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Un deuil trop mâtiné de politique
Condoléances du président
Publié dans El Watan le 13 - 02 - 2014

Un curieux message qui soulève plus d'interrogations qu'il n'apporte de clarifications. Si certains ont vite conclu à un «lâchage» en plein vol de Saadani, d'autres analystes décèlent une manœuvre dans une lutte qui déborde, aux conséquences incontrôlables.
Tentative de circonscrire le feu ou changement de tactique dans la guerre qui déborde le sérail ? Dix jours après l'ouverture des hostilités entre le clan présidentiel et le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le président de la République a «saisi» le crash de l'avion militaire pour rompre le silence.
En glissant deux paragraphes dans un message de condoléances adressé aux familles des victimes, il appelle, à sa façon, à la cessation de cette confrontation devenue imprévisible. «Nous sommes certes habitués à des dépassements émanant de certains milieux à l'approche de chaque échéance mais, cette fois-ci, l'acharnement a pris une ampleur que notre pays n'a jamais connue depuis l'indépendance, allant jusqu'à tenter de porter atteinte à l'unité de l'Armée nationale populaire ainsi qu'à la stabilité du pays et à son image dans le concert des nations», a-t-il indiqué. Ajoutant que «nul n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s'en prendre à l'Armée nationale populaire ni aux autres institutions constitutionnelles du pays».
Un curieux message qui soulève plus d'interrogations qu'il n'apporte de clarifications.
Si certains ont vite conclu à un «lâchage» en plein vol de son affidé, Amar Saadani, qui a lancé la charge contre le patron des moukhabarate, le général de corps d'armée, Mohamed Médiène, d'autres analystes décèlent une autre manœuvre dans une lutte qui déborde, aux conséquences incontrôlables.
S'il s'agissait uniquement de «remettre» à sa place Amar Saadani, le Président – par ailleurs président du FLN – aurait pu procéder autrement.
Un rappel à l'ordre à temps aurait suffi. Le communiqué de la Présidence donne l'impression de renvoyer dos-à-dos les différents protagonistes. Le message parle curieusement de «certains milieux».
Qui sont-ils et pourquoi le Président a-t-il tant attendu pour réagir ? Probablement parce que, durant ces dix jours de luttes dans le sérail, le clan présidentiel n'a pas réussi à rallier à «sa cause» la classe politique. C'est tout le contraire. «Un Saadani ne sera jamais un disciple ou le continuateur d'un Hocine Aït Ahmed ou d'un Abdelhamid Mehri», écrivait l'éditorialiste du Quotidien d'Oran.
Même les partis politiques proches du cercle présidentiel ont vertement désavoué les déclarations du chef du FLN.
La quasi-totalité de la classe politique qui s'est exprimée semble avoir choisi «son camp». Force est de constater que, d'une manière ou d'une autre, le général Toufik a gagné la bataille de l'«opinion». Les réactions violentes s'enchaînent et dynamitent le dispositif de «combat» du clan présidentiel, qui se trouve ainsi contraint de revoir sa stratégie. D'où l'interrogation sur l'auteur même du message présidentiel.
Qui est l'auteur du message présidentiel ?
Sans détour, Abdesselam Ali-Rachedi, porte-parole du parti Essabil, pose crûment la question : «D'abord, qui est le véritable auteur du message : Bouteflika Abdelaziz ou Saïd ?» Y a-t-il alors, dans ce cas, usurpation de la fonction présidentielle ? Le général à la retraite Hocine Benhadid est catégorique. Dans l'interview accordée à El Watan hier, il affirme que «c'est Saïd Bouteflika qui gère le pays et donc son seul adversaire est le DRS. Tout le monde est à plat ventre devant Saïd, les ministres, les walis, la police, les hauts responsables… Il gère via le téléphone de la Présidence, donc les gens obéissent. Et dans l'armée, Gaïd Salah est avec lui», assurant que le président Bouteflika «ne peut ni parler ni se mettre debout».
Abdesselam Ali-Rachedi estime ainsi que le message présidentiel semble «très impersonnel», soulignant «la quasi simultanéité des réactions de Bouteflika et du général Benhadid, lequel précise qu'il a été mandaté par ses ‘frères d'armes'. Le général Benhadid accuse ouvertement les proches du Président de porter atteinte à l'unité de l'armée et même de trahison. Indirectement donc, à la lumière des déclarations du général Benhadid, Bouteflika vise le patron du DRS qui est accusé de porter atteinte à l'unité de l'armée». Dans son analyse, l'ancien ministre estime que «depuis le départ du général Mohamed Lamari, le DRS est devenu quasi indépendant de l'état-major. C'est la volonté de la Présidence de vouloir mettre le DRS sous l'autorité directe du chef d'état-major, un proche de Bouteflika et membre de son gouvernement, que l'ANP, par la bouche du général Benhadid, n'accepte pas».
Contrairement à la lecture qui accrédite la thèse selon laquelle le message présidentiel vise Amar Saadani, Ali-Rachedi croit savoir que «les faits montrent que Saadani n'est pas le destinataire du message présidentiel et n'est pas désavoué puisque le chef de file des contestataires, que l'on dit proche du DRS, n'a pas obtenu l'autorisation de tenir la réunion qui aurait permis de le destituer».
Dans le même ordre d'idées, Abdelaziz Rahabi s'interroge sur le timing du message : «Il aurait pu le faire plus tôt ou plus tard, mais dans tous les cas sous d'autres formes. Il a choisi de faire passer la compassion pour les victimes au second rang, entachant ainsi leur mémoire avec des considérations de basse politique. Sur la forme, le message est immoral.»
Sur le fond, l'ancien ministre considère que le message est une «insulte à l'intelligence des Algériens dans la mesure où, étant chef suprême des forces armées et président de fait du FLN, Bouteflika ne peut pas prétendre ne pas être au fait de ce qui se passe, auquel cas il faudrait poser sérieusement la question de son incapacité à assurer pleinement ses missions de chef d'Etat».
En somme, si Rahabi juge que nous assistons à «une fin de règne pathétique dans une conjoncture préélectorale marquée par l'incertitude», Ali-Rachedi estime que ce conflit au sein du sérail «s'inscrit dans le maintien du statu quo et aucune partie n'envisage une ouverture politique pour sortir définitivement de l'autoritarisme».


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