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«Aucun pays ne pourra prendre la place de l'Egypte»
Azzedine Fahmi. Ambassadeur d'Egypte en Algérie
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2014

Au lendemain de l'élection du maréchal Abdel Fettah Al Sissi, El Watan s'est rapproché de l'ambassadeur d'Egypte en Algérie pour connaître la feuille de route du nouveau «raïs». Son Excellence Azzedine Fahmi nous fait le point sur les enjeux politiques, économiques et diplomatiques de la présidence d'Al Sissi. Il s'exprime par ailleurs sur la position de l'Algérie depuis la chute de Moubarak jusqu'à l'élection d'Al Sissi.
-Quel est votre commentaire sur l'élection du maréchal Al Sissi à la présidence de l'Egypte ?
La victoire de M. Al Sissi traduit la volonté de notre peuple qui a exprimé son choix par les urnes. Il y a eu une grande volonté d'élire le maréchal Al Sissi, compte tenu de son rôle crucial dans le replacement de l'Egypte sur la bonne voie, conformément aux objectifs de la révolution du 25 janvier 2011, à savoir l'instauration de la justice, de la liberté et de la dignité humaine. Je suis évidemment ravi que l'élection s'est déroulée dans un climat serein et dans des conditions empreintes de liberté et de démocratie, saluée par tous les observateurs étrangers. Nous souhaitons que ce consensus autour du président Al Sissi soit suivi d'un soutien franc qui lui donnerait de l'énergie et du courage pour concrétiser son programme tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
-Le taux de participation (47%) est tout de même assez maigre. Où étaient passés les 40 millions qui seraient sortis il y a une année réclamer la chute de Morsi ?
Je pense qu'il y a au moins trois raisons qui peuvent expliquer ce taux. D'abord en face du maréchal Al Sissi, il n'y a pas eu de grands compétiteurs. La majorité des électeurs étaient rassurés que le choix fût évident. Ensuite le fait qu'il n'y a pas eu beaucoup de candidats a conforté la conviction de tous que l'unique concurrent de M. Al Sissi n'allait pas faire le poids. Enfin il y a eu les menaces des Frères musulmans qui ont dissuadé beaucoup d'électeurs d'aller aux urnes.
-Pensez-vous précisément que l'élection d'Al Sissi va acter la fin de la crise politique alors même que les protestations sur le terrain des Frères musulmans se poursuivent encore ?
Je dois signaler, d'emblée, que l'élection d'Al Sissi avec un suffrage très important de constitue déjà une confirmation de l'adhésion du peuple égyptien à la feuille de route politique mise en place pour gérer la période de transition. Cette feuille de route a été entamée par la désignation d'un président provisoire puis l'Assemblée constituante, la révision de la Constitution, l'élection présidentielle et enfin la tenue des législatives. Ce plan a bénéficié d'un grand soutien, en témoignent les manifestations sur le terrain et l'allégeance populaire à la candidature de M. Al Sissi. Il est évident aussi qu'il y a eu un refus clair de la politique des Frères musulmans.
-Ils sont donc hors jeu de la politique, selon vous...
S'ils décident de cesser leur propagande, d'arrêter la violence et le terrorisme, les «Frères» vont sûrement avoir un rôle comme tous les citoyens égyptiens. La Constitution ne fait pas la différence entre Egyptiens, qu'ils soient musulmans ou chrétiens, partisans des Frères ou libéraux. Tout le monde a droit de faire de la politique. Et si les Frères musulmans respectent ces principes, ils sont les bienvenus.
-Excellence, mis à part les monarques du Golfe, l'investiture d'Al Sissi n'a pas attiré grand monde, y compris de l'Occident. N'est-ce pas là une forme de déni de légitimité pour le Président élu ?
Le Président tire sa légitimité du peuple et non de la cérémonie d'investiture. La présence d'un roi, d'un émir, d'un chef d'Etat ou leur absence, n'impactent pas la légitimité du Président élu.
L'investiture n'est qu'une cérémonie protocolaire et la légitimité n'est pas accordée par un pays étranger mais par le peuple égyptien. Tout le monde a dénoncé la réélection de Bachar Al Assad, l'ont-il fait tomber ? C'est vous dire qu'il ne faut pas donner plus d'importance à cette cérémonie.
-L'émir du Qatar a envoyé un message de félicitations au président Al Sissi même s'il n'a pas jugé utile de faire le déplacement. Est-ce, d'après vous, un signe de fin de crise entre les deus pays ?
Moi je considère qu'il n'y a pas de crise entre l'Egypte et le Qatar, mais juste une fausse compréhension de certaines choses.
-Le Qatar soutient tout de même publiquement les Frères musulmans et le président déchu Morsi…
Oui c'est vrai, parce que les Qataris pensent qu'il est dans leur intérêt de les soutenir, conformément à leur politique étrangère. Cela dit, le Qatar est un pays frère et nous souhaitons que ses dirigeants revoient leurs calculs, parce que nous considérons qu'il est important d'avoir de bonnes relations avec cet émirat et tous les pays arabes en général.
-Israël s'est félicité de l'élection d'Al Sissi. Cela voudrait-il dire que l'Etat hébreu est rassuré sur la pérennité du traité de Camp David ?
