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de Constantine à New Orleans
DIMAJAZZ. Dixième édition internationale
Publié dans El Watan le 23 - 06 - 2012

La manifestation continue à générer une immense énergie artistique et humaine.
De notre
envoyé à Constantine
I 'm in Algeria. I'm so happy. See tonight», a écrit Nicoles Slack Jones jeudi soir sur son compte twitter. La chanteuse américaine, qui connaît de l'Afrique du Nord la Tunisie et le Maroc, est heureuse de se retrouver en terre algérienne pour la première fois. Pendant deux heures, jeudi soir au Théâtre régional de Constantine, Nicoles Slack Jones, invitée du dixième Festival internationale du jazz, Dimajazz, a animé un concert comme seule peut faire une native de la Nouvelle Orléans. La chanteuse américaine a réussi à mettre le nombreux public debout.
Un public qui danse et reprend les refrains du genrs I'feel all right ! Soul, R 'n'B, gospel, rock, funk, pop, une palette ouverte de rythmes, de mélodies et de sensualités. Habillée en rouge et noir comme un personnage de littérature, Nicoles Slack Jones a repris les chansons d'artistes qu'elle adore : Aretha Franklin, la légende vivante de la soul, Whitney Houston, disparue en 2011, Dionne Warwick, cousine de Whitney Houston, Stevie Wonder, James Brown, le godfather de la soul... Elle a repris leurs chansons avec une incroyable aise dans l'interprétation. «J'aime tous ces artistes. Mais je ne les imite pas. Je reprends leurs chansons à ma manière», a-t-elle confié après le spectacle.
La reprise de Saving all my love for you de Whitney Houston a beaucoup plu au public. «Les gens peuvent écouter une chanson de différentes manières. Moi, j'ajoute ce que je sens dans l'interprétation. Certains diront que Whitney chantait pour un homme, d'autres pour la famille, pour la culture. Je tente d'y mettre de l'énergie pour que les gens comprennent ce que chante. Whitney Houston et Aretha Franklin sont mes chanteuses favorites, mais je veux être moi même sur scène», a-t-elle encore dit. Citant Marvin Gaye aussi, elle a avoué que ces grands artistes lui ont permis d'être ce qu'elle est aujourd'hui.
«Stevie Wonder représente pour moi la puissance, la vie, la sagesse, le bonheur. Quand une personne non voyante arrive à vous faire voir des choses, c'est cela la puissance. Je reprends les chansons de James Brown et je ne change rien. James Brown est le parrain de la soul music, le king», a-t-elle dit réclamant un morceau chawarma dans sa loge ! Le public lui a demandé une chanson de la rebelle du rock, Janis Joplin. Elle n'a pas pu le faire. «La mama cosmique» demeure toujours une référence, même pour la génération qui ne l'a pas connue (Janis Joplin est morte en 1970). «I love you ! I love you !», criaient les spectateurs. Nicoles Slack Jones répliquait avec le même entrain en chantant un titre de son prochain album, The Original, écrit en partie en français : «Bisous, bisous, j'ai envie de toi ce soir !»
A un moment du spectacle, l'artiste a enlevé ses chaussures rouges pour danser. En free style ! Plus loin, elle a perdu sa boucle d'oreille. Mais, la chanteuse, qui compte parmi sa famille le célèbre Fats Domino, n'est perturbée par rien. Elle a continué sur la même lancée, obtenant l'adhésion totale du public. «Are you single ? («Etes-vous célibataire ?»), ont lancé des jeunes. «We've a good time with you tonight !», a répliqué l'artiste. En fin de soirée, Nicoles Slack Jones a dit qu'elle avait été rassurée par «l'énergie positive» du jeune public constantinois.
«C'était un pur moment de bonheur. J'étais prête à aller plus loin. Ce public m'a fait oublier la fatigue. Même s'il y a beaucoup de douleurs dans le monde, rien n'empêche de s'amuser de temps à autre», a-t-elle soutenu. Venant de l'univers du gospel, Nicoles Slack écrit et compose parfois ses chansons. «Et toutes les chansons que je compose sont imprégnées de gospel», a-t-elle reconnu. Oh, baby est l'une de ses compositions. The Original, son prochain album, sera dans les bacs à la rentrée. En 2008, son premier album, Back to roots (avec les Soul sisters) a été vite adopté par la scène internationale du jazz-soul.
