Un guide méthodologique et véritable outil de décision en matière de gestion des déchets, fruit de la coopération avec la Banque mondiale et la GIZ, a été élaboré. Pour une gestion qualitative des déchets ménagers, 2012 sera une année charnière, où une attention particulière sera accordée à la mise à niveau et à l'amélioration de la qualité de gestion, à la collecte sélective et au tri des déchets par la mise en place de déchetteries et de centres de tri, ce qui permettra l'installation progressive d'une industrie de récupération et de valorisation des déchets. Tel est le principal message délivré hier par Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, lors d'un séminaire national à Alger regroupant des présidents d'APW, d'APC, des directeurs de l'environnement et des cadres du ministère. Dans ce contexte, un guide méthodologique et véritable outil de décision en matière de gestion des déchets, fruit de la coopération avec la Banque mondiale et la GIZ, a été élaboré. Il est destiné aux gestionnaires des déchets ménagers et assimilés et se donne pour objectif de les aider à construire sur leur territoire une politique intégrée et durable. Il faut dire que les conditions de ramassage, d'évacuation et d'élimination des déchets ménagers et assimilés ayant prévalu au cours des dernières décennies ne sont pas adaptées aux conditions de vie en milieu urbain et ne permettent pas de faire face aux exigences de la population en matière d'hygiène publique et de préservation du cadre de vie. Du point de vue nettoiement de la voie publique, tout le monde s'accorde à dire qu'il existe de graves carences, le résultat est que nos rues et quartiers sont de plus en plus insalubres, particulièrement dans les grandes villes. En ce qui concerne les conditions d'élimination des déchets, force est de constater que la situation générale demeure très préoccupante, même si depuis quelques années des efforts sont déployés pour organiser la mise en décharge des déchets ménagers et assimilés. Les critères de choix des sites de décharge ne s'appuyaient, jusqu'à une date récente, sur aucune étude d'impact sur l'environnement. Dans ces décharges destinées aux déchets ménagers, des déchets toxiques provenant des activités économiques et des établissements de soins, y compris des déchets anatomiques sont déversés de manière illicite en même temps que les déchets ménagers. Signalons le développement d'activités incontrôlées de récupération de matériaux réutilisables pratiquées toujours dans des conditions d'insalubrité totale, le plus souvent par des adolescents ne s'entourant d'aucune mesure de protection. La solution technique retenue par l'Algérie pour le traitement des déchets ménagers est l'enfouissement. A ce titre, plusieurs centres d'enfouissement technique (CET) ont été réalisés. C'est la loi 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets qui fixe les bases de la mise en place d'un Programme national de gestion des déchets ménagers (Progdem). La production de déchets ménagers est estimée à 8,5 millions de tonnes par an, chiffre en constante augmentation. Les estimations chiffrées font état de 0,75 kg/habitant/jour et atteint 1 kg/habitant/jour pour l'agglomération d'Alger. Pour réussir ce projet, il faut sensibiliser les élus locaux et les décideurs, d'une part, mais aussi impliquer la population, d'autre part. Cherif Rahmani a tenté de trouver les mots justes pour convaincre. «Gérer les déchets ménagers n'a rien de dévalorisant. C'est une industrie à promouvoir», a-t-il martelé. Selon lui, «il faut donner réellement de la substance à notre action et passer à une économie verte, à une économie circulaire». Cette nouvelle démarche résulte-t-elle d'une simple mode ou assiste-t-on aux balbutiements d'un profond changement en Algérie ? En tout cas, le ministre a exhorté l'assistance à ne pas rater ce virage.