Il faut souligner qu'Israël s'était félicité de la même manière à l'élection de Mohamed Morsi il y a une année. Je pense que tout cela n'est que procédures circonstancielles et protocolaires de la part d'Etats tiers. Je n'ai pas à interpréter autrement ce genre de déclarations, sinon qu'elles soient de bonne intention à l'égard du Président élu. Je préfère donc juger par les actes et la pratique. Si Israël souhaite la paix, il doit être un bon voisin conformément aux traités internationaux et améliorer le traitement des Palestiniens, notamment, en levant le blocus contre Ghaza. Je dois préciser ici que l'Egypte a payé un lourd tribut pour la Palestine et elle est prête à en payer davantage et ce n'est pas ce message de félicitation d'Israël qui va changer notre soutien aux droits du peuple palestinien. Pour revenir au traité de Camp David, tout président égyptien est appelé à respecter ces accords internationaux qui restent comme un héritage diplomatique. Vous ne pouvez pas décider du jour au lendemain de remettre en cause un traité qui est la pierre angulaire de la paix au Proche-Orient. Sommes-nous en position d'imposer la révision des accords de Camp David alors que nous n'avons ni économie ni politique étrangère ?
-Justement, quelle est la situation actuelle de l'Egypte au plan économique et social ?
Très difficile. Avec ces manifestations incessantes, l'insécurité et ce climat vicié, la majorité des investisseurs étrangers, notamment arabes, ont quitté le pays. Nous souhaitons que le retour au calme va les encourager à revenir, parce que l'Egypte est un immense marché qui a des potentialités humaine et matériels assez consistantes. La crise économique a été fatale pour nous.
-Parlons un peu de l'Algérie. Que pensez-vous de la position algérienne à l'égard de la crise politique de votre pays ?
Les autorités algériennes étaient conscientes dès le départ des enjeux de ce qui se passait pas seulement en Egypte mais dans tout le monde arabe. L'Algérie est un Etat sage qui dispose de diplomates chevronnés, notamment M. le ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre et d'institutions fortes. Ses positions sont donc conformes à son poids et son prestige dans le monde.
Evidemment l'Algérie s'est intéressée dès le départ à ce qui se passe en Egypte. Nous savons qu'elle ne souhaite que du bien à notre pays et les Egyptiens souhaitent la même chose à l'Algérie, qui est restée fidèle à son principe de ne pas s'ingérer dans les affaires internes des autres pays, ce qui l'honore.
-Elle avait reçu le MAE égyptien, M. Fahmy, avant l'élection d'Al Sissi…
Effectivement, l'Algérie a reçu M. Fahmy en janvier et dernièrement à l'occasion de la Conférence des Non-Alignés au cours de laquelle il a eu un excellent travail bilatéral avec son frère M. Lamamra autour des crises libyenne et syrienne. Il a été aussi reçu par le Premier ministre qui lui a témoigné le soutien clair de l'Algérie dans tous les domaines. L'Algérie respecte la volonté du peuple égyptien et n'aime pas que l'on s'ingère dans ses affaires.
-Le président Bouteflika a été l'un des premiers dirigeants à féliciter Al Sissi…
Tout à fait. Et quand on lit la lettre du président Bouteflika, on se rend compte qu'elle est exceptionnelle de par son contenu qui a touché tous les aspects de la coopération entre les deux pays. C'est une lettre qui a été très bien reçue au Caire. Et comme vous avez pu le voir, le président Al Sissi a honoré M. Larbi Ould Khelifa en le recevant en audience juste après son investiture. Et avant même qu'il soit élu, le maréchal Al Sissi avait reçu l'ambassadeur d'Algérie, M. Larbaoui, pour démentir des propos malveillants qui lui avaient été prêtés. C'est vous dire que la position de l'Algérie est très respectée en Egypte et cela ne nous étonne pas de la part d'un pays qui a de la crédibilité.
Les observateurs s'attendent après l'élection du président al Sissi à une sorte de couple algéro-égyptien pour impulser une sortie de crise en
-Libye via la Ligue arabe. Etes-vous de cet avis ?
L'Egypte, l'Algérie, la Tunisie subissent particulièrement les contrecoups de la crise libyenne de par leur proximité avec ce pays frère. En plus de l'exode des populations, ces pays font face à une «exportation» de la tension sur leurs territoires et plus grave encore le trafic d'armes. Il est évident que l'Algérie et l'Egypte, qui sont les grands pays de la région, se doivent de rechercher une solution. Et c'est ce qu'elles ont fait dans le cadre de la rencontre des pays du voisinage en marge de la Conférence des Non-Alignés.
Nos deux pays ont une responsabilité pour aider la Libye à s'en sortir.
-Quid du retour de l'Egypte au-devant de la scène diplomatique arabe pour contrebalancer le poids du Qatar?
Tout le monde attend cette occurrence. Mais nous ne sommes pas les concurrents du Qatar. Le rôle crucial de l'Egypte est dicté par sa responsabilité diplomatique dictée par son histoire et sa géographie. L'Egypte a certes traversé une épreuve très difficile, mais aucun autre pays ne pourra prendre sa place dans la région. Son rôle en Afrique et dans le monde arabe est incontestable. Et si un pays frère veut imposer son point de vue, cela est tout à fait inutile. Cela dit, l'Egypte est favorable à toute initiative visant à solidifier les rangs des Arabes et non pas les disperser.
-Certains experts pensent que le soutien des Saoudien à Al Sissi est dicté par leur souci de faire échec au printemps arabe qui menacerait leur trône en s'alliant avec l'Egypte ? Qu'en pensez-vous ?
C'est une fausse idée qu'on colporte à tort et à travers. Il y a, hélas, une manie de voir derrière un bon geste ou une bonne initiative un complot. Comment l'Egypte pourrait-elle protéger l'Arabie Saoudite et les Emirats alors qu'elle n'a pas pu se protéger elle-même ? Est-ce que Hosni Moubarak a pu éviter la révolution ou encore Ben Ali et El Gueddafi ? Je pense qu'il s'agit juste d'un renvoi d'ascenseur de la part de ces pays qui apprécient le comportement et le rôle de l'Egypte.


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