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«Nous assistons au passage d'une gesticulation diplomatique à la préparation d'une action militaire»
Antoine Basbous. Directeur de l'Observatoire des pays arabes
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2013

Le massacre dans la banlieue de Damas, qui a suscité une profonde réprobation de l'opinion internationale, «ouvre la voie à une riposte militaire de l'OTAN sans passer par le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU», analyse Antoine Basbous.
- Après le massacre de la banlieue de Damas, les puissances occidentales ont accentué la pression sur le régime Al Assad et l'option d'une action forte est sérieusement avancée. S'achemine-t-on vers une intervention militaire ?

Nous assistons, très probablement, au passage d'une gesticulation diplomatique à la préparation d'une action militaire, sévère mais limitée. Car le monde ne peut tolérer le recours à l'arme chimique. Al Assad l'a même utilisée contre son propre peuple. Les images d'enfants et de civils agonisants sont insoutenables. Elles ont soulevé une profonde réprobation de l'opinion publique, rappelant le bombardement du marché de Sarajevo et le massacre de Srebrenica qui avaient choqué les opinions publiques et ouvert la voie à une riposte militaire de l'OTAN, sans passer par le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU.
- Quelle forme prendrait une action militaire si l'option était retenue ?

Il y aurait des attaques ciblées qui toucheraient les sites sensibles du régime comme les aéroports militaires, les centres de transmissions et de commandement, les palais présidentiels, la quatrième division commandée par le frère de Bachar, la Garde républicaine... Bref tout cela peut être traité par des Tomahawk sans envoyer de soldats au sol.
- Quelles seraient les conséquences d'une telle intervention sur le pays et la région ?

Sur la Syrie d'abord, ce serait un très mauvais signe pour Al Assad parce que jusque-là, il a parié sur l'impunité. Avec une éventuelle réaction militaire, il perdra non seulement de ses capacités, mais aussi il ne pourra pas bénéficier du soutien de la Russie. Surtout si l'ONU prouve qu'il y a eu recours à l'arme chimique par les forces du régime. Donc ce sera un coup rude pour le moral d'Al Assad et des siens et, en même temps, un signal fort pour l'opposition. Constatant que les capacités d'Al Assad sont réduites, notamment l'aviation et les transmissions, elle pourra accélérer son offensive. Rappelons qu'elle a reçu récemment de l'armement qualitatif en provenance notamment des pays du Golfe.
- Pensez-vous qu'en cas d'intervention, des pays comme l'Iran et la Russie resteront les bras croisés ?

La Russie condamnera mais sans agir, l'Iran a plus de moyens parce qu'il est en marge de la communauté internationale et dispose de forces parallèles qui peuvent mener des actions terroristes en représailles, selon les méthodes du Hezbollah. Mais face à l'usage d'armes chimiques, aucun soutien à Al Assad ne peut être justifié par les puissances qui, jusque-là, lui sont restées indéfectibles.
- Après deux ans et demi de conflit qui a vite tourné en guerre civile, le régime d'Al Assad ne tombe pas. D'où tient-il sa capacité à résister ? Dispose-t-il de soutiens au sein de la population ?

D'abord, Bachar Al Assad a su transformer une révolution citoyenne en guerre civile et, de ce fait, créer une âssabia chez les Alaouites en leur disant «vous êtes menacés» par les autres. Et dans le même temps en facilitant l'introduction de djihadistes qu'il a libérés de ses prisons, rejoints par leurs cousins d'Irak et par l'Internationale djihadiste. Il a crée une configuration qu'il pensait lui être favorable et qui sauverait son régime en se présentant comme le porte-drapeau de la lutte antiterroriste. Il a bénéficié du veto de la Russie qui a entraîné celui de la Chine au Conseil de sécurité et de l'engagement indéfectible de la Russie et de l'Iran dans les livraisons d'armes et de munitions. L'Iran a envoyé des forces au sol à travers les Pasdaran, le Hezbollah, et leur expertise à travers des chiites venus d'Irak, du Pakistan, du Yémen et d'ailleurs. Les Pasdaran participent très largement aux prises de décision au palais présidentiel syrien.
- Finalement, le conflit a fini par déborder les frontière de la Syrie pour devenir régional où les puissances occidentales (Russie d'un côté et USA de l'autre) se livrent une guerre d'influence...

Le cœur du conflit se situe d'abord entre le radicalisme sunnite à travers les djihadistes et le radicalisme chiite à travers le Hezbollah et l'Iran. Et nous voilà devant deux forces, à l'échelle régionale, qui se font la guerre sur le territoire irakien, syrien et maintenant libanais. Il y a d'un côté l'Iran qui finance les Alaouites et le Hezbollah et qui les commande ; de l'autre l'Arabie qui a pris la tête des sunnites, soutenue par les pays du Golfe et la Turquie. Il y a donc là un combat majeur entre les deux radicalismes sunnite et chiite et, au-delà, il y a effectivement un conflit mais de moindre importance entre la Russie nostalgique de l'Union soviétique et les Etats-Unis qui font un pas en avant deux pas en arrière et n'ont aucune envie de s'engager dans un nouveau conflit touchant le monde islamique.
- On ne peut ne pas évoquer le Liban, qui subit de plein fouet les dégâts collatéraux de ce conflit ?

Vous avez parfaitement raison. Les Libanais ont commencé par faire la guerre en Syrie. Les uns aux côtés du régime de façon solennelle : le Hezbollah s'est affiché aux côtés des forces d'Al Assad que ce soit à Kosseir, à Homs, à Set Zaineb et ailleurs et, de l'autre côté, une tendance sunnite libanaise qui soutenait la rébellion. Et les deux branches de l'islam libanais étaient représentées au gouvernement de Beyrouth. Donc les Libanais se sont engagés dans le conflit syrien d'abord en Syrie, et maintenant, ils sont en train de pousser le Liban dans ce conflit en se battant sur le sol libanais. J'ai du mal à penser que les attentats commis contre le fief du Hezbollah ne soient pas l'œuvre de djihadistes comme j'ai du mal à penser que les attaques à Tripoli ne soient pas l'œuvre de la Syrie ou de ses alliés. Le climat est très mauvais. Quand Kosseir est tombé, on a distribué des gâteaux dans le fief du Hezbollah ; et quand le fief du Hezbollah était attaqué à la roquette, ils ont distribué des pâtisseries à Tripoli ! C'est un climat de guerre civile entre sunnites et chiites qui, non seulement dévore l'Irak et la Syrie, mais contamine aujourd'hui le Liban.


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