Il y a 18 ans jour pour jour (21 janvier 1995 – 21 janvier 2013), nous quittait à jamais Rachid Haraïgue, victime d'un attentat terroriste à Alger. A l'époque, le défunt Rachid Haraïgue était président de la Fédération algérienne de football (FAF). Il a vu le jour le 18 mars 1937 à Béjaïa. Issu d'une famille révolutionnaire, son frère Omar, sa sœur et lui-même étaient militants de la Fédération de France durant la guerre de libération. Cadre au ministère du Commerce, il a été affecté à la DVP en qualité de DAG et a ensuite pris la présidence de l'ASP/CMB (CR Belouizdad ) au milieu des années 1980. Avant de prendre les destinées de l'association sportive chère à son cœur, il était structuré à la fédération de boxe. «Travailleur infatigable, doué d'une faculté d'assimilation hors du commun, il s'est vite imposé comme un grand dirigeant sportif. En 1986, il disait qu'il ne voulait plus être président es-qualité. Son souhait était d'être élu démocratiquement à la tête de l'ASP/CMB», indique son ami Belaïd Hechaïchi, qui l'a accompagné durant de nombreuses années comme président de section. Une année plus tard, sous sa direction, le Chabab allait vivre la saison la plus sombre de son histoire avec la relégation en seconde division et une finale de Coupe d'Algérie perdue face à l'USM Alger. Il a tout fait pour remettre le grand club belouizdadi à sa vraie place. Après une saison de purgatoire les Rouge et Blanc arrachent l'accession et retrouvent la première division. Il a alors jugé qu'il était temps de donner les clefs de la maison à la jeune génération. C'est ainsi que le défunt Hamid Aït Igrine, un enfant du Chabab, lui succéda. Son retrait de la présidence du CRB ne signifiait nullement qu'il tournait le dos au football. Bien au contraire. Il se consacra à la préparation de l'élection à la présidence de la FAF avec le fameux intitulé de son programme «Les 81 points et plus …». Une fois élu, il ne ménagea aucun effort pour redresser le football. On lui doit, avec le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, Sid Ali Lebib, la tenue des assises du football au cours de la saison 1994. Il n'a pas pu mener à terme son programme parce que des terroristes l'ont assassiné le samedi 21 janvier 1995. Il venait d'acheter le journal, s'est installé au volant de son véhicule en bas de chez lui et en attendant que le véhicule chauffe, il parcourait le journal lorsque ses assassins ont surgi et l'ont mortellement blessé sous les yeux de sa femme qui a vu toute la scène à partir du balcon de leur domicile, disent des proches de Si Rachid. Il a laissé derrière lui une veuve et deux enfants. Avec la disparition de Rachid Haraïgue, l'Algérie et le football ont perdu un grand homme et un dirigeant sportif de qualité, intègre, honnête et surtout profondément compétent.