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La nécessité absolue d'un changement d'orientation stratégique
Sciences et technologie
Publié dans El Watan le 01 - 02 - 2006

« Le signe du courage, en cette époque de conformisme, est la capacité de rester fidèle à ses convictions - non pas par entêtement ou par défi (ce qui est un réflexe de défense, et non une preuve de courage), ni pour avoir raison envers et contre tout - mais simplement parce qu'elles représentent les valeurs auxquelles on croit. »
Rollo May
Cet article se propose de mettre en évidence le fait que le choix de certains créneaux dans les domaines des technologies de pointe peut présenter une grande opportunité pour notre pays, dont l'exploitation permettra de voir apparaître des politiques ayant de meilleures chances de provoquer le développement. (1 et 2) Il est aujourd'hui largement reconnu que la constitution d'un potentiel scientifique et technologique est un élément déterminant des politiques de développement. Pour optimiser les fruits de ce potentiel, il faudrait lui trouver un relais, des débouchés et des possibilités de coopération avec l'aval industriel. L'observation, dans les grands pays de l'OCDE et dans les Nouvelles économies industrielles (NEI) d'Asie, montre que la politique scientifique et technologique présente de multiples complémentarités avec la politique industrielle (3). L'existence de complémentarités comparables dans notre pays est, à l'évidence, un objectif souhaitable. S'agissant de notre pays, dont le développement représente un enjeu considérable, les efforts déployés pour promouvoir la recherche-développement (R&D) se font indépendamment des stratégies industrielles ou des politiques économiques. Ceci par manque de lucidité et par l'attention insuffisante accordée aux problèmes posés par le passage de la recherche scientifique au développement technologique et de celui-ci à la mise sur le marché d'un produit ; dans un système où la R&D devrait occuper le centre de gravité, système sous forme d'un continuum : le système formation-recherche-démonstration-innovation. L'attention excessive accordée dans le passé aux problèmes plutôt qu'aux solutions et possibilités a contribué à engendrer dans notre pays une crise de confiance généralisée. La démonstration constante de l'incapacité de l'Etat à s'attaquer véritablement à des domaines complexes et modernes tels que la science et la technologie, a contribué à la réticence des administrations nationales à attribuer une importance quelconque à ces domaines. Par conséquent, les ressources d'appui engagées ont été gaspillées tant sur le plan humain que financier. Une stratégie de la technologie et la capacité de gérer cette dernière ne sont pas aujourd'hui des priorités pour le gouvernement, alors qu'elles ont une grande influence sur le mode de développement national. Le sentiment général est tout simplement que d'autres problèmes sont encore beaucoup plus pressants : peut-être l'Algérie devrait-elle commencer un jour à songer à des stratégies technologiques et à un développement fondé sur les technologies de pointe ; pour l'instant, on estime généralement que la seule question dont elle doit se préoccuper est de doter la population de produits issus des technologies de pointe développés ailleurs, et ce, grâce à la rente pétrolière pour faire venir la prospérité. De cet état de fait, il ne faut pas s'étonner du peu pour ne pas dire l'inexistence d'initiatives et de soutien en faveur d'une innovation technologique endogène consistant en recherche, conception et application de technologies de pointe. Alors que si l'on considère que, d'après plusieurs économistes, la capacité d'innovation technologique joue un rôle central dans la croissance économique, il y a de quoi nous laisser songeurs quant aux chances de notre pays de briser le cercle de notre dépendance des seules ressources pétrolières. On écoute docilement les explications des économistes : la croissance économique allait revenir. Mais la croissance n'est pas revenue. Aujourd'hui, quelques doutes entrent dans les têtes les plus intelligentes du peuple. Les causes sont-elles uniquement économiques et financières ? Ne doit-on pas incriminer la corruption, la stupidité des politiciens et l'ignorance et les illusions des économistes ? La crise qui secoue l'Algérie ne dépend-elle pas de facteurs individuels et sociaux plus importants que ceux induits par les mauvaises analyses de nos économistes ? Il y a lieu d'espérer que le spectacle de notre politique économique préconisée, à ce tournant décisif de notre histoire, nous obligera à nous