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La rade parfumée regarde vers le haut
Chinoise sans l'être, Hong Kong vit à grande vitesse
Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2006

La nuit asiatique est lourde. Le vol 188 d'Air France, qui a duré treize heures depuis Paris, atterrit à l'aéroport de Hong Kong, au milieu d'une obscurité brumeuse. Il n'est que 18 h45 à l'île de Lantau, la plus grande de l'archipel, où est situé le nouvel aéroport, à une dizaine de kilomètres de la ville, le premier au monde pour le trafic de marchandises.
La température est incertaine : ni chaud ni froid. Le climat est subtropical ici. Particulièrement humide jusqu'à mars. Les écarts entre les températures ne sont pas grands. Des hôtesses accueillent les voyageurs au hall d'arrivée. Les formalités au niveau de la police des frontières sont simples. Un cachet rectangulaire noir remplace le visa. Quatorze jours sont automatiquement accordés au visiteur. Tout dépend de la durée du séjour et du pays d'origine. Hong Kong, rétrocédé à la Chine en 1997 en application de la Déclaration conjointe sino-britannique de 1984, garde le statut de « région administrative spéciale » (RAS), au moins pendant cinquante ans. Plus souples, les démarches douanières et policières ne sont pas les mêmes que dans la Chine continentale. L'immense aéroport international de Chek Lap Kok, qui a remplacé celui de Kai Tak, désaventagé par sa situation en pleine ville, se détache par une architecture moderne qui résume l'esprit vif et pratique de Hong Kong : ouvertures vitrées, dominance du blanc, allées aérées, peu de béton et lumières étudiées. A la sortie, les routemasters, les célèbres bus à étage qui ont fait la fierté de Londres, attendent pour transporter les voyageurs vers la ville. Ils rappellent la longue présence britannique, réellement positive depuis le Traité de Nankin de 1842 qui a mis fin à la première guerre de l'opium, dans cet archipel de 236 îles. Autre signe british : les volants des véhicules sont à droite. Les plus chanceux des visiteurs ont droit à des limousines blanches. Un service ordinaire ici. Il faut au moins 20 minutes pour rejoindre le Central District ou Victoria, symboliquement considérée comme la capitale de Hong Kong. Des deux côtés de l'autoroute, le regard est happé par des carrés dorés, parfois argentés, accrochés à ce qui ressemble à un rideau noir : des fenêtres dans de nombreux buildings qui s'alignent comme des soldats au garde-à-vous. Des ponts, illuminés d'une manière artistique, permettent de passer de l'île de Lantu à Kowloon et à Victoria en passant par Tsing Yi. L'entrée de Kowloon, où vivent 31% des 7 millions d'habitants de Hong Kong, est encombrée. Circulation dense et strict respect des signalisations. Les neon signs de différentes couleurs et dimensions soulignent le caractère pluriel et ouvert de la ville. C'est le soir du 14 février, la fête de l'amour ou Valentine's Day. On sort dîner en ville pour célébrer une flamme naissante ou entretenir une passion ancienne.
Un couscous sur Hollywood Road
Arrivée au quartier commerçant et culturel de Tsimshatsui, rendu célèbre par le film d'Andrew Lau Wai-Keung, To Live and Die in Tsimshatsui (Vivre et mourir à Tsimshatsui). Les boîtes de nuit font également la réputation de Tsimshatsui comme le branché Bottom's Up, l'actuel Bar City ou l'occidental Mes Amis. Autant que le Space Museum qui comme son nom l'indique est dédié à l'astronomie (Hong Kong compte 17 musées) fort visité par les jeunes. C'est dans ce quartier, sur la Nathan Road, où est situé le Sheraton Hotel Tower, imposante tour de 17 étages qui domine le Victoria Harbor. Un port qui scintille de mille lumières. L'hôtel a reçu la prestigieuse distinction de l'Asia Pacific Interior Design Award pour sa décoration où le style Pompéi cohabite avec le modern'art. L'accueil est speed. Pas d'attente. L'ascenseur panoramique est tout aussi rapide. Ce n'est pas une impression : à Hong Kong, la vitesse est presque une culture. Normal pour une place financière, l'une des plus efficaces au monde. L'indice boursier le Hang Seng ou « la croissance éternelle », compte sur les marchés monétaires. Ici, on fonctionne H24. On ne connaît pas le sommeil dominical des villes européennes ou des mégalopoles américaines. La nuit s'est installée. Le climat est plus doux. Sortie sur Salisbury Road. La rue est grouillante de passants. Les fleurs dans les mains rappellent que la Saint Valentin est une fête sans frontières. Autant que l'amour qui, depuis longtemps, ne se suffit plus de pétales de roses. On prend plaisir à flâner. L'idée de prendre le star ferry pour traverser le canal de West Lamma vers Hong Kong Island est excitante. L'attente au niveau du petit