hui que le FIS est responsable de la tragédie nationale que nous avons tous vécue dans notre chair, alors qu'elle avait cautionné à l'époque le traité de St Egidio qui voulait réhabiliter le parti intégriste, que faut-il comprendre à ce jeu politique à l'algérienne qui change au gré des circonstances ? Mais, au moins, les islamistes et leurs alliés occupent le terrain, que dire de l'attitude des démocrates, intellectuels et société civile y compris qui se complaisent dans leur silence… Rien n'est fatal pour les malheurs qui arrivent.


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