D'aucuns pensent que la présence des femmes dans l'espace public devrait être confortée par un travail sur l'image de la femme dans l'imaginaire collectif, afin de susciter plus de respect et de galanterie. La relance du sport féminin fait partie des idées-clés qu'un groupe de sportifs et d'intellectuels de la ville de Ouargla veulent explorer, afin de redonner à la femme la place qui leur sied. C'est ainsi que le Forum de l'éducation physique et sportive de la wilaya de Ouargla lance le débat sur la place de la femme dans la société et voudrait faire du bien-être féminin un facteur clé du bonheur de la famille et de la société, par la mise en place des mécanismes nécessaires dès le primaire. Relancer l'activité sportive, notamment féminine, favoriser la pratique sportive scolaire et universitaire par la création de structures communales fortes et agissantes, tels sont les objectifs immédiats du Forum de l'éducation physique et sportive de la wilaya de Ouargla, qui vient d'organiser une journée d'étude sur le sport féminin. Le premier objectif est celui d'informer de la création, l'été dernier, de ce forum du sport dont le dossier d'agrément tarde à cause d'un blocage administratif dû à la nature même de cette association sportive pas comme les autres, du fait même de sa création en tant qu'espace d'échange et de mise en place de programmes de sensibilisation et d'encadrement de l'activité sportive, et non pas en tant que club sportif classique. Ainsi, parmi les figures féminines présentes à cette rencontre, Mme Fouzia Bouafia, ancienne handballeuse et enseignante d'éducation physique qui a créé la première salle de sport féminine, qui note : «La mixité doit être instaurée dès le primaire ainsi que l'activité sportive sous l'autorité des parents et de l'enseignant d'éducation physique. La confiance doit être rétablie entre l'école et la famille, c'est une nécessité absolue, et il en est de même pour le sport qui ne doit plus être une activité secondaire ou une simple matière de distraction, mais une activité saine dont l'amour est inculqué dès le plus jeune âge.» D'ailleurs, Ismaïl Henida, président du Foreps, abondera dans le même sens en évoquant les conditions difficiles de la création d'un pool de sport féminin au Sud durant les années 1970 et les heures de gloire de l'équipe féminine de handball de Ouargla, finaliste de la coupe d'Algérie en 1977/1978, face à l'équipe de Bordj Bou Arréridj, ainsi qu'à l'équipe féminine de volley-ball, unique représentante de la région Sud au Championnat national en 1999, 2000 et 2001. Pour ce coach et instructeur fédéral de football, «la disparition du sport de masse est un fait à déplorer, on doit inverser les choses et assurer une mobilisation fédératrice autour du sport pour le bien de la société, tant sur le plan de la santé que celui des mœurs et de l'encadrement des jeunes». En attendant de nouvelles rencontres qui cibleront une population plus importante, l'idée d'une grande manifestation autour du sport féminin, à l'occasion du 8 mars prochain, a été lancée. Les préparatifs ont déjà commencé, croit-on savoir, auprès de la présidence du Foreps qui vient de lancer une vaste opération de collecte de photos et documents qui rehausseront l'exposition prévue en marge d'un gala sportif féminin.