point de passage ne dure que quelques minutes. A bord de l'embarcation, on a le choix de s'installer sur des bancs ou sur des chaises. La brume aquatique est dense. Les éclats lumineux de l'autre rive, qui mettent en valeur le bâti des gratte-ciel, forment des toiles de peinture instantanées, presque insolites, intensifiées par les reflets de l'eau. Pas de préférence pour les couleurs. Par souci d'économie d'énergie, les lumières sont réduites à partir de minuit. Mesure non valable en week-end. Une légère musique accompagne la traversée. Histoire d'ajouter, au romantisme de la situation, une touche de douceur... Destination Hollywood Road, à Central District. Une avenue connue par le célèbre temple Man Mo. Il faut prendre un taxi. Là aussi pas d'attente. De spacieuses Toyota, peintes en rouge et gris, se succèdent pour prendre les passagers à tout moment de la journée ou de la nuit. Pas de break. Arrivée à Kasbah. Souriant, Abdallah Boudia, la trentaine entamée, nous accueille devant la porte avec le groupe d'amis qui font partie du voyage. Les tables sont déjà dressées. Le rouge, l'ocre, l'orange et le brun dominent le décor. Lueur tamisée. Poteries, tasses, lanternes et vases complètent un espace qui porte la chaleur réconfortante de l'Afrique du Nord. Kasbah offre de la cuisine maghrébine, marocaine et algérienne en particulier. Dès l'entrée, la voix de Dahmane El Harrachi, qui chante Ya nekarat el melh ou tâam pour dénoncer l'ingratitude de l'être aimé, suscite un sensation agréable. Ce n'est finalement pas loin, chez nous ! « Dirigé pour travailler dans un hôtel à Hong Kong, mon frère avait envie de manger un couscous. Il n'en avait pas trouvé. Il a décidé, comme pour prendre une revanche, d'ouvrir un restaurant », raconte, avec fierté, Abdallah, gérant de l'établissement. Au menu ce soir : hrira, zaalouka, bourek, sardines et couscous à la viande rôtie. « Nous sommes les pionniers à Hong Kong. Le restaurant est ouvert depuis quatre ans, ça marche bien », appuie Abdallah entre deux services. Kasbah et son petit frère le bar-salon Medina Lounge sont fréquentés par les Maghrébins de passage dans la région et par les membres de la communauté arabe installée à Hong Kong, Kowloon et les nouveaux territoires. Le Medina Lounge où on vient danser sur des « exotic beats » jusqu'aux premières lueurs du jour. Ici, sont servis du thé, du café, des cocktails alcoolisés parfumés et de la chicha, l'orientale pipe à eau fruitée que les Anglosaxons préfèrent appeler « Hubble-Bubble ». La provenance du vin y est variée : Algérie, France, Maroc et Egypte. Raï et jeel music alimentent l'ambiance de ce soir à la Medina. Abdallah y est pour quelque chose. A minuit, cela fait presque tapage nocturne puisque la Medina a les portes ouvertes, comme pour rappeler une certaine hospitalité. En face, une bâtisse grise abrite le commissariat central de Hong Kong. Et voilà que deux policiers arrivent à pas de loup. Ici, en dehors du week-end, le bruit nocturne est proscrit. Abdallah ne s'inquiète pas. La discussion dure quelques minutes et l'affaire réglée. Il suffit de réduire le son et fermer la porte. Hong Kong est une terre libérale où les choses ne sont pas compliquées. L'administration ne dresse aucune restriction devant les investisseurs qui souhaitent produire ou ouvrir des commerces. Aucune autorisation n'est exigée des importateurs. Seuls les tabacs et les boissons alcoolisées sont astreints à des droits douaniers. L'examen des dossiers d'immigration demeure toutefois soumis à une rigueur parfois contraignante pour les demandeurs de permis de travail. The Hong Kong Trade Development Council (TDC) apporte un soutien précieux et gratuit pour les entreprises en matière de services et d'échanges commerciaux. Sa base de données est la plus importante d'Asie avec plus de 600 000 adresses à travers le monde. Les services concentrent 85% des activités de Hong Kong où il n'existe presque pas d'agriculture. Une idée simple sur la qualité des services : le taux de couverture téléphonique est de 164% (presque deux téléphones par personne). Chaque année, plus de 21 millions de conteneurs passent par le port de Hong Kong, l'un des premiers au monde. Presque 700 bateaux transitent ou s'arrêtent au niveau de ces quais chaque jour. A partir de juin 2006, un programme sera lancé pour attirer de « la matière grise » vers ces territoires. D'après ce plan, évoqué par la presse, 1000 « cerveaux » du monde seront autorisés à s'installer à Hong Kong avec leurs familles. Il n'y pas de distinction, ni de race, ni de nationalité. Seuls comptent le niveau d'instruction et la situation économique. Le taux de chômage à Hong Kong ne dépasse pas les 2% et la croissance économique tourne autour de 4%.
