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Sauvegarder la mémoire de la guerre de Libération ne remet pas en cause les libertés
Khalida Toumi. Ministre de la Culture
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2012

Alors que la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance se prépare, l'article 6 de la loi régissant la cinématographie, promulguée le 17 février 2011, sème le doute parmi les professionnels du cinéma, en stipulant que tout film traitant de la guerre de Libération soit soumis à l'approbation du «gouvernement». La ministre de la Culture, Khalida Toumi, y répond en personne.
- L'article 6 de la loi relative au secteur de la cinématographie stipule que toute production liée à la guerre de Libération nationale et à ses symboles doit être soumise à l'approbation préalable du gouvernement. Selon certains professionnels, le contenu reste flou, surtout concernant l'organisme chargé de la prise de décision…
La loi promulguée le 17 février 2011 a obéi à un long processus de concertation, d'examen, d'étude et de larges débats avec les professionnels et les institutions durant plusieurs années (six ans !) avant d'être adoptée par les représentants du peuple au niveau des deux chambres du Parlement. Cette loi prévoit un certain nombre de règles et d'autorisations comme c'est le cas partout dans le monde. Le cinéma comporte aussi un important volet industriel et commercial, il est tout à fait normal de réglementer ce secteur. Pour ce qui est de l'article 6, je rassure les professionnels en leur disant qu'ils doivent continuer à s'adresser au ministère de la Culture, car cet article ne fait que consacrer la concertation qui a toujours existé entre les secteurs concernés, chacun selon ses prérogatives.
- Est-ce que, selon vous, le ministère des Moudjahidine a les prérogatives pour participer à la création cinématographique ?
Les prérogatives de chaque département ministériel sont clairement énoncées dans les décrets fixant les attributions de chaque ministre. Je ne suis pas habilitée à vous parler des prérogatives d'un autre ministre et je vous invite à poser la question à Monsieur le ministre des Moudjahidine.
- A notre connaissance, il n'y a pas de décret exécutif de cette loi mis à disposition de professionnels. Pouvez-vous le confirmer ?
La loi prévoit plusieurs textes d'application. Dès sa promulgation, le ministère s'est attelé à préparer ces textes. Un décret a déjà été élaboré et signé. Il sera très prochainement publié dans le Journal officiel. Ce décret applique les articles 27, 30, 31 et 32 de la loi qui concernent l'aide publique à la création cinématographique. Six autres décrets exécutifs et un arrêté ministériel sont en cours d'élaboration et seront prochainement soumis aux institutions concernées, conformément aux procédures établies. J'espère que vous convenez avec nous que ces procédures d'adoption, qui prennent du temps, sont propres à tout Etat moderne et ne représentent pas une spécificité algérienne.
- Aux dires de certains producteurs, cet article 6 pourrait être, à long terme, un frein à la liberté de création. Qu'en pensez-vous ?
La loi sur la cinématographie nationale, qui comble un vide juridique dont ont souffert les véritables professionnels et le secteur pendant des décennies, vient réglementer la cinématographie, impulser la création et la soutenir. Il en sera toujours ainsi du ministère de la Culture qui ne ménagera aucun effort pour le développement du cinéma national. Encore une fois, tous les pays ont une loi sur la cinématographie. Pour ma part, et concernant le film Hors-la-loi, j'ai été – comme tous les observateurs – édifiée par la «vigilance» et la capacité de suivi, de contrôle et de réaction de plusieurs structures de l'Etat français qui n'ont pas eu besoin d'un article 6 pour légitimer cette démarche. J'ai bien compris que l'Etat français, au-delà de la liberté de création et d'expression qui sont garanties, a veillé à protéger ce qu'il considère comme étant l'intérêt supérieur de la France concernant l'Histoire de la guerre algérienne d'indépendance. Par ailleurs, il suffit de voir comment des pays à forte tradition démocratique interdisent et pénalisent tout ce qui peut remettre en cause ou minimiser les souffrances des juifs durant la Seconde Guerre mondiale et la Shoah pour comprendre que la protection de la mémoire est loin d'être l'apanage des Algériens.
- On a du mal à s'empêcher de penser que cette disposition de la loi n'est pas un moyen, pour le gouvernement, de véhiculer un certain point de vue sur l'histoire à travers le cinéma ?
Le nombre de films ayant trait à la guerre de Libération nationale, agréés par la commission de lecture du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographiques, et soutenus par le fonds, témoigne du respect des points de vue des autres des différents scénarii, notamment dans la fiction. Cependant, lorsqu'il s'agit de fictions qui présentent des figures emblématiques de la Révolution en leur attribuant des faits et des propos présentés comme la réalité, mais dont la véracité n'est pas établie, il est clair que d'une part, notre Histoire mérite d'être traitée avec respect, rigueur et sérieux et que, d'autre part, les auteurs peuvent s'exposer à des remises en cause pour s'être éloignés de la vérité historique. C'est pourquoi, l'avis du ministère des Moudjahidine, garant de la mémoire des martyrs et des moudjahidine, est requis, à travers ses spécialistes et ses experts, conformément à la loi relative au moudjahid et au chahid. La guerre de Libération nationale est sacrée, car il s'agit de la plus grande œuvre libératrice qu'a connue l'humanité durant le XXe siècle. Il est de notre devoir de sauvegarder sa mémoire. C'est comme cela ! Ce qui ne remet aucunement en cause les libertés. Sauf à vouloir réhabiliter les colonialistes et les traîtres. Pas ici ! D'autres pays, qui revendiquent une totale liberté de création et d'expression, n'hésitent pas à contrôler certains films (y compris des fictions) quand ils considèrent que ces films peuvent soit servir, soit desservir leurs intérêts politiques.


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