Les occupants du bidonville Saliba, dans la commune de Oued Smar, se sont rassemblés hier en début de matinée devant le siège de la wilaya déléguée à El Harrach. Après plusieurs tentatives pour être reçus par le wali délégué, ces citoyens se sont résolus à rentrer chez eux. «Le wali délégué ne nous a pas reçus, nous avons dû repartir», déplorent les habitants. Et de poursuivre : «Nous avons été recensés avant 2007 conformément aux orientations de la wilaya, néanmoins nous ne figurons pas sur la liste des bénéficiaires.» Certains de ces habitants exclus n'hésiteront pas à brandir les documents les confortant dans leurs propos : «Voici l'accusé prouvant que j'ai été recensé avant 2007, mais mon nom ne figure pas sur la liste des bénéficiaires», fulmine un père de famille qui occupe une mansarde délabrée à la limite du site, à proximité du chemin de fer. Ces habitants affirment que des noms de bénéficiaires, venus après 2007 et d'autres qui n'occupent même pas de baraque dans le bidonville ont été inscrits sur la liste. «Nous sommes victimes d'une grave injustice, car comment se fait-il que des gens qui n'occupent même pas de baraque dans le bidonville puissent bénéficier de logement, alors que nous nous y habitons depuis 1999 avec femmes et enfants et nous sommes détenteurs de documents qui le prouvent», assurent-ils. Hier, en début d'après-midi, les occupants du bidonville se sont rendus au bureau du procureur général afin de porter plainte : «On nous a informés qu'il fallait revenir un autre jour. On trouve des difficultés même à porter plainte, ce qui est une exclusion grave», regrettent-ils. Ces habitants, exclus du relogement, menacent de recourir au blocage de la route si rien n'est fait pour les rétablir dans leurs droits. Les conditions de vie dans ce bidonville sont insupportables. La proximité du rail et l'insalubrité qui règne font qu'il devient urgent de reloger ces familles, d'autant plus qu'elles comptent un grand nombre d'enfants en bas âge. Si les adultes peuvent supporter ces conditions de vie inhumaines, les enfants doivent être épargnés.