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Algérie-Maroc, ce qui a changé depuis 1989-1994
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Publié dans El Watan le 06 - 02 - 2012

Les autorités algériennes n'ont jamais cherché à mettre à jour le rapport de compétitivité entre les économies algérienne et marocaine.
Logiciel à l'arrêt depuis 1994. Connecté sur une courte expérience de montée des échanges commerciaux à partir de l'ouverture des frontières terrestres en 1989, jusqu'à leur fermeture au bout de cinq années.
En gros, le tableau qu'observent toujours les décideurs à Alger est le suivant : les Algériens dépensaient leurs économies au Maroc en séjour et achats. Ils en profitaient, pour les frontaliers d'entre eux, pour «exporter» des produits subventionnés. En 2012, une majorité de vieux maîtres du pays, à la présidence de la République, au ministère de la Défense nationale, au Premier ministère, au ministère de l'Intérieur, au ministère des Affaires étrangères, pensent pareil. Le rétablissement de la circulation frontalière va profiter à l'économie marocaine et pas à l'économie algérienne.
Comme entre 1989 et 1994. C'est bien sur une appréciation paléontologique qui ne tient pas compte de trente années de transformations des deux économies et du monde. Trois évolutions majeures. D'abord, la parité dinar algérien-dirham marocain s'est renversée en symétrique depuis 1989-1994. Le premier s'est déprécié de plus de 300% vis-à-vis des monnaies européennes qui font aujourd'hui l'euro, le second lui s'est arrimé à l'Euro. Les voyageurs algériens sont potentiellement pauvres au Maroc. Ensuite, l'offre marocaine de produits de toutes sortes indisponibles ou encore trop chères sur le marché algérien dans la période 1989-1994 a été éclipsée par l'émergence de l'atelier du monde. La Chine vend aux Algériens en Algérie tout ce qu'ils ne savent pas faire ou font à un prix trop élevé.
Le cliché algérien au sujet de l'invasion des produits marocains par une frontière ouverte doit être réévalué. Produit par produit. Enfin comparativement à 1989-1994, l'offre de produits algériens à l'exportation a émergé. Agroalimentaire, électronique grand public, boissons, matériaux de construction, médicaments, engrais, produits sidérurgiques et pétrochimiques, emballages. Cette offre est bien sûr portée essentiellement par le secteur privé. Et c'est sans doute là tout le problème de l'actualisation du rapport de compétitivité entre les deux économies vue d'Alger. Pour les officiels algériens, l'offre nationale de produits à l'exportation vers le Maroc est celle du secteur public économique. Elle est, en gros, la même depuis 1994. Si des privés algériens peuvent gagner avec le rétablissement d'un flux commercial terrestre entre l'Algérie et le Maroc, cela est, dans l'esprit de la défiance politique ambiante, intuitivement une raison supplémentaire pour ne pas se précipiter à la rouvrir.
La première raison étant, plus ou moins explicitement, de ne pas faire de «cadeau» à Rabat en vivifiant l'économie de l'Oriental, région proche de l'Algérie. Les trois grandes évaluations citées, la nouvelle parité dinar-dirham, la domination commerciale de la Chine, et la nouvelle offre privée algérienne proposent à elles seules un tout autre scénario économique dans le cas d'une réouverture de la frontière Algérie-Maroc. L'économie marocaine en profitera. Mais dans un autre modèle que celui de 1989-1994.
L'économie algérienne n'en pâtira pas, elle a déjà subi le «choc chinois». Elle peut plutôt y gagner un vrai nouveau débouché pour une offre de biens, mais aussi de services, bridée à l'exportation. En attendant la phase des investissements croisés. En réalité, la relation avec l'économie tunisienne propose quelques indicateurs sur ce que pourrait devenir la relation Algérie-Maroc après le rétablissement de la continuité continentale des deux économies. Les Algériens n'achètent pas en Tunisie pendant leur séjour, les produits qu'ils trouvent sont pour leur quasi-totalité meilleur marché en Algérie. Le dinar tunisien a suivi le même chemin que le dirham marocain. Les exportations tunisiennes performantes sont orientées vers un marché valorisant, l'Europe. C'est le cas pour le Maroc.
Pas «d'invasion» de ce point de vue. Des produits algériens, en dépit des turpitudes combinées du système Benali et du carcan algérien, arrivent à se placer sur le marché tunisien, car leur rapport qualité-prix est réellement compétitif. L'évaluation des scénarios économiques Algérie-Maroc avec frontière ouverte ne doit cependant pas se contenter d'une comparaison avec 1989-1994. Elle est tenue de se projeter dans la géographie mondiale de la croissance des deux prochaines décades. La relocalisation des échanges intégrants est la clé des prochaines zones de prospérité. Renault a choisi Tanger pour son méga-site de production qui démarre cette semaine, non pas pour de strictes raisons d'avantages coûts financiers - la Roumanie et la Turquie pouvaient offrir plus sur cette stricte approche. Mais pour un retour géoéconomique global sur investissement. En termes de
«territoire lié».
La croissance chez le proche voisin de la périphérie intéresse le centre. L'Algérie et le Maroc peuvent développer des échanges intégrants qui construisent demain la complémentarité des territoires. Et bonifie leur attractivité mondiale. Vu sous cet angle, la punition que veut infliger Alger à Rabat en «étouffant» Oujda et l'Oriental paraît dérisoire. Même le droit à l'autodétermination pour les Sahraouis a plus de chance de s'accomplir, dans un sens ou dans un autre, dans un contexte de relance du territoire économique maghrébin. Une chose est certaine. L'accélération de l'intégration douanière Tunisie-Libye ne laisse plus l'agenda du Maghreb entre les seules mains d'Alger et de Rabat. Et c'est une bonne nouvelle.


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