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L'Algérie, ou l'impossible changement
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Publié dans El Watan le 10 - 05 - 2012

Pour que se produisent des nouveautés dans la vie sociale, il ne suffit pas que des générations nouvelles arrivent à la lumière, il faut encore qu'elles ne soient pas trop fortement entraînées à suivre les errements de leurs devancières.
Plus l'influence de ces dernières est profonde — et elle est d'autant plus profonde qu'elle dure davantage —, plus il y a d'obstacles aux changements.Les élections n'ont pas intéressé grand monde, et la question du changement, sans épilogue, reste posée. Pourquoi cette obstination à refuser toute ouverture démocratique ? Le pouvoir a-t-il vraiment les moyens de faire de l'Algérie un pays sans printemps, juste pour se distinguer de ceux qui ont choisi, cette saison, pour faire tomber leurs dictateurs ? Il semble bien que même avec un printemps brûlant, le changement tel qu'il s'opère actuellement est désormais impossible. L'Algérie est-elle une exception ?
Oui, elle l'est de par la particularité de son histoire, la nature de son régime politique ainsi que de la complexité de son tissu social. Elle a vu de l'échec et de la trahison, ce que les autres peuples arabes viennent de découvrir à la suite de leurs révolutions : une élite opportuniste, une opposition démocratique utopiste et un islamisme guettant, dans l'ombre, le moment venu pour glaner le fruit de l'effort des autres. L'Algérie a besoin d'un changement politique, économique et social, mais bien entendu, pas celui dont nous parle le pouvoir. Ce dernier avait effectivement une chance d'opérer de vraies transformations dans le système politique, mais malheureusement sa nature tyrannique les lui ont interdites, en pensant que malgré les révoltes qui éclatent çà et là, le bricolage peut bien assurer une période de sursis jusqu'à l'élection présidentielle de 2014.
Jusqu'ici, cette stratégie a porté ses fruits ; il s'agit bien de révoltes et non de révolution ; la nuance donnerait à comprendre que le peuple algérien ne veut pas aller loin dans la contestation par sagesse, disent les uns et par méfiance, disent les autres. C'est cette hésitation populaire qui a encouragé le pouvoir à ne pas œuvrer réellement à un véritable changement. Mais qu'appelle-t-on un véritable changement ? Le pouvoir nous en donne une idée bien précise : changer du mauvais au pire, le président de la République, les ministres et les députés, exemple : Bensalah, de la présidence de l'APN à la présidence du Sénat, Belaïz, de la Justice au Conseil constitutionnel, et beaucoup d'autres exemples qui montrent bien quelle acception que ceux qui nous gouvernent donnent-ils au concept : le changement équivaudrait à faire déplacer des pions sur un échiquier mal éclairé.
A l'occasion des élections législatives du 10 mai, et voulant se montrer garant du changement, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est allé jusqu'à qualifier l'événement d'un autre 1er Novembre 1954 ! Voilà une analogie démesurée provoquée par la hantise du printemps arabe, et pourtant l'Algérie à connu bien de «Printemps» antérieurs à celui des Arabes. A
près cinquante ans d'indépendance, on découvre qu'on a besoin encore d'un autre 1er Novembre 1954 ! Et d'un million et demi de chouhada ? Et les sacrifices du peuple algérien durant toutes ces dernières soixante années ? Et les centaines de jeunes tués pour avoir réclamé le droit à une vie décente ? Sont-ils tous partis en fumée ? Résumer, c'est bien ; oublier, c'est ignoble.
Oser comparer une simple joute électorale à une sacrée date historique de l'importance de celle du 1er Novembre 1954 aurait provoqué le courroux de la fameuse famille révolutionnaire, si elle avait été l'œuvre de l'un des opposants au régime, mais puisqu'elle nous est venue du Président, aucun «nationaliste» n'a voulu souffler mot pour dénoncer le fait de comparer l'incomparable. Les vrais Novembristes ne sont plus de ce monde, et ce ne sont pas aux faux moudjahidine qu'il faille s'attendre à une défense de la mémoire de Novembre 1954.
