Mustapha Zitouni s'est éteint hier à Nice à l'âge de 86 ans. L'ancien joueur de la glorieuse équipe du FLN a lutté contre la maladie jusqu'à son dernier souffle. Avec sa disparition, le football algérien a perdu un monument de son histoire. Mustapha Zitouni est parti comme il a vécu : dans l'humilité et la discrétion, deux qualités qui ont guidé sa vie et sa carrière. L'enfant de Bologhine a tâté le cuir dès son plus jeune âge sur les terrains vagues d'Alger La Blanche qui l'a vu naître le 19 octobre 1928 au sein d'une modeste famille algéroise. Son talent naissant n'a pas échappé alors aux yeux de recruteurs d'ici et d'ailleurs. En 1953, il signe à Cannes où il reste une saison. En 1954, il opte pour le club de la principauté de Monaco où il restera jusqu'en 1958, année au cours de laquelle il répondra à l'appel pour rejoindre l'équipe du FLN, basée à Tunis. Sous les couleurs de Monaco, il a réalisé quatre grandes saisons qui lui ont ouvert les portes de l'équipe de France, dont il porta 4 fois le maillot, respectivement contre la Hongrie, la Belgique, l'Angleterre et l'Espagne, match au cours duquel il musela Alfredo Di Stefano, un des plus grands joueurs du monde. Ses prestations en club et en sélection lui ont permis de gagner la confiance du coach français qui le préféra à Jonquet, à l'époque pilier de la défense de l'équipe de France. Entre la Coupe du monde, le poste de titulaire qui lui était promis et l'appel du FLN, il a vite fait son choix, à l'instar d'autres footballeurs professionnels qui ont écrit l'une des plus belles pages de l'histoire du football d'ici et d'ailleurs. Au lendemain de l'indépendance, Mustapha Zitouni rentra en Algérie et porta à sept reprises le maillot de l'équipe nationale (4 fois face à l'Egypte, la Tunisie, l'Allemagne (ex-RFA) et l'URSS). De 1962 à 1966, il joue au RC Kouba qu'il entraîne en même temps. Sous sa direction (entraîneur-joueur), le RCK a réalisé 4 grandes saisons couronnées par une finale de Coupe d'Algérie, perdue 1-3 contre le CRB en 1966. A Kouba, il était chez lui. Les Koubéens l'ont adopté et il le leur rendait bien, sur et en dehors du terrain. Il a mis un terme à sa carrière après une saison au SKAF (Khemis Miliana). Les dernières années de sa vie ont été dures pour lui et sa famille. Il souffrait de la maladie d'Alzheimer qui nécessitait une prise en charge permanente au sein d'un centre spécialisé. Nul besoin ici de revenir sur la pénible période vécue par sa femme et ses enfants au cours des dernières années. Il reposera à jamais dans la ville où il a passé ses dernières années. En cette pénible et douloureuse circonstance, la rédaction d'El Watan présente ses condoléances à sa famille, compatit à sa douleur, partage son chagrin et prie Dieu Le Tout- Puissant d'accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»