Le FNA a désigné son candidat, tête de liste, pour les législatives, par l'organisation d'une élection primaire. C'est Horch Saïd, le maire d'El Amria, qui a remporté la manche sur trois autres candidats. 223 votants sur 230 du collège électoral sont venus des 23 communes où le FNA est implanté. La désignation des délégués ne s'est pas faite au prorata du nombre de militants par commune, comme il est d'usage en tout congrès. 10 militants, dont les cinq dirigeants de bureau communal, étaient délégués par chaque commune. Au dépouillement des bulletins, ce qui se chuchotait dans les travées s'est confirmé. Trois des candidats s'étaient ligués contre le quatrième, Horch en l'occurrence, dans une étrange coalition favorisée par un vote des plus surréalistes. Leurs trois noms apparaissaient pratiquement à chaque bulletin dépouillé alors que les autres bulletins ne retenaient que le nom du quatrième. Trois des quatre candidats avaient passé consigne à leurs électeurs de porter leur voix sur les trois pour faire cumul et barrer la route à leur adversaire commun. Toutefois, le bureau de wilaya n'a pas contrecarré cette manœuvre d'autant que la règle en ce type d'élection est de ne retenir qu'un candidat sur les trois. Par ailleurs, le mode de scrutin choisi a retenu que soit barrés les noms des candidats non souhaités alors que sur les bulletins figurait en face de chaque nom l'habituelle case à cocher. C'est qui est à l'origine de la seconde anomalie lorsqu'on s'aperçut au dépouillement que la majorité des bulletins allaient être annulés. En effet, si certains électeurs avaient barré les noms des candidats qu'ils recalaient comme indiqué, la majorité a plutôt coché les cases. On arrête le dépouillement et l'on demande s'il faut considérer les noms cochés comme ayant été choisis ou recalés? Le bureau s'adresse aux candidats pour trancher. Brouhaha dans la salle, face à ce qui s'apparente au jeu du pile ou face. On fait taire la salle au motif que c'est aux concernés, les candidats en l'occurrence, de décider. Les candidats estiment que les noms cochés doivent être retenus et les noms barrés évincés. Mais, fait troublant, l'on savait qu'un des trois candidats, ligués contre le quatrième, avait retiré de la wilaya des formulaires en vue de se présenter en candidat libre. Cela a été annoncé publiquement par le président du bureau de wilaya avant le scrutin. On a fait comme si rien ne s'était passé. Mais, à l'issue du dépouillement, le candidat en question nous a déclaré sa démission du FNA et sa candidature aux législatives à titre indépendant, arguant de questions d'argent qui auraient, selon lui, faussé les résultats de la primaire.
