La localité de Chemini accuse un manque criant en ressources en eau. En raison de l'absence de pluie, les nappes phréatiques s'épuisent. Bon nombre de ménages sont astreints à l'achat de cette ressource vitale, où à parcourir des kilomètres pour pouvoir remplir quelques jerricans. Même l'approvisionnement au niveau des fontaines publiques est réduit au strict minimum, chaque îlot de maisons étant appelé à s'approvisionner une fois tous les trois jours. Le stress hydrique touche plusieurs bourgades en période de grandes chaleurs. Le tarissement des ressources donne des sueurs froides aux ménages qui se voient contraints à l'achat de l'eau à concurrence de 40 dinars le jerrican, ce qui pèse lourdement sur la bourse de nombreuses familles. Chaque saison estivale est rythmée par le rationnement de l'eau qui coule des robinets une fois par semaine. «C'est vraiment la période de disettes. On manque de tout. L'eau, l'électricité, le gaz de ville… on se sent comme des damnés des montagnes», nous confie un père de famille. Et à un autre d'enchaîner : «comme un malheur ne vient jamais seul, après les désagréments causés par les chutes de neige, on suffoque maintenant avec les incendies à répétition. Et pour combler le tout, on nous prive de l'eau». La localité de Chemini dispose de deux forages sis à Takriets et qui sont loin de satisfaire une population dépassant les 16 000 habitants. Lesdits forages sont pratiquement à sec, et le pire reste à venir, car la pluie se fait désirer. «Avec un débit de 11 litres/seconde, on est loin de répondre aux besoins de consommation d'eau des ménages», affirme le secrétaire général de l'APC. Quant à l'autre source venant du mont de l'Akfadou, elle est à la limite du tarissement. Le raccordement au réseau de distribution d'eau provenant du barrage Tichy-Haf semble ne pas être à l'ordre du jour selon les dires de notre interlocuteur. Autant dire que la population locale est appelée à prendre son mal en patience.