Discutons maintenant un peu de cette comparaison des législatives du 10 mai 2012 au 1er Novembre 1954, cela donnerait des résultats totalement contraires à ceux escomptés par celui qui les a établis. Si on admet que le 10 mai est semblable au 1er Novembre 1954, il en découlerait que l'étape antérieure au 1er Novembre est similaire à celle qui a précédé le 10 mai 2012, c'est-à-dire que les cinquante ans d'indépendance, dont les treize ans du règne de M. Bouteflika, sont analogues à celles du colonialisme français. Sur ce point précis, l'interprétation de la déclaration de notre président peut bien converger vers la célèbre phrase d'Ali Yahia Abdenour : «L'Algérie indépendante est une copie de l'Algérie colonisée». Pourquoi donc un autre premier novembre ? L'expérience est devant nous, et nous n'avons qu'à la regarder avec discernement.
Dénoncer l'exploitation de l'histoire
Pour qu'on ne vienne pas nous dire, en 2070, que l'Algérie a besoin encore d'un autre premier Novembre 1954, il faut oser, aujourd'hui, répliquer par la dénonciation d'une exploitation indigne de l'histoire pour assurer la pérennité d'un système peu démocratique. On aurait aimé voir notre président commercer cette entreprise de démystification en vue d'asseoir les fondements d'un véritable Etat moderne mais... Les réformes politiques ont été très timides, au point où il a été renoncé à beaucoup d'acquis arrachés à la suite des événements d'Octobre 1988. Elles ont été confiées au plus médiocre Parlement depuis l'indépendance, histoire de dire clairement qu'il ne s'agit que d'un semblant de réformes. Telle est la manière dont use le pouvoir pour faire perdre du temps à l'Algérie, au moment où s'affairent les soi-disant opposants à ramasser les os : 462 postes de députés au plus offrant !
Convoquer l'histoire pour contourner l'exigence d'un véritable changement ne peut guère être la bonne manière de répondre à l'appel de la raison. Le passé et l'avenir sont deux sens contraires, et les regarder de la même façon ne fait que détruire ce qui reste encore de nationalisme chez les Algériens. Ceux qui gardent les yeux virés au rétroviseur n'arrivent jamais à démarrer ; et même s'ils le tentent, ils finissent sans doute au fond un ravin. De toutes ces considérations, rien n'échappe à ceux qui nous gouvernent. Ils savent bien quelle importance sont l'histoire et la religion, chez les Algériens. C'est de leur sensibilité qu'ils puisent les matériaux nécessaires au rafistolage du régime politique.
Et malheureusement le président Bouteflika, qui n'a absolument rien à perdre en tentant un véritable changement, a préféré laisser la maison telle qu'il l'a trouvée en 1999. Il s'efforcera d'ici 2014, à épargner à l'Algérie l'éclatement qui la menace à tout moment. Ensuite il rentrera tranquillement chez lui. Entre temps, il y a bien des promesses : des élections législatives sans trucage, un Parlement plus représentatif dont la principale mission sera l'adoption de la prochaine Constitution. Voilà la face cachée d'une véritable entreprise conjecturale où tout est possible, sauf le changement. Car le Président n'exclut pas totalement la possibilité d'un quatrième mandat. Certes, sa réplique «Dieu seul est éternel» pourrait être interprétée comme un signe d'une intention de rendre les clés du palais en 2014, mais la révision constitutionnelle envisagée est aussi un indice majeur d'un certain vœu de s'offrir un autre mandat présidentiel.
Aussi est-il nécessaire d'ajouter que même si ce vœu de partir en 2014 venait à se réaliser, toute cette dynamique enclenchée, lors du printemps arabe, s'avérera vaine, puisqu'elle n'est qu'une sorte de réformes du dernier quart d'heure. Le futur président — il peut être bien l'actuel car on est encore loin du changement — se fixera comme objectifs : la révision de la Constitution, la réorganisation des rapports de force au sein du sommet de l'Etat et la réduction du rôle du Parlement à la levée de la main, en attendant qu'il soit renouvelé en 2017. L'actuel président pourra bien assumer cette tâche sans nul besoin de recourir aux autres.
Les autres, ce sont ceux qui sont inscrits sur la liste d'attente : Ouyahia, Belkhadem, etc. Les élections, l'histoire, les présidents, les députés et les révoltes ont tous prouvé leur échec dans la concrétisation du changement. L'espoir est certes permis, mais il n'en demeure pas moins que cela reste une vision peu réaliste, au vu des expériences vécues par le peuple algérien dans sa quête de liberté et dans sa lutte contre un régime qui s'est toujours obstiné à ignorer les grondements de la rue. Nous ne chantons pas le fatalisme, mais nous disons juste ce qui doit être dit sans animosité et sans complaisance.


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