La ville de Aïn Kechra vit, depuis quatre jours, au rythme des manifestations et autres sit-in. Hier encore, le siège de l'APC est demeuré fermé pour la quatrième journée consécutive. Ce climat de tension s'est répercuté sur le quotidien de cette ville. Une situation attisée suite à l'attribution de 160 logements ruraux au début de cette semaine. Une attribution qui n'a pas fait que des heureux. Les citoyens non portés sur cette liste se sont vite attroupés devant le siège de l'APC pour crier à l'injustice. Ils ont demandé l'annulation pure et simple de cette liste qui, selon leurs déclarations, comporterait des noms de personnes proches des membres de la commission d'attribution. Ils citent même des noms et avancent que la majorité des bénéficiaires seraient originaires de Boudoukha, une agglomération secondaire de la commune d'Aïn Kechra. Ils estiment que les habitants de plusieurs hameaux ont été lésés. Cette colère a pris une autre tournure et les mécontents ont procédé à la fermeture du siège de la daïra. Plusieurs tentatives de dialogue en vue de désamorcer cette crise qui couve depuis quatre jours, ont été enclenchées sans parvenir, jusqu'à hier, à trouver un terrain d'entente. Joint hier par téléphone, M Djouamaâ, un élu, qui préside l'APC par intérim, a déclaré que la confection de cette liste a été faite dans le strict respect des lois, notamment les décrets relatifs à ce genre de logements. «Je vous assure que j'ai veillé personnellement à ce que cette liste soit juste et équitable, mais on ne peut pas contenter tous les demandeurs pour le moment. Au moment où je vous parle, deux représentants des citoyens mécontents sont avec moi et on tente de ramener le calme.» Un autre élu, qui a préféré ne révéler son identité, a jugé que l'APC ne peut pas satisfaire tous les habitants de cette commune à vocation agricole. «On a enregistré plus de 1500 demandes de logements ruraux, alors que nous n'avons que 160 unités à attribuer. Il y a aussi l'incompréhension de certains citoyens des spécificités de cette formule de logement ; la preuve, parmi les citoyens qui ont tenu les sit-in, il y a beaucoup d'habitants du tissu urbain, qui ne peuvent postuler ni bénéficier d'un logement rural. Néanmoins, nous tentons de dialoguer avec les mécontents bien qu'une grande partie des élus de l'APC de Aïn Kechra commence à envisager sérieusement de démissionner», dira-t-il.