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quand une révolution s'égare dans la brousse
Virgin Margarida de Licinio Azevedo projeté à Alger
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2013

Au Mozambique, la libération du pays, en 1975, a été suivie d'une guerre civile qui a duré six ans.
Au milieu des années 1970, les communistes du Frelimo avaient libéré le Mozambique du colonialisme portugais avant de tenter de soumettre la société à un ordre puritain nourri d'un dévastateur romantisme idéologique. L'idée est bien explorée dans Virgin Margarida du cinéaste brésilien Licinio Azevedo, en compétition au 4e Festival international du cinéma d'Alger (FICA), et projeté samedi soir à la salle El Mougar.Les militaires embarquent toutes les prostituées des villes, les envoient à bord de camions vers le nord du Mozambique, dans la brousse.
Margarida a eu la malchance d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. A 16 ans, Margarida se préparait à se marier. Elle est venue en ville acheter une robe. «Je n'ai jamais connu d'homme», confie-t-elle à ses accompagnatrices de fortune. Les femmes sont soumises à des travaux forcés sous l'œil vigilant de Maria Joao, «la commandaté» qui rêvait de convoler en justes noces après la guerre. Son chef l'oblige à créer en plein brousse un centre de rééducation pour les filles de joie. «On va faire de vous de nouvelles femmes, vous faire oublier votre mauvaise vie. On va vous apprendre à faire le ménage, cuisiner, s'occuper de vos maris», crie Maria Joao.
En Afrique, les libérateurs sont devenus des redresseurs de tort, des moralistes puis des oppresseurs. Ce n'est donc pas par hasard que le Mozambique, une fois libéré, a basculé dans la guerre civile qui a fait au moins un million de morts. Les femmes doivent se laver, sans savon, dans la rivière, éviter les cobras, planter du maïs pour se nourrir, construire leurs propres paillotes… Elles doivent survivre pour que leur esprit soit «nettoyé». Suzanne fait tout pour revoir ses deux enfants laissés derrière elle sans aucune nouvelle. Rosa, la rebelle, tente de résister à un ordre injuste et«esclavagiste».
Les femmes finissent par découvrir que l'officier supérieur, celui qui a organisé les rafles morales, n'est pas aussi vertueux que cela. Dans Virgin Margarida, un nom qui rappelle celui d'un cocktail connu, Licinio Azevedo a voulu arracher tous les faux habits d'une révolution présentée comme populaire. Une révolution qui, au lieu de permettre l'émancipation du peuple mozambiquien, s'est égarée dans la brousse. Les militaires sont mutés en pères fouettards.
La caméra de Licinio Azevedo est calme, narre l'évolution du drame avec intelligence et souplesse. Le scénario est élaboré de sorte à permettre des petites étincelles d'ironie et de satire. Sumeia Muculuva (Margarida), Iva Mugalela (Rosa) et les autres comédiennes ont donné l'impression d'être complètement plongées dans l'histoire racontée par Virgin Margarida. Un film parfait par sa simplicité, dense par sa trame.
Une fiction que tous les Africains devraient voir et revoir. L'histoire contemporaine du continent regorge de récits de ce genre.
Les espoirs des luttes d'indépendance en Afrique ont abouti à de grosses déceptions, puis à une véritable pépinière de «guerres civiles».
Licinio Azevedo, qui est installé au Mozambique, a réalisé plusieurs films dont A guerra da Agua, O grande bazar et Hospedes da noite. Samedi d'après, le public du FICA a assisté également à la projection de Cong Binh, la longue nuit indochinoise, du Vietnamien Lam Lê qui était présent à la salle El Mougar. Un documentaire sur les Vietnamiens enrôlés de force par les troupes françaises pour mener la guerre contre l'Allemagne à partir de 1939 et conduits malgré eux en France pour travailler dans les champs. Nous y reviendrons.


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