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RCD, grandeur et déboires d'un parti
Voyage à l'intérieur des partis
Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2006

L'Algérie aurait-elle été ingrate à l'égard du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ? Peut-être, mais c'est l'inverse qui serait plutôt scandaleux. Le parti de Saïd Sadi fut à la pointe de tous les combats démocratiques.
Depuis son congrès constitutif tenu les 15 et 16 décembre 1989, le RCD a marqué de son empreinte la vie politico-médiatique du pays. Grâce au dynamisme de son leader, à qui on reconnaît volontiers son charisme et son habileté politique, le rassemblement avait lourdement pesé dans les débats publics et même dans certains choix politiques et stratégiques de l'Algérie. Aussitôt créé, le parti avait rallié les étudiants, les cadres, les femmes, les artistes... Cette élite lui donna de la vigueur en plus d'une forte crédibilité qui faisait parfois défaut aux autres formations politiques. Mais est-il resté le même aujourd'hui ? Quels sont ses acquis, ses échecs et son véritable poids dans l'échiquier politique national ? Le parti de Saïd Sadi, comme tous les autres d'ailleurs, a vécu des hauts et des bas. Son cheminement est jalonné de victoires et de déboires. Il a gagné des batailles et en a perdu d'autres. Une chose est toutefois certaine : le RCD s'est fait beaucoup d'ennemis au sein et en dehors du pouvoir. Pour tout dire, le parti a influencé la classe politique et taillé des croupières au régime sans conquérir le pouvoir. Rencontre avec Saïd Sadi au siège central du parti à El Biar. L'homme n'a rien perdu de sa verve habituelle ni de son sens de la répartie. Il opine toujours aussi facilement et construit son discours avec une subtilité qui est sienne. « Sur le plan de la symbolique politique, le RCD a, dès sa création, aspiré à préserver le message de liberté légué par le combat libérateur, mener une lutte déterminée, mais pacifique et trouver des mécanismes et un nouveau mode d'expression à même d'instaurer une nouvelle pratique politique, d'autant plus que l'Algérie, depuis l'indépendance, avait vécu dans un système de parti-Etat, marqué, notamment, par la répression, la soumission et la démission », explique, d'emblée, Saïd Sadi. Quel bilan peut-on tirer des 17 ans d'activité politique du RCD ? « Le rassemblement, a-t-il estimé, a rendu de grands services à la République. Dans une société chloroformée, il a introduit et fait mûrir de nouvelles idées. La séparation du politique du religieux, les droits de la femme, la réforme de l'école et de l'Etat... étaient, à l'origine, des idées du RCD. Tant mieux si tout le monde s'en réclame aujourd'hui. Mais les Algériens doivent savoir qu'elles ne sont pas tombées du ciel. »
Un laboratoire d'idées
En effet, le rassemblement est connu pour être « un laboratoire d'idées ». Il élabore des programmes et construit des idées. Ses rivaux s'en emparent et s'en servent parfois de façon maladroite. « Une formation politique, ce sont des hommes, des structures et un projet. Tout parti politique est créé pour prendre ou partager le pouvoir. Néanmoins, ce dernier n'est qu'un moyen pour atteindre certains objectifs. C'est-à-dire, il doit répondre aux besoins de la population », explique Sadi. Mais même si le pouvoir n'est qu'un moyen, le RCD a-t-il manqué d'adresse dans sa stratégie de le conquérir ? Certains estiment que le parti aurait pu faire une bien meilleure prestation et il en avait les moyens. A qui en incombe la faute ? De l'avis d'un nombre d'observateurs, le RCD n'a pas su faire fructifier sa première percée dans le champ politique, comme il n'a pas pu garder sa cohérence dans le climat de crise qui avait marqué l'Algérie durant les années 1990. D'aucuns reprochent à ses leaders leur « fièvre participationniste ». La réplique du RCD fut toujours la suivante : « Entre deux maux, il fallait choisir le moindre. Et puis la sauvegarde de la République devait être une priorité. » Ses détracteurs - ils sont nombreux - ne voient pas, cependant, les choses sous cet angle. « Le RCD avait fait le jeu du pouvoir, qui manipulait les événements durant les années 1990 », disait-on de l'autre côté de la barrière. On a même affirmé que son anti-islamisme virulent l'a amené à se ranger du côté des éradicateurs de l'armée. « En politique, on ne peux pas échapper aux agressions », rétorque Sadi. Pour lui, « ceux qui sont derrière ces attaques sont soit des gens qui avaient déserté le terrain au moment des combats décisifs, soit des gens qui étaient englués dans le régime. » D'autres ont