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Azouz Begag. Ecrivain : «La liberté est une maladie contagieuse»
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Publié dans El Watan le 17 - 04 - 2012

Le livre Leçons coloniales, écrit par Azouz Begag, et mis en planches de bandes dessinées par Djillali Defali (éditions Delcourt, Paris avril 2012), est l'une des meilleures surprises éditoriales de cette année du cinquantenaire de l'Algérie indépendante. Publié aux éditions Delcourt, il revient à l'orée de l'événement le plus décisif avant le 1er Novembre, celui du 8 Mai 1945 et son cortège d'horreurs. L'histoire commence comme un conte humaniste, celui de Marie Delmas arrivée de Métropole, en 1945, pour prendre son premier poste d'institutrice à Sétif. Chargée de promouvoir la scolarisation des enfants indigènes, elle éprouve des difficultés dans son projet d'école mixte. Sa route croisera celle de deux jeunes Algériens, Amor et Fatma, rêvant à leur avenir commun qui va se heurter à l'histoire en marche, celle d'une spirale inscrite depuis 1830, la lutte pour l'émancipation nationale. Azouz Begag nous en parle.
-Dans Leçons coloniales, magnifiquement dessiné par Djillali Defali, on a le mirage d'une France qui se voudrait généreuse, mais incapable d'appliquer cette générosité…
C'est l'histoire de mon père analphabète qui ne pouvait pas aller à l'école et qui entendait et voyait les enfants à l'école d'à-côté tandis qu'il gardait les moutons. Mon père me racontait qu'il avait essayé de voir, à pas de loup, ce qui se passait à l'école, et il a tiré le rideau pour voir ces enfants de France qui apprenaient. Il se voyait devant ce tableau comme un pouilleux. Il m'avait raconté ça, et cela m'avait touché. En cherchant les raisons de l'analphabétisme des anciens, j'ai trouvé la question de la non-éducation des Arabes dans l'Algérie coloniale.
-Il y a cette institutrice française qui tente de remonter la pente du déni. Pourquoi ?
C'est trop tard, parce que le fossé est déjà trop grand entre les Français et les Algériens. Il y a ce fameux décret de novembre 1944 qui prévoit un vaste plan de scolarisation des Algériens. De 1830 à 1944, les occupants n'avaient pas compris l'avenir commun. Quelques mois avant les massacres du 8 Mai 1945, ils ont tenté de sauver la mise, mais c'était trop tard. C'est dans ce contexte que la prof arrive, mais cela ne fonctionne pas, parce que les Algériens n'ont plus confiance, la guerre est en cours en Europe, Hitler est sur le point d'être battu. Comme la liberté est une maladie contagieuse, le 8 Mai 1945 arrive, et c'est déjà le printemps arabe. Avec la fin du nazisme, les Algériens se sont dit pourquoi pas nous, comme en janvier 2011, les Tunisiens se sont dit pourquoi pas nous ?
-Comment souhaitez-vous que Leçons coloniales soit lu ?
J'ai voulu faire en sorte que ce ne soit pas un livre belliqueux, un livre de responsabilité, de culpabilisation des uns des autres. J'ai voulu seulement signaler le rendez-vous manqué de la France en Algérie coloniale, vis-à-vis de l'éducation. Je suis convaincu que c'est par l'éducation qu'on arrive à amener les enfants vers plus de tolérance, de compréhension, de curiosité, et, finalement, vers l'harmonie entre les peuples.
-A condition de régler le problème essentiel qui était celui de la justice…
Absolument, et à commencer par celui de l'inégalité politique. Puisque nos parents votaient au deuxième Collège, signe d'une terrible inégalité sociale et politique. Savoir que 90% des habitants d'Algérie élisaient 10% de l'assemblée et que 10% élisaient 90% de la représentation, la question de l'intégration était cruciale et pas accordée aux Algériens. J'ai toujours considéré que la colonisation est un viol. Il n'y avait pas de demande de l'armée française par les Algériens ou des Turcs de venir les coloniser. Je trouve scandaleux qu'en 2005 on ait parlé à l'Assemblée des aspects positifs de la colonisation. On ne peut pas dire après un viol qu'il y a eu des moments de plaisir. Mais il y a aujourd'hui des juifs d'Algérie, des harkis, des pieds-noirs qui peuvent revendiquer une part d'Algérie, et cette bande dessinée a aussi cette prétention de rendre à chacun l'Algérie qui aurait pu être un paradis.
-Justement, comment voyez-vous la manière dont le cinquantième anniversaire de l'indépendance algérienne a été traité en France ?
Il n'y a pas eu de traitement. Pas plus que le 8 Mai ne l'est. Aujourd'hui, le moment est venu d'un geste symbolique fort de la France, une demande de pardon pour le massacre de nos ancêtres commis depuis 1830.
-De demander pardon, ou de reconnaître simplement…
De demander pardon aussi, car quand on regarde les effroyables tueries de ceux qui voulaient éliminer les Algériens un par un, pour les soumettre à la domination coloniale, je pense que les douleurs se transmettent de génération en génération, et nos aînés nous ont transmis cela.


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