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"Le regroupement familial est un droit inaliénable, nous n'y toucherons pas"
Esther Benbassa. Sénatrice française Europe Ecologie les Verts
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2013

Lors d'une réunion ministérielle, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur français, a affirmé qu'il fallait étudier la question du regroupement familial afin de réviser la politique d'immigration française. Cette mesure qui permet aux étrangers travaillant en France d'être rejoints par leur conjoint et leurs enfants concerne 16000 personnes par an. Elle est garantie par la Constitution française et les traités européens. Esther Benbassa, sénatrice française et rapporteur de la loi sur le droit de vote des étrangers, condamne une déclaration qu'elle juge électoraliste.
- Dans un rapport parlementaire préliminaire au débat sur l'immigration, il était écrit que l'immigration familiale en France «s'imposait» du fait des règlements internationaux et des règles constitutionnelles. Les choses ont-elles changé ?

Les choses n'ont pas changé. Manuel Valls a proposé de les changer, mais c'est un droit inaliénable et cette proposition a provoqué beaucoup de remous. Valery Giscard d'Estaing l'avait imposé en 1976. Le regroupement familial fait partie de la politique d'immigration française. Le fait de vivre avec sa famille est un droit humain des plus élémentaires. Manuel Valls durcit sa position sur l'immigration. Cela m'interpelle. Il est ministre de l'Intérieur d'un gouvernement de gauche, pas celui du régime précédent.
- Pourtant, si le ministre en a parlé ouvertement à la radio, c'est bien que le regroupement familial est examiné par le gouvernement ?

La question a été soulevée par Manuel Valls. Il a mécontenté beaucoup de gens. Le ministre est intransigeant sur de nombreuses questions. L'année dernière, lorsque j'ai soutenu la proposition d'instaurer des récépissés pour limiter les contrôles au faciès, je me suis attiré les foudres du cabinet du ministre, et nous continuons à avoir des discussions très animées sur ce sujet lors de nos rencontres. Manuel Valls a aussi évoqué cet été la question du voile à l'université. Mais il n'est pas ministre de la droite. La multiplication des lois sur le voile donne des résultats négatifs. Désormais, des jeunes femmes le portent aussi pour affirmer leur opposition à une France intolérante. Je suis contre le voile, lorsqu'il est imposé à des jeunes filles par un proche. Mais les adultes ont le droit de faire leur propre choix.
- Ce n'est pourtant pas la première fois cet été que le ministre de l'Intérieur s'attaque aux questions relatives à l'immigration et à l'islam…

C'est pour jouer à l'homme fort du gouvernement et montrer qu'il est l'homme de la situation. Il veut donner des gages et faire une sorte de compromis avec des idées populaires selon lesquelles il y aurait trop d'immigration.
- Dans quel but ?

Manuel Valls veut se distinguer. Il vise probablement le poste de Premier ministre.
- Le gouvernement et le Parti socialiste le laissent utiliser des arguments stigmatisants dans un but politique ?

Manuel Valls n'est ni raciste ni islamophobe, c'est ce qui le distingue de ses prédécesseurs.
- Pourtant, si les responsables politiques le soutiennent, ne doit-on pas penser que l'idée de réviser le regroupement familial est dans la tête des dirigeants ?

Je n'en suis pas convaincue. Je ne crois pas qu'on touchera au regroupement familial.
- Depuis que Manuel Valls a évoqué le regroupement familial, il n'y a que les ministres membres d'Europe Ecologie les Verts qui ont réagi comme Cécile Duflot et Pascal Canfin. Votre parti est-il celui qui remet la gauche sur le droit chemin ?

Nous contrebalançons le discours politique. Nous nous partageons également les rôles. Au Sénat, je m'occupe de la question des droits de l'homme et de l'immigration, et j'arrive à faire avancer de petites choses. Notre parti est une force de résistance quand il le peut. Nous avons de l'influence. Le Parti socialiste a besoin des Verts pour avoir une majorité de gauche en vue des élections municipales. Nous sommes une voix intermédiaire.
- Où en est la loi sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales ?

J'ai été le rapporteur de cette loi, nous y avons cru et nous insistons sans arrêt. Nous avons organisé des réunions, créé des pétitions. J'ai même symboliquement attribué le droit de vote à des étrangers lors d'une cérémonie. Nous devons poursuivre cette voie. Le projet est bloqué parce que les élections approchent et de nombreux candidats socialistes n'ont pas envie d'être la cible des reproches de la droite tels que «on va manger hallal dans les cantines» ou «les piscines auront des créneaux réservés aux femmes». Ce sont des fantasmes, mais ces arguments fonctionnent aujourd'hui au sein de la société française. Peut-être qu'après 2014, nous arriverons à faire passer cette loi.


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