attaqué le RCD sur un autre front : le personnage de Saïd Sadi. A son sujet, on a raconté des vertes et des pas mûres. « La démocratie, disaient-ils, a déserté le RCD. Au sein de ses structures, seule la voix du chef a droit de cité. Le fonctionnement autoritaire du parti a contraint de nombreux cadres à la démission », entend-on par-ci, par-là. La remarque est embarassante, mais Sadi ne perd pas pour autant son flegme : « La vie d'un parti politique est faite d'adhésions et de défections. D'ailleurs, aucun parti n'a gardé le même personnel politique depuis sa création jusqu'à ce jour. » Le RCD, pas plus que les autres partis, a perdu beaucoup de cadres. La fatigue a eu raison de certains, le terrorisme a poussé d'autres à rompre avec l'exercice politique. Il y a également ceux qui ont succombé à la pression et au harcèlement que subissait le rassemblent et enfin il y a ceux qui se sont mis à la disposition du pouvoir moyennant quelques avantages ! Il est vrai que le RCD, comme cela a été prouvé lors de la dernière élection partielle, commence à retrouver sa vigueur d'antan. Cela étant, l'un des objectifs du prochain congrès sera le renforcement de la base organique du parti en captant de larges segments de la société qui sont autant d'énergies démocratiques. A propos de la « prétendue gestion antidémocratique » du parti, Sadi dira : « Je défie quiconque viendra nous dire qu'il a fait l'objet d'une censure ou d'interdiction de s'exprimer librement lors des réunions organiques du rassemblement. » Le patron du RCD, selon ses dires, n'a jamais pris une option ou décidé une démarche politique sans consulter les instances du parti. La participation du RCD dans le gouvernement de Abdelaziz Bouteflika a également alimenté la polémique et apporté de l'eau au moulin de ses adversaires. « Nous avons soutenu un programme inspiré des résolutions du combat républicain et le deal n'a pas été passé clandestinement. Que le chef de l'Etat ait renié ses engagements ou rompu ce contrat politique, ce n'était guère la faute au RCD », explique-t-il avant de poser cette interrogation un peu provoquante : « Est-ce le fait qu'un Kabyle soit au pouvoir qui les gêne ? Que ceux qui veulent nous confiner dans une mission de contestation éternelle sachent qu'un Kabyle qui ne renie pas ses origines peut aussi postuler au pouvoir. Pour eux, le personnel du régime est fait pour gouverner et les militants de l'opposition sont faits pour le cimetière et les manifestations de rue », a-t-il clamé en déclarant assumer pleinement toutes ses options passées. Sur un autre volet, tout le monde avait remarqué que le RCD a limité, depuis un certain moment, ses sorties médiatiques. Cependant, comme l'ont si bien souligné ses cadres, le RCD dérange quand il parle et dérange encore plus quand il se tait. « Les hommes du régime dorment d'un sommeil du juste pendant des années sans que quiconque leur fasse la moindre remarque, mais quand c'est le RCD qui décide de ne pas parler, pendant une semaine, pour une raison ou une autre, on en fait tout un scandale », souligne le docteur Sadi. « Les médias publics étaient et demeurent privatisés, les médias privés ont dû prendre le temps de la réflexion pour se restituer dans un climat de répression politique et économique limitant considérablement leur liberté d'expression. Il a fallu reprendre les chemins de la communication directe », a-t-il noté dans une récente interview à El Watan. Selon notre interlocuteur, le RCD n'a jamais cessé d'activer. « En 2005, nous avons tenu une trentaine de rencontres avec les citoyens, lesquelles sorties étaient interdites d'écran sur la télévision nationale », a-t-il indiqué en précisant que le parti tenait régulièrement ses conseil nationaux et ses réunions organiques. La direction du RCD a-t-elle refusé des invitations de l'ENTV, comme l'a prétendu le chef du gouvernement qui s'est exprimé récemment ? Sadi tranche dans le vif : « Au RCD, on refuse de devenir les commentateurs des discours du Président. Avant que je parle des activités des autres, je dois parler des activités de mon parti. » Cette décision est somme toute logique : se mettre à la disposition du régime, quand il a besoin d'appui pour légitimer ses démarches, serait le pire des asservissements. Avec le temps, Saïd Sadi regrette-t-il d'avoir publié sa fameuse « lettre à mes amis de la presse » ? Là encore, Sadi frappe fort : « Je l'assume aujourd'hui plus que jamais. » Le constat de Sadi est peut-être sévère, mais au moins a-t-il apporté un regard critique sur la presse.


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