Avenue of stars
A Kowloon, on se réveille tôt. Le brouillard cache une partie de la rive de Hong Kong. Un peu de chaleur. Le rythme de la Salisbury Road est intense. Des rabatteurs invitent les passants à visiter les boutiques. On y retrouve des Indiens, des Thais, des Bangalis, des Philipins, des Pakistanais, des Chinois... De la baie vitrée du Vienna Cafe, célèbre par ses breakfasts, on peut apprécier l'impressionnant mouvement de foule. La propreté des rues est impeccable. Les nombreux soldats du nettoyage sillonnent la ville à longueur de journée. Sans arrêt. Jeter une canette de boisson ou un papier par terre peut valoir une amende de 1500 dollars hongkongais (à peu près 150 euros). Discrète, la police est présente dans les quartiers du centre-ville. Même si Hong Kong n'a pas de problèmes majeurs de sécurité. Mieux, c'est l'une des régions les plus sûres de la planète. L'image des bandes organisées qui se tirent dessus dans les ruelles de Hong Kong n'est qu'un fantasme de cinéastes nourris à la sauce du sensationnel. Même si la région abrite les fameuses triades du crime organisé dont la célèbre 14 K défendue par plus de 20 000 membres. Les triades suivent une logique qui fait qu'elles ne s'en prennent pas aux petites gens ou qu'elles suscitent de la terreur dans la rue. Oui, mais Hong Kong aime le cinéma d'action et les scènes de kung fu. Avenue of Stars, sur la Tsimshatsui Promenade, ouverte en 2004, est un hommage au septième art et à la « Asia's World City » (la cité mondiale de l'Asie). Elle ressemble au célèbre Walk of fame de Hollywood, aux Etats-Unis, boulevard sur lesquels les noms des artistes sont gravés sur des étoiles. Les 73 professionnels de cinéma honorés sur the Avenue of Stars ont été élus par les membres de la Hong Kong Film Awards Association (l'association qui accorde les distinctions aux meilleures productions cinématographiques) qui ont sollicité l'avis des journalistes de la City Entertainment Magazine (le journal des spectacles). Jet Li, qui n'est plus à présenter, a laissé la trace de ses mains sur l'étoile rose-brune. D'autres acteurs et cinéastes comme Pak Suet Sin, Hung Sin Nui, Chun Kim, Fong Yim Fun et Jackie Chan ont aussi leur étoile. Le légendaire Américain d'origine chinoise Bruce Lee (mort en 1973) a, lui, été immortalisé par une statue, installée fin novembre 2005, qui le consacre « artiste du siècle ». Chaque soir, surtout en week-end, des performances musicales et des spectacles de théâtre sont organisés sur cette avenue, dont le fameux Wholala. En décembre dernier, un marathon musical de 8 heures a lieu sur l'avenue. Les amateurs du jogging viennent s'adonner au plaisir du sport à l'air marin. Sans agresser les oreilles, des haut-parleurs diffusent des airs d'ambiance qui plaisent aux nombreux touristes venant prendre des photos au pied de l'imposant bâtiment de l'hôtel Intercontinental qui a les pieds dans l'eau. La nuit, Avenue of Stars est le terrain de jeu favori des vendeuses de charme et des SDF. A côté de la promenade, un centre commercial huppé, occupé par les marques prestigieuses de prêt-à-porter et de parfums, attire, chaque jour, une foule de clients et de curieux. Depuis le départ des Britanniques et à cause de la crise économique de 2003, les prix ont chuté. Les autorités municipales et les promoteurs touristiques recourent à d'alléchantes réductions de tarifs pour « séduire » les visiteurs. A deux pas de là, et à l'intérieur du New World Centre, une Chevrolet Capitol, modèle 1927, est exposée. Astuce marketing qui semble ensorceler les passants, même ceux portés sur les automobiles. Ici, comme ailleurs à l'intérieur des buildings, il est interdit de fumer sous peine de payer une amende 5000 dollars hongkongais ! Cette monnaie peut être dépensée à Macao, à une heure de bateau de Hong Kong, la ville des jeux. Ex-colonie portugaise, Macao est la rivale de Hong Kong.


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