Invitée de LCI, l'avocate Caroline Mécary a livré une intervention d'une rare intensité, affirmant haut et fort ce que peu osent dire sur la situation à Gaza et la stratégie du gouvernement Netanyahou.Brillante, percutante et courageuse, elle a enchaîné les arguments vérifiables, au point de semer un certain malaise sur le plateau, et de réduire au silence Raphaël Jerusalmy, ancien officier du renseignement militaire israélien, venu défendre la ligne officielle. «La décision de Netanyahou est purement politique : il doit maintenir la guerre pour rester au pouvoir », assène l'avocate. Elle rappelle que le Premier ministre israélien a limogé la procureure générale qui envisageait d'enquêter sur les failles du 7 octobre. Pour elle, militairement, «le Hamas est éradiqué », et la poursuite des opérations n'est plus qu'« un génocide et un nettoyage ethnique ». Face à l'insistance du journaliste à qualifier ses propos « d'opinion », Caroline Mécary rétorque : « Ce n'est pas une opinion, c'est un fait. » Citant Gideon Levy et de nombreux intellectuels israéliens, elle dénonce la dérive vers un «suprémacisme juif » et un projet messianique visant au « Grand Israël », incompatible avec toute solution politique. L'avocate interpelle aussi l'Union européenne, qui, selon elle, refuse d'utiliser un moyen de pression pourtant efficace : la suspension de l'accord commercial avec Israël. « On le fait bien pour la Russie», martèle-t-elle, rappelant que 60 % des exportations israéliennes vont vers l'Europe. Lorsque Raphaël Jerusalmy l'accuse de nourrir des préjugés sur « les juifs et l'argent », Caroline Mécary le recadre sèchement : « Je n'ai jamais dit ça. » Elle en profite pour rappeler un fait souvent passé sous silence : « Le Hamas a été financé par Netanyahou à partir de 2018, parce que c'est son meilleur ennemi ». Et de souligner que le Premier ministre israélien est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. Sans relâche, Caroline Mécary conclut en dénonçant un «Etat pompier pyromane» : «Commencez par ne pas envahir. Retirez vos troupes, et seulement alors on pourra parler de paix». Un véritable festival d'arguments, assénés avec précision et aplomb, qui a mis à nu les contradictions de la propagande israélienne. n