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«La position algérienne me paraît incompréhensible»
Adnane Bouche. Porte-parole du Comité de soutien à la révolution syrienne
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2013

- Quel constat faites-vous de l'accueil des réfugiés syriens en Algérie ?

J'aimerais d'abord revenir sur les raisons qui ont poussé les Syriens à venir se réfugier ici en Algérie comme l'ont fait leurs compatriotes dans d'autres pays voisins et arabes. Selon les statistiques des Nations unies, le nombre de réfugiés recensés dépasse le million et un peu plus d'un demi-million de non inscrits. Concernant l'Algérie, c'est un pays loin de la Syrie malgré l'excellence des relations historiques entre nos deux pays, en témoigne le choix de l'Emir Abdelkader de s'installer à Damas où il a fini sa vie. Le fait que certains réfugiés aient choisi de venir en Algérie est peut-être lié à cette affection qu'ils ont pour ce pays et au sentiment de sécurité qu'ils éprouvent ici. Pour autant, leur nombre est numériquement très fiable comparé aux milliers qui se sont réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. Et parmi ceux qui ont choisi l'Algérie, il y a des gens qui avaient déjà séjourné ici qui disposent même de la nationalité comme moi, et d'autres qui sont porteurs de capitaux et veulent les investir en toute sécurité en Algérie. Il y a une troisième catégorie de réfugiés qui est venue s'installer chez des familles algériennes avec lesquelles elles ont des liens historiques. Il y a enfin des réfugiés pris en charge par l'Etat algérien au centre d'accueil de Sidi Fredj et dont le nombre ne dépasse pas quelques familles. Si quelques-uns parmi ces réfugiés sont véritablement en détresse, d'autres malheureusement ont profité de l'hospitalité algérienne pour venir mendier ici. Ce sont des gens connus pour être des professionnels de la mendicité. Cette usurpation de qualité de réfugiés a évidemment porté atteinte à la réputation de la société syrienne. Une société qui se révolte pour sa liberté et sa dignité ne mendie pas, elle préfère manger la pierre que tendre la main… Cela étant dit, la situation des réfugiés en Algérie est très correcte. Nous avons un comité de suivi avec les autorités algériennes et les choses évoluent positivement. Quant au nombre des 18 000 personnes annoncées, il me semble très loin de la réalité. Beaucoup parmi les premiers réfugiés arrivés juste après le début de la révolution ont regagné la Syrie ou sont partis ailleurs. Nous remercions vivement les autorités algériennes pour l'accueil réservé à nos compatriotes même si nous aurions souhaité que le soutien politique précède le soutien humanitaire.

- En tant que porte-parole du comité de Syriens en Algérie, comment suivez-vous la situation dans votre pays ? Pensez-vous qu'il y a possibilité d'une solution politique ?

Tout le monde sait que notre mouvement était dès le départ pacifique et pendant six mois. Nous avions juste appelé aux réformes. Nous ne croyons ni à la violence ni aux confessionnalisme. Or, le régime a tué tout de même près de 4000 personnes durant ces six premiers mois. Le régime de Bachar Al Assad a dès le début sorti son arsenal de guerre contre les manifestants. Il a aussi commencé à utiliser les «chbiha» pour porter atteinte à l'honneur des citoyens et de leurs familles. Ces milices s'en sont même prises aux mosquées sunnites pour déclencher des frictions confessionnelles. Je dois souligner cependant que la société syrienne abhorre le confessionnalisme. J'en veux pour preuve qu'elle ait accepté le régime alaouite de Hafed Al Assad pendant de longues années et celui de son fils depuis 1999. Nous sommes une mosaïque ethnique et religieuse qui reflète la culture et la civilisation syrienne.

- Que pensez-vous de la position officielle de l'Algérie à l'égard du conflit dans votre pays qui met en avant le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays tiers ?

