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juste un mot : l'homme au costard blanc
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Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2012

La dernière édition des JCC (Journées cinématographiques de Carthage) est passée dans l'indifférence générale, dans l'anonymat presque total. Pourtant, ce festival de cinéma consacré aux films arabes et africains nous a tant apporté depuis sa création, en 1969, par le légendaire Tahar Cheria. Pourtant, ce festival a été dirigé aussi par un autre homme de légende, l'ami, le complice Ahmed Attia. Notre chronique, aujourd'hui, se veut être un hommage à ce grand producteur, ce grand organisateur. C'est ce petit texte de l'hebdomadaire L'Intelligent qui nous a remis les choses en place : « …A la fois joueur et sincère, accommodant et rebelle, ce grand de la production cinématographique tunisienne l'a bien compris ». «Dans un pays du Tiers-monde, dit-il, le créateur doit jouer un jeu dangereux : obéir, respecter tous les protocoles exigés par le pouvoir et, en même temps, n'en faire qu'à sa tête». On s'étonnera qu'il sache faire allégeance sans jamais se défaire de son tempérament frondeur. Grande gueule, Attia ? Oui. Il l'avoue lui-même : «Je dois avoir l'âme d'un homme qui soigne un surmoi très développé.»
Hâbleur, Ahmed ? Sans doute. «Mais charmeur comme pas deux et excessivement fidèle à ses amis…». Ces quelques lignes décrivent parfaitement le personnage. Nous tenterons ici d'illustrer certains aspects de cette immense personnalité, en nous référant à notre expérience et aux quelques moments vécus avec lui. Oui, Ahmed était joueur ! Pour produire L'homme de cendres de Nouri Bouzid, son premier long métrage, il hypothéqua la maison de sa mère, seul et unique bien familial. Le succès du film, sur tous les plans, lui donna raison. Oui, Ahmed était sincère et honnête ! Nous l'avons constaté lors des JCC, alors que nous étions membres du jury.
Au cours de cette session, le film d'Ahmed Rachedi, Le moulin, était en compétition. Les délibérations furent très difficiles, et alors que nous avions décidé de placer en tête ex aequo L'homme de cendre et Le moulin, le ministre tunisien de la Culture fit son entrée dans la salle pour nous dire qu'il n'acceptait pas qu'il y ait deux premiers prix. Il refusait de donner, pour un premier prix, un chèque dont la somme serait inférieure à celle du deuxième. Finalement, un dernier tour de vote octroya le Tanit d'or au film de Nouri Bouzid. Après la séance de clôture, nous nous retrouvâmes «Chez Gaston», sympathique restaurant de Tunis.
Vers une heure du matin, une superbe bouteille de champagne nous fut offerte par un bel homme en costume blanc. Il s'agissait d'Ahmed Attia qui, il faut le souligner, n'avait adressé la parole à aucun membre du jury durant tout le festival. Le lendemain, le film était dans les salles, particulièrement celles situées sur l'avenue Bourguiba. Les chaînes humaines étaient si longues qu'elles se rejoignaient et cela rappelait aux vieux Tunisois les jours euphoriques de l'indépendance. Peu de temps après, Ahmed et Nouri étaient à Alger pour présenter leur film à la Cinémathèque.
Là aussi, le succès fut total et, de plus, Nouri Bouzid quitta Alger en compagnie de sa future épouse. Le cinéma est vraiment formidable lorsqu'il favorise de telles rencontres ! Ahmed est revenu à Alger à plusieurs reprises, à l'occasion de la sortie de chacune de ses productions : Sabots en or et Bent familia de Nouri Bouzid, Les silences du palais de Moufida Tlatli, Halfaouine de Férid Boughdir, etc. Hâbleur, Attia nous disait souvent qu'il nous aimait tous, mais que c'était l'Algérie qu'il adorait. Et il l'a prouvé un jour, en accompagnant de Tunis à Annaba un camion chargé de copies de films pour la deuxième édition du Festival méditerranéen, un vrai festival celui-là.
Alors que nous étions en plein terrorisme et boycottés par tous. Après le festival, Ahmed rentra à Alger avec nous. A notre arrivée, nous reçûmes la nouvelle du décès de Ouardia, grande comédienne populaire. Très affectés, nous nous rendîmes ensemble au cimetière d'El Kettar pour son enterrement. Alors que nous étions à l'écart sous l'épais feuillage d'un arbre, Ahmed, silencieux et pensif, alluma une cigarette.
Aussitôt, deux individus barbus s'approchèrent pour lui reprocher, avec agressivité, de fumer dans un cimetière. Ahmed se redressa, tira une bouffée de sa cigarette, les toisa et leur dit : «Vous êtes sur une terre hospitalière qui va recevoir le corps d'une actrice extraordinaire de générosité et d'affection, et vous tenez un langage plein de violence. Gardez votre leçon ! Vous n'avez ni courage ni intelligence ! Vous ne savez rien de notre religion, rien de la tolérance et encore moins de l'hospitalité.»
Les deux énergumènes s'éclipsèrent immédiatement. Quelques mois seulement avant sa disparition, nous avons retrouvé l'ami Ahmed à Tunis bien malade, mais toujours actif et il tenait absolument à nous montrer sa dernière production Viva Carthago, dessin animé qui mettait en images et en 50 épisodes notre histoire, notre histoire commune. Il nous disait alors combien il souhaitait que son grand rêve se réalise, celui de voir les télévisions du Maghreb diffuser nos productions, car tel est notre unique avenir.


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