demander si la cause du mal ne se trouve pas en nous-même aussi que dans nos institutions ? Le changement sera possible seulement quand nous réaliserons son absolue nécessité. A ce moment, le seul obstacle qui se dressera devant nous sera notre inertie. Pour remédier au pessimisme et à l'apathie qui sévissent en Algérie sur le plan technologique, nous avons la ferme conviction que les idées émises portant sur l'utilisation et l'exploitation de certains créneaux des technologies de pointe, permettraient de voir apparaître des politiques ayant de meilleures chances de provoquer le développement et favoriseraient ainsi une interaction plus dynamique et entrepreneuriale entre la recherche scientifique et l'activité commerciale. L'approche proposée repose sur une conception nouvelle du système d'innovation constitué de réseaux d'organisations fonctionnellement interdépendantes pour chaque secteur d'activité : un réseau de formation, un réseau de recherche fondamentale et un réseau d'innovation technologique. Le bon fonctionnement de chacun d'eux pris individuellement, comme de l'ensemble qu'ils forment, conditionne étroitement le progrès des connaissances et le développement économique. Celle-ci permettrait de disposer d'un système de R&D cohérent intégrant la recherche scientifique et technologique, le développement expérimental et les services scientifiques et technologiques qui sera dûment articulé, en amont, avec le système éducatif et, en aval, avec le système de production de biens et de services. Ce qu'il faut à ce stade, c'est de rechercher des gagnants. Car en fait, rien ne réussit pour les uns autant que le succès des autres. Si l'on peut trouver quelques gagnants dans l'exploitation des technologies de pointe à des fins commerciales dans les secteurs basés sur les ressources, il faut les mettre en évidence et en faire la promotion. D'autres se dépêcheront de les suivre sans qu'on les y incite beaucoup. Alors, et alors seulement, on verra apparaître une véritable demande de mise en place d'une stratégie et d'une politique de soutien à l'innovation, à laquelle répondront donneurs et gouvernements. Comment peut-on espérer voir naître l'innovation technologique et l'entreprenariat technique en Algérie, compte tenu des faiblesses de sa base scientifique et technologique et de son tissu industriel ? Il y a d'abord des créneaux qui constituent la base des techniques de production sur lesquelles se fonde la compétitivité internationale de tous les pays avancées et les NEI où une capacité scientifique et technique existe, principalement humaine. Des mécanismes appropriés peuvent être créés pour la développer de façon que l'Algérie puisse participer au développement mondial de la technologie et à l'activité industrielle qui en découle. Pour cela, il convient de favoriser et d'encourager le transfert vers notre pays d'activités d'innovation des gagnants, dont il est question plus haut ciblant des objectifs économiques en fonction de la demande des marchés internationaux, de manière à induire la création d'un potentiel d'innovation technologique local et à jeter les bases des futurs points forts de la seconde phase d'industrialisation du pays. On verra ainsi qu'un processus dynamique et autonome de développement industriel peut être mis en route dans certains créneaux essentiels, et que ce processus devrait ultérieurement avoir des effets multiplicateurs et d'entraînement dans des domaines plus larges. A cet effet, il convient de recenser ces exemples de réussite d'Algériens aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Asie. Il y a ensuite, l'importance qu'il convient d'accorder au problème actuel de l'enseignement des sciences et de la technologie qui est, dans une large mesure, celui de son adéquation aux réalités de la révolution scientifique et technologique, adéquation qui ne peut se réaliser concrètement que dans le contexte actuel d'une mobilisation pour la science et la technologie, c'est-à-dire une promotion de l'éducation et la formation supérieure tant dans le cadre formel qu'informel. Il faudra mettre en place un enseignement et une formation de compétences dans certains domaines nouveaux parfaitement intégrés à leur environnement physique, social et culturel, et doués de facultés d'adaptation aux changements qui ne peuvent manquer de se produire dans un monde en mutation. L'accent devrait être mis davantage sur le développement de la créativité et l'acquisition d'un savoir-faire que sur l'accumulation de connaissances. Ces orientations ne devraient cependant pas perdre de vue que dans l'effort de mobilisation pour la