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Fronton : tristes tropismes
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Publié dans El Watan le 05 - 05 - 2012

Entendu lors d'une émission culturelle à la radio, de la bouche d'une personne qui, par ailleurs, semblait tout à fait sensée : «C'est avec les toiles des orientalistes qu'on découvre les traditions et modes de vie anciens en Algérie». La phrase a de quoi révolter. Mais, plus que cela, c'est surtout de la tristesse qu'elle amène.Tristesse de constater que la peinture orientaliste, née dans le giron de la colonisation, et qui a globalement périclité après les indépendances – sauf dans les ventes aux enchères –, soit devenue un modèle dans les pays où elle s'élaborait. Tristesse qu'en Algérie, et au Maghreb en général, le goût pour cette école n'ait jamais été aussi répandu, comme s'il plaisait à certains que leurs ancêtres aient été dépeints comme des «objets» et non des «sujets».
Tristesse qu'au-delà d'un attrait artistique, on confère à cette peinture un rôle de témoignage, sinon de validation socio-historique. Tristesse encore devant l'engouement de peintres algériens à pasticher les orientalistes, sans leur talent souvent, créant ainsi ce que nous avons nommé un auto-orientalisme. Tristesse de voir de nombreux décideurs, dans leurs intérieurs, mais aussi pour l'espace public, encourager la reproduction de gravures et peintures orientalistes, croyant, souvent sincèrement, qu'elles incarnent notre passé. Tristesse d'une ignorance artistique dont l'Ecole et la Télévision sont grandement responsables.Qu'on s'entende. Chacun est libre de peindre ce qu'il veut et d'aimer ce qui lui chante.
Par ailleurs, les peintres orientalistes n'étaient pas tous d'affreux défenseurs de l'oppression. La plupart d'entre eux, relais artistiques de l'idéologie coloniale, en étaient mêmes les victimes. Attirés par la lumière de l'Afrique du Nord, mais aussi sa mythologie (car en quoi les clairs-obscurs des peintres flamands seraient-ils moins fascinants ?), ils ont peint parfois des œuvres sublimes. Mais, forme et contenu étant inséparables, cette qualité était vouée à la mise en scène de ce que l'Europe voulait voir et qu'on leur avait inculqué. Le fantasme sexuel des «femmes arabes», en odalisques constamment disponibles. Le fantasme de l'homme indigène, absent de leurs toiles, dans l'idée du «terra nullius» (territoires sans maîtres) justifiant les conquêtes, ou soumis, paresseux, fanatique, violent…
Le fantasme du désert, mythe magnifique et trompeur, mirage dans le miracle naturel. On ne peut cependant leur reprocher de ne pas avoir été Algériens à notre place ! Il s'agit simplement de ne pas sombrer dans l'aberration où nous sommes à leur égard. Comment expliquer qu'à ce jour, nous n'ayons pas donné lieu à une peinture figurative échappant à l'orientalisme ? Quand donc un peintre algérien figuratif peindra un jeune couple d'aujourd'hui au Jardin d'Essai, des pêcheurs de Jijel tressant leurs filets ou un coucher de soleil sur les derricks de Hassi Messaoud ?


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