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à la rencontre des Aviators
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Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2013

Voler dans les airs a toujours fait rêver les plus téméraires. Mais si le métier de pilote paraît fascinant, le cursus à suivre pour décrocher une licence et voler de ses propres ailes n'est pas aussi évident. car, avant de planer la tête dans les nuages, il va falloir se creuser un peu le cerveau ; sciences et langues étrangères sont de rigueur ! Toutefois, la formation de pilote n'est pas aussi élitiste qu'on le croit ; même sans bac, il est possible de devenir pilote, à condition d'avoir un profil plutôt scientifique pour réussir le test d'admission et surtout trouver le financement pour payer ses études.
Auparavant, la formation des pilotes algériens passait obligatoirement par les écoles étrangères, mais aujourd'hui les prétendants au cockpit ne sont plus tenus de se rendre au bout du monde pour devenir aviateurs, la formation est désormais dispensée en Algérie. Depuis plus d'une dizaine d'années déjà, il est possible de passer son «permis de voler» pas plus loin que la wilaya de Batna. Plusieurs sessions d'élèves pilotes sont passées par l'école d'aviation des Aurès pour l'obtention d'une licence de pilotage agréée par la direction de l'aviation civile et de la météorologie (DACM) ; l'école assure également le «rafraîchissement» des pilotes professionnels que la législation de l'aviation oblige à valider de nouveau et régulièrement leur licence.
Aurès aviation est même autorisée à valider la fameuse licence américaine IFA. Il est à noter que depuis l'ouverture des établissements d'enseignement au privé, Aurès aviation reste l'unique école professionnelle de pilotage en Algérie et le seul établissement agréé qui garantit des formations de haut niveau pour les pilotes de ligne, mais aussi des licences de pilotage privées pour les amateurs de petits avions. L'école, implantée dans la zone industrielle de Kechida, dispose de sa propre résidence pour accueillir les élèves pilotes qui viennent s'inscrire des quarts coins du pays. Au siège de l'école, existe une installation moderne équipée aux normes internationales, où les étudiants vivent en bonne harmonie, baignés dans leur passion au quotidien, entre cours, simulations et tours à la bibliothèque.
Les élèves pilotes se disent privilégiés de poursuivre des études dans un contexte aussi agréable, l'ambiance bon enfant qui règne dans l'école et la complicité entre élèves est due au fait que «tous partagent la même passion» remarque Rachid, enseignant de météorologie, dont nous avons interrompu le cours. Récréation et rires dans la classe. la formation dispensée à Aurès aviation adopte les méthodes modernes d'enseignement et il apparaît clair que la proximité et l'interactivité dans la transmission du savoir favorisent également une relation élèves-instructeurs plus apaisée. «nos enseignants sont super cools», se plaît à dire un des élèves. «la frontière entre étudiants et instructeurs et moins marquée que celle qui s'impose dans l'université», nous confie un autre élève pilote et ingénieur. Hakim, responsable de la pédagogie, confirme : «les élèves passent des journées entières ensemble entre cours et tarmac, et des dizaines d'heures de vol en tête-à-tête dans les biplaces ; les relations humaines sont très importantes dans la formation des futurs commandants de bord ; d'ailleurs, nous prenons en charge également le volet psychologie dans la formation de nos jeunes pilotes.»
Experience
Dans le paysage très concurrentiel des écoles d'aviation internationales, Aurès aviation fait figure de valeur sûre. L'école doit cette réputation à la grande expérience de ses instructeurs qui cumulent plus d'une trentaine d'années dans l'aéronautique et totalisent plus d'une dizaine de milliers d'heures de vol, «un gage de reconnaissance dans la profession que nombre d'écoles étrangères nous envient», déclare fièrement Abdelmadjid Louaï, fondateur de l'école. L'encadrement pédagogique théorique est aussi capital dans le cursus prodigué par l'école. «nous formons des pilotes de haut niveau, la modernité de nos équipements et l'expérience de nos instructeurs sont nos atouts majeurs pour nous positionner devant les écoles d'aviation étrangères ; nous avions besoin de montrer que l'Algérie aussi peut offrir des formations d'excellence», argumente-il.
Et cela se confirme. en effet, l'expérience vécue par Amira, seule fille élève pilote du groupe que nous avons rencontrée, est édifiante. Partie se former dans une école d'aviation en Afrique du sud, elle a vite déchanté, déçue par la mauvaise qualité de la formation qu'elle trouve «très industrielle», basée plus sur la pratique pour «liquider» le plus grand nombre d'étudiants, au détriment de l'assurance de leurs compétences. «Ce qui m'intéresse dans cette formation, c'est qu'au-delà de la licence de pilote, je peux acquérir des connaissances plus transversales des disciplines aéronautiques», chose qu'Amira a fini par trouver à Aurès aviation.
Aziz partage son avis, et même s'il trouve que l'enseignement à Aurès aviation est un peut intensif et qu'il faut s'accrocher pour suivre, il estime que les contenus pédagogiques sont tout de même très stimulants. Les formations qui s'étalent sur douze à dix-huit mois dispensent des matières que les élèves désignent par des numéros de code, courants dans le jargon de l'aéronautique ; 010 correspond au module du droit aérien, 022 désigne la connaissance des aéronefs, 050 est le sobriquet du très sympathique prof de météorologie, et 040 le module de performance humaine que le responsable de pédagogie nous a évoqué plus haut. Au total, quatorze matières étudiées en langue française, en addition à des séances de perfectionnement d'anglais.
