Cette année, les prévisions en matière de rendement d'huile d'olive, dans la région de Ain El Hammam, sont des plus pessimistes. Dans les vergers les plus productifs, «il est peu probable d'atteindre les dix quintaux à l'hectare», estime un vieil oléiculteur. Ce qui n'empêche tout de même pas les huileries d'être ouvertes. La trituration, bien que timide, a débuté depuis quelques jours. On est, cependant, loin de l'ambiance festive qui caractérise habituellement les campagnes d'olives. Certains agriculteurs ne se donnent même pas la peine de se rendre dans leurs oliveraies pour l'entretien saisonnier des arbres. Dans les vergers c'est le calme total alors que l'an dernier à pareille époque, les champs riches en couleurs résonnaient des cris des volontaires qui s'appelaient et se saluaient d'un versant à l'autre. Point de fumée, non plus, indiquant une quelconque présence humaine dans les champs. «Les arbres n'ont même pas de quoi nourrir les oiseaux qui s'y perchent», ironise un paysan habitué à des rendements annuels dépassant les 800 litres d'huile. Cependant, personne ne dit être étonné de cette situation. Au contraire, «on s'y attendait», affirment les concernés. Les conditions climatiques défavorables, de la grêle et du vent particulièrement, qui se sont abattus sur la région en période de floraison, ont saccagé les vergers. «Il y a aussi le phénomène de l'alternance qui réduit l'importance de la production oléicole à une année sur deux», explique un paysan qui ajoute : «On consommera l'huile de l'an dernier». Par ailleurs, les propriétaires d'oliveraies n'entretiennent leurs arbres qu'occasionnellement. Certains ne s'en occupent que durant les saisons des bonnes récoltes.
