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Le troisième lion
Fronton
Publié dans El Watan le 15 - 03 - 2014

Cela peut paraître évident mais, souvent, les évidences sont voisines de l'ambiguïté. Aussi, entendons-nous, ce n'est pas le martyre de Abdelkader Alloula, assassiné en mars 1994, rue de Mostaganem à Oran, qui fonde la valeur de l'homme. Comme d'autres artistes qui ont connu le même sort, il ne doit pas à des criminels une aura forgée par son travail, son talent et son intelligence. C'est a contrario cette aura qui les a poussés à le tuer, escomptant profiter de sa notoriété pour donner à leur acte l'amplitude propice au dessein de tout terroriste, soit semer la terreur. Mais, comme pour le chanteur Hasni, assassiné aussi à Oran, sept mois plus tard, les balles tueuses se retournèrent contre leurs expéditeurs, se transformant en feu nourri de rejet, de colère et de courage.
C'est que Abdelkader Alloula était un artiste populaire au sens le plus noble du terme. Populaire par son théâtre qui incarne une voie contemporaine que le quatrième art algérien, mais aussi maghrébin, devrait exploiter davantage par sa belle et judicieuse confluence entre expressions traditionnelles et théâtre universel. Populaire par son comportement d'homme comme j'avais pu le constater en traversant Oran avec lui et à pied, le voyant salué par divers notables de la ville et embrassé par ceux qu'on nomme les petites gens, vendeurs à la sauvette, garçons de café, chômeurs, employés de bureau, etc. Ce jour-là, je découvrais à travers l'immense privilège qu'il m'accordait, le rapport intime et chaleureux – au-delà de toute idéologie ou concept – entre sa vie et son théâtre. Sa vie était un théâtre et son théâtre de la vie.
Il m'avait trouvé à la terrasse d'un café et m'avait simplement proposé de l'accompagner, «si tu n'as rien d'autre à faire» (!). Cette traversée jusqu'au théâtre qui porte son nom aujourd'hui et dont il demeure l'âme, fait partie de mes beaux souvenirs. J'y ai confirmé qu'on ne pouvait vraiment connaître un homme – et a fortiori un artiste – sans partager un instant ses lieux banals et quotidiens, depuis son boulanger jusqu'à son travail.
Je l'avais connu quelque dix ans avant sa mort chez Zoubida Hagani, universitaire oranaise et passionaria dans l'âme. A la manière des comtesses européennes, mais dans une sauce résolument algérienne, elle tenait dans son deux-pièces de l'Antinéa un véritable salon littéraire et artistique où s'entassaient souvent écrivains, peintres, musiciens, etc. d'Oran mais aussi du pays et d'ailleurs. Abdelkader Alloula y était parfois rayonnant de modestie et de gentillesse. Zoubida n'est plus de ce monde, mais beaucoup se souviennent des cris qu'elle porta au Journal télévisé qui couvrait l'enterrement de Alloula, répétant à se casser la voix : «Ils ont tué un lion !». Aussi, quand il m'arrive d'être à Oran, je ne peux m'empêcher, devant les deux majestueux lions de bronze de l'Hôtel de Ville, de penser qu'ils ne font pas le poids devant l'humble grandeur de Alloula.


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