L'indice des prix à la consommation de la ville d'Alger, qui sert de référence pour le taux d'inflation national, a enregistré une hausse de 9,9% en octobre dernier par rapport à la même période de l'année 2011. Le rythme d'inflation annuel continue son ascension entamée dès le début de 2012, en enregistrant en octobre dernier le taux de 8,3%, selon les calculs de l'Office national des statistiques (ONS). Une ascension galopante de l'inflation qui devrait mettre au pied du mur le gouvernement et le pousser à revoir sa copie pour juguler les hausses vertigineuses des produits de large consommation, lutter contre l'informel et encourager l'effort productif au lieu et place de la rente. La correction de tir est plus qu'urgente face à l'échec des politiques de rattrapage salariales entreprises jusque-là. Il est aisé de constater en effet que les importantes augmentations accordées aux fonctionnaires notamment sont, en l'espace de quelques mois carrément, anéanties par les hausses des prix qui grignotent chaque jour un peu plus le pouvoir d'achat du citoyen revalorisé, mais non protégé en parallèle par des mesures de lutte contre la spéculation ou le diktat des tenants des circuits informels. Il est à noter que l'indice des prix à la consommation de la ville d'Alger, qui sert de référence pour le taux d'inflation national, a enregistré une hausse de 9,9% en octobre dernier par rapport à la même période de l'année 2011, une hausse tirée essentiellement par l'augmentation de plus de 29,8% des prix des produits agricoles frais, selon l'ONS cité par l'APS. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), avait déjà estimé, il y a quelques mois, à propos de l'inflation dont le contrôle constitue le point focal de la politique monétaire de la banque, que «l'année 2012 a connu un choc d'inflation». La BA avait justifié alors la hausse du rythme d'inflation durant les six premier mois de 2012, notamment par le fonctionnement actuel des marchés intérieurs. «L'inflation au 1er semestre 2012 est plus de nature endogène, liée aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs de ces biens (produits agricoles et manufacturés) où la formation des prix relève plus de position dominante ou de spéculation», avait indiqué M. Laksaci lors de la présentation du rapport monétaire et financier du 1er semestre 2012. Il avait alors préconisé une «revue approfondie» de la formation des prix aux différents stades des transactions commerciales pour asseoir des règles transparentes en la matière. Une recommandation qui n'a pas empêché les choses de s'aggraver, puisque le taux d'inflation dépasse 8%. Une augmentation due à la hausse des produits alimentaires en général qui ont augmenté de plus de 15,27% avec 29,82% pour les produits agricoles frais et 3,2% pour les produits alimentaires industriels. A l'exception des fruits frais, qui ont connu une baisse de 4%, tous les autres produits alimentaires sont en hausse, notamment le poulet (60,8%), la viande de mouton (40,8%), les légumes frais (27,95%) et la pomme de terre (26,8%), précise l'ONS. D'autres produits alimentaires ont également connu des hausses : il s'agit de poissons frais (23,65%) et la viande de bœuf (11%), indique la même source. Les produits alimentaires industriels avec une hausse de 3,2%, tirés principalement par des augmentations, mais de moindre importance dont notamment les boissons (4,2%) et les huiles et graisses (3,6%), ainsi que le lait et dérivés avec 2,8% ont accentué la hausse des prix à la consommation. Les produits manufacturés ont également connu une évolution haussière avec 5,7% en octobre dernier par rapport à la même période de l'année dernière, alors que les prix des services évoluaient de 4,4%. Pour le mois d'octobre dernier et par rapport au mois de septembre 2012, l'indice général des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,9%. Les prix des biens alimentaires ont progressé de 4% durant la même période, tirés par une hausse de 7,6% des produits agricoles frais, selon l'ONS. Par ailleurs, et sur les dix premiers mois de l'année en cours, l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 8,96% par rapport à la même période une année auparavant. Cette hausse a été tirée essentiellement par les biens alimentaires (12%), dont 20,6% pour les produits agricoles frais et 4,8% pour les produits alimentaires industriels. Les biens manufacturés et les services ont également connu des augmentations respectives de plus de 7% et 5% durant la même période.
