Les redresseurs s'attendent à la démission du SG du FLN avant même la réunion du comité central. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, ne lâche pas prise. Il résiste en dépit de l'ampleur de la contestation dont il fait l'objet. Alors que la dernière sortie médiatique des huit ministres FLN a été interprétée comme un «lâchage de Belkhadem en haut lieu», ce dernier continue de manœuvrer. Il tente de convaincre encore ses partisans que le président Bouteflika ne lui a rien signifié. «Le président de la République peut à tout moment demander à Belkhadem de partir. Il ne l'a pas fait. Aucun de ses collaborateurs n'a pris attache avec Belkhadem pour lui signifier la fin de sa mission. Donc ce qui se dit sur ce sujet n'est pas fiable. Le président de la République n'a pas besoin de passer par des intermédiaires pour demander à Belkhadem de quitter son poste de secrétaire général», a déclaré un membre du BP qui a requis l'anonymat. Ainsi, Belkhadem et ses partisans tentent de convaincre les militants du parti que l'action des ministres en question «n'engage qu'eux-mêmes» et que les différentes interprétations «selon lesquelles les ministres ont agi après avoir reçu un ordre de la Présidence ne tient pas la route». C'est une manière pour lui de tenter de gagner du temps en attendant la réunion du comité central (CC) convoquée pour le 31 janvier en cours. Ayant déjà regroupé ses proches collaborateurs jeudi dernier, au lendemain de la publication dans la presse du communiqué des huit ministre, Abdelaziz Belkhadem réunira, ce matin, le bureau politique (BP) du parti pour, probablement, clarifier davantage ses intentions. Démissionnera-t-il ? Rien n'est moins sûr, même si visiblement, ses proches veulent le maintenir. «Sur les 14 membres du BP, la majorité reste fidèle à Abdelaziz Belkhadem», a ajouté la même source. Selon toujours cette dernière, le secrétaire général du FLN joue aussi une nouvelle carte. Il s'agit de proposer un vote à bulletins secrets lors de la prochaine réunion du CC afin de permettre aux membres de se prononcer sur son avenir. «Le CC est souverain. Abdelaziz Belkhadem a décidé d'aller à l'urne pour que les membres du CC décident de son avenir à la tête du parti», a annoncé la même source. Pour rappel, lors de la précédente réunion du CC, le SG du FLN s'était opposé à cette option de crainte que les membres votent pour son départ. A cette époque, le mouvement de redressement avait annoncé que la majorité des membres de cette instance avaient signé une pétition pour lui retirer leur confiance. Mais ce dernier avait réussi à éviter le piège en refusant de se soumettre au verdict des urnes. Cette fois-ci, les redresseurs s'attendent à sa démission avant même la réunion du comité central. Pour Mohamed Seghir Kara, Abdelaziz Belkhadem «attend un ordre du président Bouteflika pour démissionner». «Il cherche le statut de victime. J'espère qu'il n'aura pas l'honneur d'entendre cet ordre de la part du Président», commente-t-il. En tout cas, le mouvement de redressement prépare déjà «la prochaine étape qui consiste à rassembler toutes les forces et à coordonner les actions des frondeurs pour dégager Belkhadem».
