L'ONG Reporters sans frontières (RSF) militant pour les libertés dans le monde a publié, hier soir, son classement annuel des pays selon le degré de la liberté de la presse. Sans surprise, l'Algérie se classe à la 125e position parmi 179 pays, et perd trois places par rapport au classement établi en 2012. Le rapport de l'ONG dénonce les verrouillages institutionnels et une «situation difficile» dans l'ensemble en Algérie. RSF ajoute par ailleurs : «L'Algérie perd quelques places du fait de la multiplication des agressions et des procès à l'encontre des professionnels de l'information, et l'augmentation des pressions économiques sur les médias indépendants. Plus d'un an après le vote par le Parlement algérien d'une nouvelle loi sur l'information, censée abolir le monopole de l'audiovisuel public, l'autorité de régulation, préalable indispensable, n'a pas encore été instituée. Aucune chaîne de droit privé algérien n'a pu voir le jour. La nouvelle législation reste donc théorique, un simple effet d'annonce.» Toutefois, l'ONG salue les efforts des deux quotidiens El Watan et El Khabar qui ont réussi à mettre en place une plateforme d'impression et de distribution autonome. Les autres publications restent ainsi «dépendantes du réseau étatique», déplore le rapport, ce qui entrave la liberté de la presse écrite. La récente loi promulguée sur l'ouverture du champ audiovisuel n'a manifestement pas convaincu RSF qui la qualifie de «simple effet d'annonce». Et d'ajouter : «Aucune chaîne télévisée de droit algérien n'a vu le jour pour l'heure.» L'Algérie est deuxième dans le Maghreb après la Mauritanie (67e) et devant la Tunisie (134e) et le Maroc (136e).