Les manifestations de colère et de rejet du 4e mandat s'inscrivent dans la durée dans les Aurès. A Khenchela, les excuses officielles de l'actuel directeur de campagne de Bouteflika et ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'ont pas calmé les esprits. Hier matin, des centaines de Khenchelis, en majorité des jeunes, venus des différentes communes de la wilaya, se sont rassemblés sur la place Abbès Laghrour, en réponse à un appel lancé sur les réseaux sociaux. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à Abdelmalek Sellal, refusant de donner suite à ses excuses et exigeant sa traduction en justice. «Ulac smah ulac», «Les Chaouis disent non aux excuses de Sellal», pouvait-on lire sur des banderoles. «Non aux hommes d'Etat qui dénigrent le peuple algérien», scandent avec colère les protestataires, qui sont allés jusqu'à brûler un portrait de Sellal, ont revu à la hausse leurs revendications en criant des slogans contre le pouvoir en place et contre le 4e mandat de Bouteflika : «Non au 4e mandat» ou encore «Y'en a marre du système». Notons qu'un important dispositif sécuritaire a encadré ce mouvement de protestation, mais sans intervenir. Par ailleurs, nous apprenons que les autorités locales déploient des efforts importants afin de casser ce mouvement. A Batna, après les manifestations organisées la semaine dernière, le groupe B'zayed (ça suffit) a récidivé, hier, en observant un sit-in sur la place du Théâtre. Une sortie pour rappeler au pouvoir, nous ont déclaré les organisateurs, «que nous serons chaque jour présents sur les places publiques pour exprimer notre refus du 4e mandat». Un sit-in haut en couleurs, avec comme nouveauté un mini court de tennis dressé à même la place où des enfants jouaient ; une manière de revendiquer un avenir prospère aux hommes de demain avec, à côté, une mise en scène représentant des pièces de jeu d'échecs : le roi portant les couleurs nationales mis en échec par trois cavaliers le cernant. Sur les pancartes brandies par les participants à cette manifestation symbolique, on pouvait lire : «L'Algérie n'est pas une monarchie» ou encore «Echec et mat». Les badauds marquaient un arrêt et prenaient la scène en photo, largement diffusée sur facebook. Le mouvement B'zayed, qui se présente comme un groupe pacifiste, commence à prendre de l'ampleur ; des jeunes venus de plusieurs communes ont émis le vœu d'y adhérer. Notons que des représentants du groupe Barakat de Batna ont également marqué la manifestation de leur présence.