science et la technologie au service du développement, un rôle décisif revient évidemment à la communauté scientifique. Le nombre et la qualité des scientifiques dépendent non seulement du système d'éducation, mais aussi des attitudes de la société à l'égard de leur travail. Leurs conditions d'emploi, de rémunération et les conditions techniques ont une influence sur leur productivité ainsi que sur l'attrait que les carrières scientifiques et techniques peuvent exercer sur les jeunes. Une meilleure compréhension de ces questions pourrait aider à favoriser la formation d'une communauté scientifique étoffée et solide, et à créer les conditions dans lesquelles les scientifiques trouveraient des motifs de travailler dans des domaines qui coïncident avec l'intérêt national dans le cadre de cette stratégie de développement. Il y a enfin les apports des sciences sociales. L'apport des spécialistes est alors de contribuer à consolider les objectifs de développement qui doivent correspondre à un choix de valeurs que se donnera notre société et de prévoir les impacts probables de la stratégie envisagée. Par ailleurs, les sciences de la communication peuvent aider à dégager et comprendre les facteurs qui contribuent à la création d'un climat favorable au développement de la science et
de la technologie. Les médias sont en fait devenus des instruments indispensables dans la réalisation des tâches du développement économique, social et culturel. Judicieusement utilisés, les médias peuvent être de précieux facteurs d'animation, d'éducation et de progrès. Quoi faire et par où commencer ? L'Algérie doit saisir cette chance - dont il faut remercier le Destin - de la désagrégation de la chaîne de la valeur dans le secteur des semi-conducteurs. Cette chaîne qui s'est désintégrée du fait que de nombreux acteurs ont réussi à extraire de la valeur à partir d'un seul maillon, un maillon ou une activité qu'ils ont parfaitement maîtrisé, autrement dit, un nouveau « business modèle ». L'exemple clé, ce sont les fonderies taïwanaises qui ont trouvé la maîtrise de la fabrication pour un certain nombre de technologies ou les centres de conception en Inde (2). Ce qu'il faut maintenant, l'étincelle en quelque sorte, ce serait une action énergique de communication pour faire connaître les idées émises aux utilisateurs finaux, appartenant à l'industrie, à l'administration, aux centres de recherche et aux universités. Ce travail comporterait une présentation des idées et des résultats à des auditoires sélectionnés issus des divers systèmes d'innovation, avec des tables rondes conduisant à des actions spécifiques et s'inspirant des apports des participants eux-mêmes et principalement les compétences nationales expatriées. Il devrait être extrêmement structuré, conduit par un secrétariat dévoué utilisant des outils formels de communication, et devrait permettre d'élaborer en commun des idées à diffuser et d'établir des réseaux stables de personnes et d'institutions à l'échelle nationale. Ce n'est que par ce processus de discussion des problèmes, des possibilités et des mécanismes liés à la stratégie développée que les idées prendront racine et auront des effets à la mesure de leur potentiel. La lecture prudente des faits que nous présentons permettra au lecteur de parvenir à ses propres conclusions sur les mérites de notre stratégie. Cependant, une stratégie simple dans son principe mais complexe dans son exécution car elle suppose un climat favorable à l'entreprenariat et à l'initiative locale, qui s'exprime par l'activité commerciale du secteur privé. Ce sont là des facteurs assez inconnus dans une grande partie de nos politiques. Notre état d'esprit, aux uns et aux autres, ce n'est pas l'abandon, ce n'est pas la démission, ce n'est pas la fuite en avant, c'est simplement la conscience qu'il existe une grande opportunité pour notre pays, l'Algérie, que nous devons servir pour son développement à travers une stratégie dont la composante essentielle est la création d'une capacité scientifique et technologique nationale dans les domaines à la pointe des connaissances ; un développement dont la finalité est que chaque société demeure elle-même tout en ayant progressé au rythme du monde et solidairement avec lui. Références :
1) « Le technopole de Sidi Abdellah et le système de recherche-développement national : Idéal et Réalité » El Watan 5-6 juillet 2005.
2) « Pour une politique de recherche véritable », El Watan 12-13 juillet 2005.
3) « Microelectronics R&D Blossoms in Taiwan » IEEE Circuits & Devices, March 1996.


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