Le prochain opus devrait confirmer cette tendance à vouloir revenir aux racines avec un esprit contemporain et festif. Nicole Slack Jones a partagé la scène avec des artistes de renom, tels que Ahmed Fofana, Percy Sledge, Aaron Neville, China Moses, Boney Fields, Sly Johnson, Stevie Wonder, Fats Domino... Elle a participé, aux côtés de Beyoncé et Cuba Gooding Jr, à la comédie musicale de Jonathan Lynn, The fighting temptations. Un film qui raconte l'histoire d'une chorale de gospel. Le producteur de Nicola Slack Jones, Loïc Ysnel (Groove ! production) a annoncé que Nicoles Slack Jones sera à l'Olympia à Paris le 5 juillet, en première partie du concert des Earth wind and fire. Le célèbre groupe de Chicago, qui a boosté le jazz-funk pendant plusieurs années, est en tournée actuellement en Europe et en Afrique du nord. Fille du saxophoniste Philip Matthew Slack et de la chanteuse Judy Slack, Nicole Slack Jones a été aidée à ses débuts par ses parents mais aussi par Rymond Myles, un professeur de musique à la New Orleans. Elle est depuis appelée «The little queen of soul» («La petite reine de la soul»).
Après la sortie de l'album Back to roots, elle a enchaîné plus de 450 concerts à travers le monde. En juillet, elle sera primée en Italie lors d'un festival de musique et de cinéma. «Je veux connaître davantage la culture algérienne. Et je veux revenir en Algérie avec mon nouvel album. Et j'adore Constantine ! J'ai une idée sur la musique nord-africaine», a-t-elle lancé, entourée de journalistes. Elle a cité le chanteur et compositeur populaire tunisien, Hédi Habouba. Nicole Slack Jones a déjà animé des concerts au Maroc et en Tunisie. Son producteur lui a suggéré devant les journalistes de faire un duo avec Cheb Khaled. «C'est mon ami. Je l'ai rencontré à Marrakech», a-t-elle dit.
La population de New Orleans a-t-elle oublié la catastrophe de l'ouragan Katrina qui a balayé la ville en 2005 ? «On n'oublie jamais Katrina, mais on peut avancer dans la vie (…) J'aime l'Amérique. J'ai voyagé et j'ai découvert des cultures. Cela m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Quand je reprends It's man's world de James Brown, je veux dire qu'il est important pour moi en tant que femme d'avoir des droits. Et je sais que dans certains endroits, les femmes doivent encore lutter pour avoir des droits», a répondu Nicole Slack Jones. Les Américains éliront-ils une femme Présidente ? «Je l'espère. Mais, parlons de questions plus humaines, pas de politique», a-t-elle repris.
Dhaffer Yossef, compositeur, musicien et chanteur tunisien, lui, ne fait pas trop de politique. Il fait sa propre révolution avec la musique. Mercredi soir, au théâtre régional de Constantine, l'artiste tunisien, connu par son jeu de oud et sa manière particulière de chanter, a attiré les grandes foules. Accompagné par l'Estonien Kristjan Randalu au piano, le canadien Chris Jennings à la basse, et l'américain Mark Guiliana à la batterie, Dhaffer Youssef, qui n'a jamais animé de concert en Algérie, a offert un spectacle complet. La plupart des chansons étaient tirées de son dernier album, Abu Nawas Rhapsody, en hommage au poète arabe-persan, connu par son hédonisme. Un poète qui, à sa manière, a cassé des tabous en évoquant le vin et l'homosexualité.
Dhaffer Youssef cherche parfois dans les anciens textes poétiques sa source d'inspiration. Il a ainsi repris des poèmes mystiques de Mansour Al Halaj et d'Ibn Arabi. Le musicien tunisien se défend d'être un soufi, comme cela est souvent évoqué dans les médias occidentaux. Il n'aime pas trop l'appellation jazz oriental (lire interview de Dhaffer Youssef dans El Watan week-end). L'artiste tunisien a ensuite invité sur scène le violoniste algérien Kheireddine Mekachiche et le guitariste franco-vietnamien Nguyen Lê à assurer la deuxième partie du concert. «Kheireddine Mekachiche est un maître. Je l'adore musicalement et humainement. J'espère qu'il va aller loin et développer ses propres projets. Il a un grand futur, ça va venir», a confié, après le spectacle, Dhaffer Youssef, qui appelé Nguyen Lê à le produire à Paris.
«C'est la première fois que je rencontre Kheireddine Mekachiche, et j'ai été ravi de jouer avec lui, de l'entendre et de le rencontrer. C'est un musicien génial. J'espère continuer à travailler avec lui», a enchaîné Nguyen Lê, compositeur de jazz également. Kheireddine Mekachiche, ancien du groupe Madar, a connu Dhaffer Youssef à Los Angeles, en marge d'une tournée avec le trompettiste américain Jon Hassel. Nguyen Lê a notamment travaillé avec Karim Ziad. «J'adore Constantine. J'y viens pour la quatrième fois. Ici, j'ai vécu des expériences sur scène incroyables, avec un public qui crie plus que vous. Il nous est arrivé de ne pas s'entendre en jouant tellement les cris étaient forts. Les gens sont fins, cultivés et chaleureux», nous a confié Nguyen Lê.


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