Nous connaissons parfaitement l'histoire de l'Algérie et nous savons que la révolution algérienne s'est faite contre le despotisme colonial. Boumediène avait dit un jour : «Nous sommes avec la Palestine ‘‘Dhalima aw Madhlouma'' (agresseur ou agressée).» Nous aurions donc aimé que l'Algérie perçoive le conflit syrien au-delà de son aspect politique. Qu'elle regarde la situation d'un point de vue humanitaire, à savoir : doit-on accepter de soutenir un régime qui bombarde ses compatriotes avec des missiles Scud ? Peut-on lutter contre des «terroristes» avec des chasseurs MIG qui réduisent à néant des quartiers populaire ? C'est celle-là la réalité en Syrie. Il y a trois pays arabes qui n'ont pas pris des positions positives à l'égard de ce qui se passe en Syrie. Ce sont le Liban, l'Irak et l'Algérie. S'agissant du Liban, on sait qu'il est dirigé par le Hezbollah et que l'Irak est gouverné par le chiite Al Maliki.
C'est connu, ces deux gouvernements portent le projet des «Safavides» (ordre religieux dépendant du chiisme duodécimain basé en Iran) dans la région du Moyen-Orient. On comprend alors pourquoi ces deux pays tiennent à soutenir un régime qui leur est proche. Quant à la position de l'Algérie, elle me paraît incompréhensible. On ne peut pas se taire face à ces boucheries qui sont commises en Syrie. Nous ne sommes pas des parties en conflit qui disposent des mêmes moyens de guerre pour adopter cette position de neutralité. On ne peut donc pas accepter cette position qui met la victime et son bourreau dans le même sac. La situation est pourtant claire : nous avons d'un côté un régime qui mène une guerre d'extermination avec des moyens incroyables, et de l'autre un peuple désarmé qui subit une sauvagerie inouïe de la part de l'Etat censé le protéger. Cette répression n'a pas son pareille, y compris en Israël.
C'est une guerre d'extermination. Savez-vous que le régime a bombardé 60 000 boulangeries, sachant que ce sont les enfants et les femmes qui vont aller chercher du pain ? Peut-on parler de lutte contre le terrorisme quand des villes entières sont rayées de la carte comme Homs et Deraa… Je me demande aussi comment ces terroristes ont pu entrer en Syrie alors qu'il y a cinq ou six appareils de moukhabarate qui surveillent absolument tout ?

- Vous reconnaissez tout de même qu'il y a des groupes de djihadistes qui se sont introduits en Syrie, notamment Jabhat Enousra…

Jabhat Enousra est historiquement connue pour être un pur produit du régime Al Assad. Et elle a toujours travaillé pour lui. Cette fois, un groupe a fait dissidence au sein de cette nébuleuse pour se rebeller contre le régime. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas combattre certains groupuscules bien qu'ils soient extrémistes parce que notre ennemi, c'est le régime.

- Mais il semble que Jabhat Enousra s'apprête à faire une OPA sur la révolution, une fois le régime déchu…

Sachez que le nombre de combattants non syriens constitués à 95% d'Arabes ne dépasse pas 2000 personnes. Il y a parmi eux des Marocains, des Tunisiens, des Jordaniens, des Irakiens, des éléments des pays du Golfe et des Algériens. Mais ils sont très peu nombreux comparés aux 150 000 combattants syriens. Dois-je souligner également que les éléments de Jabhat Enousra n'ont pas commis de crimes contre le peuple comme ceux commis par le régime. Le peuple syrien connaît parfaitement Jabhat Enousra et connait aussi les Frères musulmans. Il sait aussi qu'il n'y a pas d'alternative à un régime démocratique et pluriel. Notre discours au sein de l'Armée syrienne libre (ASL) et au sein des Frères musulmans s'articule autour d'un Etat civil démocratique qui comprend toutes les ethnies et toutes les confessions sans distinction aucune. Le courant islamiste est bien présent dans l'Armée syrienne libre et dans l'alliance de l'opposition au même titre que les autres courants, y compris les Alaouites.

- Pourquoi alors l'opposition syrienne peine jusqu'à présent à s'entendre sur un projet politique ?

En réalité, tout le monde est d'accord sur l'objectif de la révolution. Le congrès du Caire a clairement précisé que tout solution politique passe inévitablement par le départ d'Al Assad. Malheureusement, la Russie continue de s'opposer à cet objectif ; alors que la position de la Chine est un peu réservée. Ajouter à cela le fait que les Etat-Unis n'ont pas encore pris une décision claire en raison de leurs calculs sur la sécurité d'Israël. Il est clair que le régime Al Assad ne gêne pas Israël comme vient de l'avouer le ministre de la Défense Ehud Barak. Quant à la «résistance» dont se vante Bachar Al Assad, elle est juste destinée à lui rallonger la durée de vie en s'attirant quelque sympathie des gens qui ne connaissent pas sa nature.
S'agissant de l'Iran, la chute du régime alaouite en Syrie s'apparente aux yeux de ses dirigeants à la chute de l'Iran et ses ambitions expansionnistes dans la région. Pour les dignitaires iraniens, la Syrie est la 34e wilaya de leur «empire» qui comprend aussi l'Irak, le Bahreïn et le Liban.


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