Simulateur
Et pour passer de la théorie à la pratique, il n'y a que quelques pas à parcourir de la classe aux salles des simulateurs au fond du couloir. «C'est très pratique», remarque l'un des élèves. en effet, l'école dispose de deux simulateurs de vol ; ces équipements assurent l'entraînement des élèves pilotes aux fonctions de bord, pilotage et navigation ; à noter que les simulateurs de vol ne sont pas utilisés pour l'apprentissage proprement dit du pilotage, mais pour des entraînements particuliers complémentaires aux compétences des élèves pilotes.
Les heures de vol passées sur simulateur permettent à l'élève d'acquérir des connaissances supplémentaires relatives à différents types d'avions, cette pratique permet également d'apprendre, en compagnie de l'instructeur, les procédures spécifiques à suivre dans les différentes phases de vol, les simulateurs donnent aussi la possibilité d'appliquer les consignes d'urgence en cas de difficultés. Et, plus important encore, apprendre à naviguer par mauvais temps «à l'aveuglette» en se fiant uniquement aux instruments de bord.
Découverte de visu : dans les deux grandes salles attenantes trônent les deux simulateurs de dernière génération acquis par l'école ; le premier simule les aéronefs à réaction et le second ceux à hélices ; à noter que les simulateurs de vol professionnels de formation et d'entraînement sont soumis à une stricte réglementation. Pour que la formation suivie sur ces simulateurs soit validée officiellement, ils doivent être «certifiés» par la direction de l'aviation civile. les heures de vol en simulateur sont strictement programmées et comptabilisées dans le cumul des compétences des élèves pilotes.
La visite imprévue des «flight simulators» a rendu les très jeunes élèves assez fébriles. ils se ruent, tout excités, à qui reviendra le mérite pour manipuler le «gros joujou». a vrai dire et de l'avis de la majorité du groupe, plus que la sensation de voler à bord des monomoteurs, c'est la sophistication des cockpits des simulateurs qui les passionne davantage. Car ce sont les moments qui leur font vivre de près leur rêve de devenir pilote de ligne dans une compagnie de transport de voyageurs.
Cessna
En attendant, c'est à bord d'un «Cessna» et autres «vipers» que nos «aviators» sillonnent le ciel du constantinois. Direction l'aéroport de Batna, à une trentaine de kilomètres, où l'école dispose d'une flotte constituée d'une dizaine d'avions-école, notamment des Cessna, les très élégants aéronefs des années soixante-dix, et qui restent des avions-école très répandus dans le monde du fait de leur robustesse, mais aussi de leur maniabilité. Devant le hangar, des instructeurs au sol scrutent le retour de Merouane. «Il ne devrait pas survoler la côte d'Annaba en ce moment ?», demande le premier. «mais non, selon son plan de vol il devrait apparaître à l'horizon d'une minute à l'autre», lui répond le deuxième.
Silence sur le tarmac ; à vrai dire, le trafic à l'aéroport de Batna est des plus modestes. Une aubaine pour les élèves pilotes, qui prennent plus de latitude pour s'exercer dans le ciel batni. Au fond du hangar, Haïtem, fraîchement recruté au poste d'ingénieur de maintenance, s'échine à démonter le moteur d'un avion qui doit être révisé. Haïtem a une licence en génie mécanique obtenue à l'université de Constantine et un master 2 du département de l'aéronautique de l'université de Batna. il a été récemment recruté par Aurès aviation avec un autre jeune collègue à lui. en sus de leurs connaissances, les deux jeunes ingénieurs profitent de l'encadrement des anciens mécanos d'Aurès aviation, des vétérans qui ont roulé leur bosse dans l'aéronautique algérienne.
Ces jeunes diplômés ne sont pas les seuls a avoir bénéficié de la politique de recrutement d'Aurès aviation. «Nous privilégions les compétences locales, insiste M. Louaï, même sans un cadre officiel ; actuellement avec l'université, nos portes restent toujours ouvertes pour les étudiants pour les stages ; nous recevons des licenciés et des masters, et nous espérons consolider la passerelle entre notre école et les départements d'ingénieurs», précise-t-il. Même les sciences humaines ne sont pas en reste chez Aurès aviation. Un groupe de jeunes filles et de jeunes hommes diplômés du département des langues étrangères seront bientôt formés pour devenir des instructeurs au sol et dispenser des formations en aéronautique en anglais pour compléter l'offre internationale de l'école.
Selon M. Louaï, qui possède une parcelle de terrain de quatre-vingts hectares sur la route de l'aéroport, un projet d'extension de l'école verra l'émergence d'un méga complexe aéronautique qui rehaussera, sûrement, le prestige du pays et créera des emplois. Un autre projet destiné à être implanté à Alger consiste en la construction d'une piscine olympique destinée à accueillir les entraînements des manœuvres d'amerrissage, «si toutefois les autorités donneraient leur aval», espère il.


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